Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Hrsg.]; Laborde, Alexandre Louis Joseph de [Hrsg.]
Voyage de la Syrie — Paris, 1837

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.6093#0061
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
A DJESR
EL MAAMELTEN.
6 heures de marche.

7 MARS.

— 34 —

de batroun Le lendemain, en continuant à marcher sur le bord de la mer, nous traversons le Nahar Ibrahim
et nous allons coucher au pont de Djesr el Maamelten. Comme il n'y a pas de village en cet endroit,
mais seulement 3 ou 4 misérables cabanes, nous dressons notre tente dans un champ, en établissant
soigneusement une séparation entre nos compagnes et nous.

Aujourd'hui mon père continue avec nos gens à servir d'escorte à mesdemoiselles Lombard; il
traîne à sa suite notre bagage, et va se reposer à Beyrout des fatigues du cheval, et nous y attendre
pendant l'excursion alpestre que nous entreprenons dans le Liban pour visiter tous les couvents
maronites qui font de celte montagne, après le mont Athos, la contrée la plus monacale.

LIBAN (Planche XXIV, 45).
Vue du couvent de si in el Ouarca.

DE DJESR EL MAA-
MELTEN
AU COUVENT DE
ZULMAR.

8 heures de marche.

8 MARS.

Une montée rapide, par un sentier à pic, nous conduit bientôt au village de Bjasir. Il y a là trois
couvents maronites très-beaux et très-vastes ; autrefois on en montrait un de plus, c'était un couvent
de moines européens. D'ailleurs rien à noter. Nous continuons de monter. La pente est si rapide
que la mer paraît être à nos pieds; nous pouvons compter les maisons de Beyrout, qui s'avancent sur
une pointe au milieu des flots, et les bâtiments mouillés devant la ville.

Après avoir traversé un village assis au fond d'une gorge, nous gagnons la pente opposée pour
«ravir un mamelon et descendre dans un autre vallon en forme d'entonnoir ouvert seulement du
côté de la mer; cette route accidentée, tortueuse, difficile, conduit au couvent de Ain el Ouarca.
Cinq prêtres maronites mariés habitent là; ils dirigent une école fondée, il y a environ trente ans,
par l'évêque actuel, qui fit une donation de tous ses biens au couvent; une assez riche bibliothèque
vient en aide aux études. C'est là que l'on instruit les jeunes gens qui se destinent à être prêtres.
D'abord on en prenait deux par village, puis quatre et davantage; les uns sont entretenus aux frais
du patriarche, les autres payent sept à huit cents piastres. On leur donne une instruction littéraire,
historique et même philosophique; mais, à voir les prêtres qui sortent de cette espèce de séminaire,
cet enseignement est médiocre. C'est aussi dans ce couvent que nos jeunes de langues ou élèves-inter-
prètes viennent apprendre l'arabe.

Les environs sont pittoresques, le pays est bien cultivé; ce sont, comme dans tout le Liban, des
terrasses en espalier plantées de vignes, de mûriers, d'orangers, d'oliviers. Après avoir traversé un
contre-fort, nous descendons dans une gorge semblable à la première; elle est couverte de maisons
isolées, distantes les unes des autres et formant cependant les villages d'Osla ou Ghosta et de Deir-
Alma. A mi-côte est une plate-forme sur laquelle s'élève gracieusement une petite église entourée
d'arbres. En ce moment les habitants du village sont rassemblés devant la porte, et, avant que nos
veux aient distingué les physionomies et les détails des costumes, nous nous sentons reportés à nos
montagnes du midi sur les côtes de la Méditerranée, dans le voisinage de l'Espagne.

Au fond de cette gorge, en forme d'entonnoir, est un couvent nommé Marjousef el Heussen.

LIBAN (Planche XI, 46).
Kue du couvent d'El-Arissa.

En continuant de marcher à la même hauteur que cette église, on arrive au couvent d'El-Arissa,
propriété des Franciscains de terre sainte. C'est un des plus beaux couvents de Syrie; il fut bâti
pour servir d'école, et il possède encore une bonne bibliothèque, créée à cette intention. Aujour-
d'hui il est habité par un seul moine, qui en a la garde; mais il a servi souvent de refuge aux
Européens, et M. Barcker, consul anglais à Alep, y a passé plus de deux ans pendant les guerres de
la France avec l'Angleterre.
 
Annotationen