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Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Hrsg.]; Laborde, Alexandre Louis Joseph de [Hrsg.]
Voyage de la Syrie — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.6093#0115
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— 58

kf: M1SSEM1
a hit.
7 heures de marche.

Nous quittons Missemi à sept heures , et pendant deux heures nous marchons dans cette carrière de
pierres (pie j'ai déjà signalée. Ici des arbres rabougris, là des buissons épars, ont fait donner à cette localité
29 mars 1827. Je nom pompeux de Forêt du Ledja (Ouar-el-Ledja). Il y a partout d'anciennes constructions : ce sont de
grands bâtiments carrés, solidement construits, mais sans style ni caractère, et qui restent debout comme
les témoins muets d'une vaste exploitation agricole, là où toute culture est abandonnée de nos jours.

Après avoir traversé un cours d'eau dans lequel nos chevaux se désaltèrent, nous marchons pendant
quatre heures au milieu d'une plaine. INous trouvons alors un bâtiment oblong présentant à son
centre une grande arche soutenue sur deux pilastres; à droite est une niche avec de petites fenêtres
de chaque côté. La partie centrale est construite en pierres unies, les deux cotés en pierres de bossage.
Il y a quatre inscriptions; mon compagnon M. Hall en copia une, le temps nous manqua pour trans-
crire les autres. Je regrette surtout la plus longue, qui a été gravée à gauche de l'arcade; elle m'aurait
peut-être donné la signification de ce monument que je tiens pour un tombeau. Le lieu s'appelle Rasr-
Mercheik.

A un quart d'heure de marche, nous entrons dans le petit village de Hit, composé d'un petit nombre
de maisons bâties par des familles druses sur l'emplacement d'une ancienne ville, dont il ne reste que
quelques bâtiments carrés sans signification et deux tombeaux en forme de tours. Plusieurs inscrip-
tions, que je n'ai pas le temps de copier, réclament l'attention des voyageurs à venir.
de hit Omzeitoun est éloigné de Hit d'une bonne lieue. Nous quittons notre gîte de très-bonne heure, parce

acanouat. qUe aLl jj,.e rles Arabes, notre itinéraire de la journée sera très-chargé de vieilles pierres, c'est-à-dire de

heures et demie i ' J Or'

démarche. villes et de monuments de l'antiquité. Après une heure de marche, nous arrivons à Choba. Cinquante à
soixante familles druses y vivent dans un dénûment complet. Ce n'est pas que le sol se refuserait à la
culture; mais les vexations, les avanies, les pillages, croissent tellement en proportion de l'aisance ac-
quise, que la pauvreté est un bon calcul. L'homme est ici le seul obstacle aux efforts de l'homme.

CHOBA (Planche LU, i».

Vue de la colonnade, prise de l'entrée dans la ville.

Les ruines de la ville ancienne sont répandues sur une pente et couvrent la hauteur. La régularité de
son plan, l'orientation de son enceinte, la direction des grandes voies qui se croisent et la traversent
d'un bout à l'autre, indiquent que cette ville a joui tout d'un coup d'une brillante prospérité, et s'est
développée dans les prévisions mêmes de son avenir. En entrant dans Choba, on remarque qu'on marche
sur une voie ancienne très-bien conservée qui traverse toute la vieille cité, depuis une porte en forme
d'arc de triomphe jusqu'en haut, où l'on trouve un temple dont il ne reste plus que cinq colonnes co-
rinthiennes des six qui ornaient le frontispice. Leurs chapiteaux sont fouillés avec soin, les fûts, composés
de plusieurs assises. Ce n'est beau ni par le style ni par la nature des matériaux, mais c'est grandiose; la
position domine la route et l'ensemble de ces ruines a quelque chose d'imposant qui sent sa grande ville.

CHOBA (Planche LU, in

V\ue d'un temple ruiné.

Plus haut que ce temple et à gauche de la voie antique, nous découvrons une grande citerne actuel-
lement vide. En continuant à marcher dans cette direction, on rencontre les thermes, vaste bâtiment carré
orné de pilastres et de consoles, et dont la destination est mar quée par sa distribution comme par tous les
détails de l'aménagement des eaux. Derrière cet édifice et à dix pas plus à l'est, il y a un théâtre qui regarde
au sud. Il est petit, sans ornements et assez mal conservé. Je pense qu'on peut en avoir une autre opinion
quand on n'a pas vu les magnifiques restes de monuments du même genre qui sont répandus dans les co-
lonies grecques et romaines; mais chacun juge par comparaison avec ce qu'il connaît. On entre par le cor-
ridor qui règne sous les gradins de la deuxième précinction. Ces gradins sont en ruine et en désordre. Les
autres ne sont pas en beaucoup meilleur état, et leurs décombres remplissent l'orchestre de manière qu on
ne voit pas la fin des gradins ni la hauteur du proscenium. Il y avait trois portes: une grande au milieu et
deux petites. Entre elles on a pratiqué des niches. La scène est assez bien conservée; elle était voutee.

Je n'ai pas trouvé le motif d'un dessin dans les ruines de ce théâtre, pas plus que dans d'autres amas
 
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