DE PjESTUM.
*7
CHAPITRE DEUXIEME.
Description topographique de Pœstum et de ses environs.
J_jES Ruines de l'ancienne ville de Paestum sont situées dans le golfe de Sa-
lerne, (voyez la Planche première), à vingt-deux lieues de Naples, dans une
plaine vaste et montueuse , terminée au Nord par le fleuve Silarus , aujourd'hui
Scié, et par le mont Ali urnus ; à l'Est, par les petites montagnes de Capaccio,
de Trantanaro et de la Reduta ; au Sud, par le fleuve Accius , aujourd'hui
Solfone ; à l'Ouest, par une plage extrêmement basse, que la mer baigne, et
qu'elle élevé successivement par les sables qu'elle y décharge.
Pour arriver à Paestum , c'est ordinairement à Evoli, petite Ville à vingt lieues
de Naples, qu'il faut abandonner la grande route de Salerne à Marsico. Pre-
nant ensuite une direction Sud-sud-ouest, et marchant toujours sans chemin
décidé, tantôt sur des terreins pierreux, tantôt sur des terres grasses et fangeu-
ses, puis sur un sol de sable mal-assuré, on arrive à la Scafa, petite maison
située sur les bords du Sélé. Là s'est établie une famille hospitalière , occupée
à la culture de quelques terres situées entre elle et Vari^îo. Cette famille , en
accueillant les Voyageurs qui fréquentent actuellement Paestum, leur fait passer
le fleuve dans un bac qu'elle y a établi. Une fois passé , on entre alors dans
la plaine de Paestum, à un myriamètre des Ruines de la Ville , qu'on apperçoit
même de cet endroit.
Cette plaine est traversée du Nord au Sud par le Salsum, aujourd'hui Salso,
petit ruisseau qui dans sa course rapide vient baigner les murs de la Ville au
Sud, et de-là va se perdre dans la plage, où se divisant en plusieurs branches,
il mêle ses eaux pétrifiantes aux eaux saumâtres et sulfureuses du Solfone.
Ces divisions du Salso et du Solfone, en un nombre infini de branches, sont
causées par les amas de sable que la mer accumule dans sa tourmente. Ces
amas (i) ont formé sur le bord de la mer une espèce de digue, qui se pro-
longe depuis Acropolis jusque vers Salerne, et empêche ainsi l'écoulement des
eaux des rivières , non seulement du Solfone et du Salso , mais encore de
celles de la source abondante de la Lupata , qui sort du pied même du mur
de la Ville à l'Ouest, et enfin de trois autres sources pétrifiantes qui naissent
( i ) Cette espèce de digue est élevée de quelques mètres,
et fait paraître le sol de la ville de Paestum plus bas que
celui de la plage : ce n'est qu'en s'en assurant par l'observa-
tion et la mesure , qu'on le trouve d'un mette et demi plus
haut que la plage, et de cinq mètres au-dessus du niveau de
la mer.
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CHAPITRE DEUXIEME.
Description topographique de Pœstum et de ses environs.
J_jES Ruines de l'ancienne ville de Paestum sont situées dans le golfe de Sa-
lerne, (voyez la Planche première), à vingt-deux lieues de Naples, dans une
plaine vaste et montueuse , terminée au Nord par le fleuve Silarus , aujourd'hui
Scié, et par le mont Ali urnus ; à l'Est, par les petites montagnes de Capaccio,
de Trantanaro et de la Reduta ; au Sud, par le fleuve Accius , aujourd'hui
Solfone ; à l'Ouest, par une plage extrêmement basse, que la mer baigne, et
qu'elle élevé successivement par les sables qu'elle y décharge.
Pour arriver à Paestum , c'est ordinairement à Evoli, petite Ville à vingt lieues
de Naples, qu'il faut abandonner la grande route de Salerne à Marsico. Pre-
nant ensuite une direction Sud-sud-ouest, et marchant toujours sans chemin
décidé, tantôt sur des terreins pierreux, tantôt sur des terres grasses et fangeu-
ses, puis sur un sol de sable mal-assuré, on arrive à la Scafa, petite maison
située sur les bords du Sélé. Là s'est établie une famille hospitalière , occupée
à la culture de quelques terres situées entre elle et Vari^îo. Cette famille , en
accueillant les Voyageurs qui fréquentent actuellement Paestum, leur fait passer
le fleuve dans un bac qu'elle y a établi. Une fois passé , on entre alors dans
la plaine de Paestum, à un myriamètre des Ruines de la Ville , qu'on apperçoit
même de cet endroit.
Cette plaine est traversée du Nord au Sud par le Salsum, aujourd'hui Salso,
petit ruisseau qui dans sa course rapide vient baigner les murs de la Ville au
Sud, et de-là va se perdre dans la plage, où se divisant en plusieurs branches,
il mêle ses eaux pétrifiantes aux eaux saumâtres et sulfureuses du Solfone.
Ces divisions du Salso et du Solfone, en un nombre infini de branches, sont
causées par les amas de sable que la mer accumule dans sa tourmente. Ces
amas (i) ont formé sur le bord de la mer une espèce de digue, qui se pro-
longe depuis Acropolis jusque vers Salerne, et empêche ainsi l'écoulement des
eaux des rivières , non seulement du Solfone et du Salso , mais encore de
celles de la source abondante de la Lupata , qui sort du pied même du mur
de la Ville à l'Ouest, et enfin de trois autres sources pétrifiantes qui naissent
( i ) Cette espèce de digue est élevée de quelques mètres,
et fait paraître le sol de la ville de Paestum plus bas que
celui de la plage : ce n'est qu'en s'en assurant par l'observa-
tion et la mesure , qu'on le trouve d'un mette et demi plus
haut que la plage, et de cinq mètres au-dessus du niveau de
la mer.