INTRODUCTION.
*\
I
,IEN n'est plus séduisant pour un ami de l'Architecture ancienne, que le
désir de publier les observations et les recherches qu'il a faites sur les lieux mê-
mes , où les Architectes grecs, guidés par le génie mâle et sublime qui les
animaient, ont pensé et construit les majestueux édifices dont nous admirons
encore les ruines à Paestum.
Mais pour se procurer cette jouissance vraiment délicieuse, que d'entraves
il faut surmonter ? Que d'obstacles il faut vaincre ? Et en effet, combien n'en
n'ai-je pas rencontrés pour recueillir les matériaux nécessaires à l'ouvrage que
je publie ? Combien mes recherches ont été pénibles pour arriver à un résultat
satisfaisant, et fructueux pour l'étude.
Le voile obscur qui couvre jusqu'au nom même de Posidonia, et le silence
des Historiens (a) sur les monuments dont je vais décrire les ruines, joint aux
difficultés sans nombre que rencontrait un Artiste dans les Etats du Roi de
Naples (£) pour pouvoir dessiner et mesurer les objets d'Arts, auraient décou-
ragé tout autre moins dévoué que moi à l'étude de l'Architecture, et moins
jaloux de ses progrès.
D'après tous ces obstacles et les difficultés que j'ai éprouvés moi-même, il
n'est pas étonnant que les Auteurs qui m'ont précédé dans la publication des
mêmes Ruines (c), offrent tant de contradictions dans la représentation des
(a) Peut-être que l'habitude de n'avoir sous les yeux q"-
des merveilles, leur a fait considérer les monuments de P.ïstum
comme peu importants pour la postérité. Les Poètes ont chanté
les Roses de Pxstum qui fleurissaient deux fois l'an : mais ainsi
que les Historiens , ils n'ont Jamais dit un mot des édifices
que nous y admirons encore après vingt-ttois siècles d'existence.
Cela nous fait naturellement penser que les Anciens étaient
plus touchés des bienfaits et des jouissances de la Nature , que
des merveilles de l'art.
(h) Il y était expressément défendu à tout individu , de des-
siner ou mesurer quelque chose que ce fur, si ce n'était pour
le Roi lui-même. Les Citoyens Gounod Peintre , et feu le
Faivre Architecte , tous deux pensionnâmes de la République ,
pour avoir osé dessiner de simples vues dans l'intérieur de la
ville de Naples, y furent arrêtés et conduits devant un rribu-
nal qui confisqua leurs dessins : conduire d'Egoïste , qui dé-
truisant l'émulation , nuisait infiniment aux progtès de l'art.
(c) On connaît sur les Ruines de Pa:stum les ouvrages sui-
vants : Vues et Détails de Parstum, publiés par Dumont, Pro-
fesseur d'architecture , etc. Paris, 1764. ïn-fol. = Set Vcdute
délie Ruine di Pesto, da Morghen. In Napoli, \-j6&. in-fol.
=z The Ruines of Parstum , c'est-à-dire, les Ruines de P.ïstum
ou Posidonia , ville de la Grande-Grèce , au royaume de Na-
ples , etc. avec quatre grandes Planches gravées par J. Miller.
Londres, chez B. White, 1767. in-fot. — Les Ruines de P.ïs-
tum ou de Posidonie, dans la Grande-Grèce j par Thomas
Major, graveur de Sa Majesté Britannique ; trad. de l'Anglais.
Londres M du l'imprimerie de J. Dïxwell, 1768. in-fol. = Les
Ruines de Pa>stum 3 autrement Posidonia, ville de l'ancienne
Grande-Grèce , au royaume de Naples, etc. avec des obser-
vations sur l'ancien Ordre Dorique. Traducrion libre de l'An-
glais imprimé A Londres en 1767 , par M***. (Dumont) :
et à laquelle on a joint des gravures et des détails concernant
la ville souterraine d'Herculanum , et autres antiquités, prin-
cipalement du royaume de Naples. Londres, er se trouve à
Paris, chez Charles-Antoine Jourbert, Libraire , 1769. in-fol.
Les planches j oui regardent Pteflum^ sont les mêmes que celles
publiées en 1764 _, dont il a été fait mention plus haut. =z Diffé-
rentes Vues de quelques restes de trois grands Edifices qui
subsistent encore dans le milieu de l'ancienne ville de Pesto,
autrement Posidonia, qui est située dans la Lucarne ; par Pi-
ranese. gr. in-fol. ~ Parsri quod Posidoniam etiam dixêre ,'
Rudera , seu Pxstana? dissertationes ; auctore patte Paulo-
Antonio Paoli. Roma;, in Typographio Paleariniano , 17 84.
in-fol. Italicè et Latine.
On trouve encore des renseignements sut la ville et les mo-
numents de Parstum , dans les disserrations sur la Lucanie, du
Baron D. Joseph Antonini, imprimées à Naples en 1747 , et
an. suiv. := Dans les Lettres sur la Sicile , par Reydesel. = La
Sicile ancienne, par d'Orville. = Les antiquités de la Sicile ,
par le Père Pancrace. = Les Remarques sur l'architecture des
Anciens ; par Wmckelmann. = Le Voyage en Italie , par La-
lande. = Et les Observations sur l'Italie er les Italiens, de
deux Gentils-hommes Suédois, par Grosley. Etc.
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I
,IEN n'est plus séduisant pour un ami de l'Architecture ancienne, que le
désir de publier les observations et les recherches qu'il a faites sur les lieux mê-
mes , où les Architectes grecs, guidés par le génie mâle et sublime qui les
animaient, ont pensé et construit les majestueux édifices dont nous admirons
encore les ruines à Paestum.
Mais pour se procurer cette jouissance vraiment délicieuse, que d'entraves
il faut surmonter ? Que d'obstacles il faut vaincre ? Et en effet, combien n'en
n'ai-je pas rencontrés pour recueillir les matériaux nécessaires à l'ouvrage que
je publie ? Combien mes recherches ont été pénibles pour arriver à un résultat
satisfaisant, et fructueux pour l'étude.
Le voile obscur qui couvre jusqu'au nom même de Posidonia, et le silence
des Historiens (a) sur les monuments dont je vais décrire les ruines, joint aux
difficultés sans nombre que rencontrait un Artiste dans les Etats du Roi de
Naples (£) pour pouvoir dessiner et mesurer les objets d'Arts, auraient décou-
ragé tout autre moins dévoué que moi à l'étude de l'Architecture, et moins
jaloux de ses progrès.
D'après tous ces obstacles et les difficultés que j'ai éprouvés moi-même, il
n'est pas étonnant que les Auteurs qui m'ont précédé dans la publication des
mêmes Ruines (c), offrent tant de contradictions dans la représentation des
(a) Peut-être que l'habitude de n'avoir sous les yeux q"-
des merveilles, leur a fait considérer les monuments de P.ïstum
comme peu importants pour la postérité. Les Poètes ont chanté
les Roses de Pxstum qui fleurissaient deux fois l'an : mais ainsi
que les Historiens , ils n'ont Jamais dit un mot des édifices
que nous y admirons encore après vingt-ttois siècles d'existence.
Cela nous fait naturellement penser que les Anciens étaient
plus touchés des bienfaits et des jouissances de la Nature , que
des merveilles de l'art.
(h) Il y était expressément défendu à tout individu , de des-
siner ou mesurer quelque chose que ce fur, si ce n'était pour
le Roi lui-même. Les Citoyens Gounod Peintre , et feu le
Faivre Architecte , tous deux pensionnâmes de la République ,
pour avoir osé dessiner de simples vues dans l'intérieur de la
ville de Naples, y furent arrêtés et conduits devant un rribu-
nal qui confisqua leurs dessins : conduire d'Egoïste , qui dé-
truisant l'émulation , nuisait infiniment aux progtès de l'art.
(c) On connaît sur les Ruines de Pa:stum les ouvrages sui-
vants : Vues et Détails de Parstum, publiés par Dumont, Pro-
fesseur d'architecture , etc. Paris, 1764. ïn-fol. = Set Vcdute
délie Ruine di Pesto, da Morghen. In Napoli, \-j6&. in-fol.
=z The Ruines of Parstum , c'est-à-dire, les Ruines de P.ïstum
ou Posidonia , ville de la Grande-Grèce , au royaume de Na-
ples , etc. avec quatre grandes Planches gravées par J. Miller.
Londres, chez B. White, 1767. in-fot. — Les Ruines de P.ïs-
tum ou de Posidonie, dans la Grande-Grèce j par Thomas
Major, graveur de Sa Majesté Britannique ; trad. de l'Anglais.
Londres M du l'imprimerie de J. Dïxwell, 1768. in-fol. = Les
Ruines de Pa>stum 3 autrement Posidonia, ville de l'ancienne
Grande-Grèce , au royaume de Naples, etc. avec des obser-
vations sur l'ancien Ordre Dorique. Traducrion libre de l'An-
glais imprimé A Londres en 1767 , par M***. (Dumont) :
et à laquelle on a joint des gravures et des détails concernant
la ville souterraine d'Herculanum , et autres antiquités, prin-
cipalement du royaume de Naples. Londres, er se trouve à
Paris, chez Charles-Antoine Jourbert, Libraire , 1769. in-fol.
Les planches j oui regardent Pteflum^ sont les mêmes que celles
publiées en 1764 _, dont il a été fait mention plus haut. =z Diffé-
rentes Vues de quelques restes de trois grands Edifices qui
subsistent encore dans le milieu de l'ancienne ville de Pesto,
autrement Posidonia, qui est située dans la Lucarne ; par Pi-
ranese. gr. in-fol. ~ Parsri quod Posidoniam etiam dixêre ,'
Rudera , seu Pxstana? dissertationes ; auctore patte Paulo-
Antonio Paoli. Roma;, in Typographio Paleariniano , 17 84.
in-fol. Italicè et Latine.
On trouve encore des renseignements sut la ville et les mo-
numents de Parstum , dans les disserrations sur la Lucanie, du
Baron D. Joseph Antonini, imprimées à Naples en 1747 , et
an. suiv. := Dans les Lettres sur la Sicile , par Reydesel. = La
Sicile ancienne, par d'Orville. = Les antiquités de la Sicile ,
par le Père Pancrace. = Les Remarques sur l'architecture des
Anciens ; par Wmckelmann. = Le Voyage en Italie , par La-
lande. = Et les Observations sur l'Italie er les Italiens, de
deux Gentils-hommes Suédois, par Grosley. Etc.
A