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2 INTRODUCTION.

mêmes objets, et tant de négligence dans l'exactitude de leurs mesures : ce que
l'on doit sans doute attribuer à la précipitation qu'ils ont mise à dessiner furti-
vement les vues et les détails des monuments qu'ils ont décrits. Et quelques-uns
même de ces Auteurs, semblent n'être allés à Psestum que par simple curiosi-
té , ou dans le dessein d'y faire un dîné pittoresque au milieu de ses ruines ,
pendant que de simples Dessinateurs payés et peu observateurs, s'occupaient
à faire de ces mêmes ruines , des vues d'un effet piquant, qui ne manquaient
point de recevoir l'assentiment des Convives rassasiés.

Souvent le désir d'avoir des mesures, n'a été que le résultat de l'impression
qu'avait faite le premier aspect de ces monuments , et souvent aussi il n'a été
que celui du charme qu'inspiraient des dessins ombrés avec art, et ingénieuse-
ment coloriés.

Qu'arriva-t-il delà ? c'est qu'on prit à la hâte des mesures générales sans
dispositions préparatoires, sans instruments propres, sans matériaux absolument
nécessaires à l'exactitude des opérations. On revint ensuite dans sa patrie, et
d'après des souvenirs conservés, on composa les détails qu'on avoit obmis de
prendre ; on leur supposa des mesures proportionnées à celles générales qu'on
avait prises avec une mesure de poche seulement ; on fit d'après ces dessins,
des gravures soigneusement exécutées, précédées ou accompagnées d'un discours
historique, dans lequel des autorités sont rapportées avec profusion. Voilà com-
me les Ruines de Peestum semblent avoir été publiées.

Affecté douloureusement du préjudice de pareils procédés, et rempli, dès
mon départ pour l'Italie, du vif désir de rapporter dans mon pays , des dessins
vraiment exacts des Ruines de Pcestum, je fis toutes les diligences possibles,
étant à Naples, pour me procurer dans cette Ville les moyens pécuniaires dont
j'avais besoin pour faire face aux dépenses du transport des équipages et des
matériaux nécessaires à mes travaux.

Ayant accepté les offres généreuses et désintéressées de Madame Gasse (d) ,
française , domiciliée depuis long-tems à Naples , je fis connoissance et me liai
d'amitié avec plusieurs Voyageurs, entr'autres avec Georges "Wallis (e), anglais ,

{d) Qu'on me permette ici un témoignage public de recon-
«oissance envers cette estimable et généteuse Française , pro-
priétaire à Naple de l'hôtel de monte-Olïvato. Du moment
qu'elle connut le projet dont ie lui avais fait patt, de donner
à la France un ouvrage sur les Ruines de Pxstum 3 elle m'in-
vita à resLer dans son hôtel, que j'avais choisi, quoique bien
persuadée que ma fuite précipitée de Rome , en Janvier 1795,
'(époque de la persécution dirigée particulièrement contre la lé-
gation et les Pensionnaires de France ), ne me laissait que de
foibles moyens pécuniaires, et que je ne pouvais rester long-
tems chez elle sans être à sa charge. Mais disposée à tous les
sacrifices, elle m'engagea, et me pressa d'ijU'e. 5»ns inquiétu-

de , me représentant que la fréquentation des Savans et des
Artistes, et des riches Voyageurs qui choisissaient et peuplaient,
continuellement sa maison , devait infailliblement me procu-
rer des ressources, et les moyens d'exécuter le plan que j'a-
vais formé. C'est donc à cette généreuse Française, et je le
dis franchement, que j'ai la première obligation de la réussite
de mon projet, et que le public est redevable de l'ouvrage,
que je lui offre aujourd'hui.

(e) Georges Wallis, jeune Anglais d'un mérite distingué,;
Peintre de paysages, Pensionnaire libre du gouvernement An-
glais , envoyé en Italie pour y étudier la belle nature, et les
paysages des enviions du Vésuve et de l'Etna,
 
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