l'empreinte directe des idées phéniciennes ou lydiennes n'a certaine-
ment pas disparu d'un assez grand nombre de ces monuments; il se
pourrait aussi que parmi les vases du Samnium et surtout de l'Apulie,
la plupart fabriqués à une époque où les idées orientales eurent un nouvel
accès dans la Grèce, on rencontrât des vestiges de cette seconde époque
des religions asiatiques. Mais nous devons avouer que jusqu'à ce jour, si
des rapprochements peuvent être établis entre les mythes d'origine et de
couleur asiatiques et les sujets tracés sur les vases , c'est presque toujours
sous l'apparence extérieure des formes grecques que ces représentations
se montrent à nos yeux. Nous verrons plus tard Vénus accompagnée
de deux lions ou de deux panthères comme la Cybèle de Phrygie ; nous
publierons, aux sujets bachiques, un vase de fabrique apulienne re-
présentant le Silène Marsyas, compagnon de Cybèle (i) dans la reli-
gion phrygienne, une déesse assise tenant le tympanum, et entre les
deux personnages, Coré,dans le costume de chasseresse, rappelant dans
cette composition l'amazone Nana (2), qui s'arrache les mamelles en
même temps qu'Atys se fait eunuque. Mais ces sujets ont déjà perdu
quelque chose de leur aspect oriental pour revêtir les apparences de l'hel-
lénisme , et ce n'est que par des inductions indirectes qu'on parvient à
y reconnaître l'influence de l'Orient.
Nous ne devons pas oublier non plus ici une peinture de la plus haute
importance, où l'on voit des satyres mutilés et des ménades, composition
qu'on a voulu rapporter aux mystères d'Atys et de Cybèle (3). Si le sujet
a été bien observé, on rattacherait au même ordre d'idées des peintures
dans lesquelles des satyres ithyphalliques (4) prennent la place des saty-
(1) Diod. Sicul. III, 58.
(2) Arnob. Adv. Gentes, V, 7.
(3) Muséum étrusque du Prince de Ca-
nino, p. 91, n° 802. Voici la description
qu'en donne le Prince. « Dans le premier
« rang, seize petites figures viriles en atti-
« tudes bizarres forment une danse sacrée.
k Dans le second rang, six jeunes femmes
« échevelées et six prêtres déguisés en
" faunes forment entre eux plusieurs grou-
« pes symboliques; les prêtres, privés des
« organes virils , indiquent les mystères
« d'Atys et de Cybèle. Grand vase à
« deux anses, fig. noires >■. Les inscriptions
donnent des noms de satyres et de mé-
nades , la plupart connus ; on y remar-
que celui d'Opxiç.
(4) Cat. Durand, n° i/fi.
ment pas disparu d'un assez grand nombre de ces monuments; il se
pourrait aussi que parmi les vases du Samnium et surtout de l'Apulie,
la plupart fabriqués à une époque où les idées orientales eurent un nouvel
accès dans la Grèce, on rencontrât des vestiges de cette seconde époque
des religions asiatiques. Mais nous devons avouer que jusqu'à ce jour, si
des rapprochements peuvent être établis entre les mythes d'origine et de
couleur asiatiques et les sujets tracés sur les vases , c'est presque toujours
sous l'apparence extérieure des formes grecques que ces représentations
se montrent à nos yeux. Nous verrons plus tard Vénus accompagnée
de deux lions ou de deux panthères comme la Cybèle de Phrygie ; nous
publierons, aux sujets bachiques, un vase de fabrique apulienne re-
présentant le Silène Marsyas, compagnon de Cybèle (i) dans la reli-
gion phrygienne, une déesse assise tenant le tympanum, et entre les
deux personnages, Coré,dans le costume de chasseresse, rappelant dans
cette composition l'amazone Nana (2), qui s'arrache les mamelles en
même temps qu'Atys se fait eunuque. Mais ces sujets ont déjà perdu
quelque chose de leur aspect oriental pour revêtir les apparences de l'hel-
lénisme , et ce n'est que par des inductions indirectes qu'on parvient à
y reconnaître l'influence de l'Orient.
Nous ne devons pas oublier non plus ici une peinture de la plus haute
importance, où l'on voit des satyres mutilés et des ménades, composition
qu'on a voulu rapporter aux mystères d'Atys et de Cybèle (3). Si le sujet
a été bien observé, on rattacherait au même ordre d'idées des peintures
dans lesquelles des satyres ithyphalliques (4) prennent la place des saty-
(1) Diod. Sicul. III, 58.
(2) Arnob. Adv. Gentes, V, 7.
(3) Muséum étrusque du Prince de Ca-
nino, p. 91, n° 802. Voici la description
qu'en donne le Prince. « Dans le premier
« rang, seize petites figures viriles en atti-
« tudes bizarres forment une danse sacrée.
k Dans le second rang, six jeunes femmes
« échevelées et six prêtres déguisés en
" faunes forment entre eux plusieurs grou-
« pes symboliques; les prêtres, privés des
« organes virils , indiquent les mystères
« d'Atys et de Cybèle. Grand vase à
« deux anses, fig. noires >■. Les inscriptions
donnent des noms de satyres et de mé-
nades , la plupart connus ; on y remar-
que celui d'Opxiç.
(4) Cat. Durand, n° i/fi.