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pléter les inondations dans les mauvaises crues, on pouvait, en
les augmentant de 50 centimètres, compléter l'irrigation de toute
1 a partie de Bénesouef à Mariout.
Si le Nil était trop haut et que ses crues fissent craindre des
dégâts, tels que cultures et villages submergés, digues rompues;
alors, comme nous avons vu que la recette par le Bahr Joussef
était, pendant les hautes crues, de 39.013.633.200 mètres
cubes ou la 2/i' partie de celle du fleuve, cette quantité d'eau
détournée du fleuve était livrée à un écoulement salutaire. Il est
clair que si encore aujourd'hui on produisait le même effet, par
le même moyen, ce serait un grand bien dans certaines cir-
constances.
Le lac Mœris, placé où nous l'avons reconnu, remplissait donc
le but que les traditions historiques lui attribuent.
Si après une trop forte inondation, et lorsqu'il restait encore
dans le lac une quantité considérable d'eau dont on n'avait nul-
lement besoin, il arrivait encore une grande crue; pour con-
server au lac Mœris sa propriété de lac d'écoulement, il fallait
le décharger, et alors on laissait couler les eaux dans un lieu
plus bas, c'est-à-dire dans le Birket-el-Korn actuel, qui existait
de toute antiquité, et où elles se dissipaient par l'évapora-
tion.
Les eaux apportées ainsi dans le Birket-el-Korn auraient
produit dans ce lac une surélévation de 3m,9, qui aurait disparu
par évaporation, pour lui rendre son niveau primitif, en lli mois
environ ; et ces eaux auraient pu monter beaucoup plus encore
sans causer aucun dommage.
Il devait y avoir, dans la grande digue qui formait le lac
Mœris, des ouvertures pour faire couler le trop plein, probable-
ment dans le Bahr-béla-mâ près de Sélé et dans le Bahr Neslet à
Miniet-el-Heit, ce qui aura été la première cause du creusement
naturel de ces ravins. Ainsi le lac Mœris, placé toujours là où
nous le disons, se déchargeait dans la Syrte de Libye, comme
Hérodote nous le fait savoir; et quoiqu'il dise par un canal sou-
terrain, cela veut dire par un canal sous le sol plus bas que la
plaine, comme le sont le Bahr-béla-mâ et le Bahr Neslet.
Les deux ouvertures, par lesquelles le lac Mœris recevait les
pléter les inondations dans les mauvaises crues, on pouvait, en
les augmentant de 50 centimètres, compléter l'irrigation de toute
1 a partie de Bénesouef à Mariout.
Si le Nil était trop haut et que ses crues fissent craindre des
dégâts, tels que cultures et villages submergés, digues rompues;
alors, comme nous avons vu que la recette par le Bahr Joussef
était, pendant les hautes crues, de 39.013.633.200 mètres
cubes ou la 2/i' partie de celle du fleuve, cette quantité d'eau
détournée du fleuve était livrée à un écoulement salutaire. Il est
clair que si encore aujourd'hui on produisait le même effet, par
le même moyen, ce serait un grand bien dans certaines cir-
constances.
Le lac Mœris, placé où nous l'avons reconnu, remplissait donc
le but que les traditions historiques lui attribuent.
Si après une trop forte inondation, et lorsqu'il restait encore
dans le lac une quantité considérable d'eau dont on n'avait nul-
lement besoin, il arrivait encore une grande crue; pour con-
server au lac Mœris sa propriété de lac d'écoulement, il fallait
le décharger, et alors on laissait couler les eaux dans un lieu
plus bas, c'est-à-dire dans le Birket-el-Korn actuel, qui existait
de toute antiquité, et où elles se dissipaient par l'évapora-
tion.
Les eaux apportées ainsi dans le Birket-el-Korn auraient
produit dans ce lac une surélévation de 3m,9, qui aurait disparu
par évaporation, pour lui rendre son niveau primitif, en lli mois
environ ; et ces eaux auraient pu monter beaucoup plus encore
sans causer aucun dommage.
Il devait y avoir, dans la grande digue qui formait le lac
Mœris, des ouvertures pour faire couler le trop plein, probable-
ment dans le Bahr-béla-mâ près de Sélé et dans le Bahr Neslet à
Miniet-el-Heit, ce qui aura été la première cause du creusement
naturel de ces ravins. Ainsi le lac Mœris, placé toujours là où
nous le disons, se déchargeait dans la Syrte de Libye, comme
Hérodote nous le fait savoir; et quoiqu'il dise par un canal sou-
terrain, cela veut dire par un canal sous le sol plus bas que la
plaine, comme le sont le Bahr-béla-mâ et le Bahr Neslet.
Les deux ouvertures, par lesquelles le lac Mœris recevait les