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excellent télescope astronomique avec lequel je pouvais observer
des occultations et les éclipses des satellites de Jupiter ; mais ces
observations, difficiles en voyage par terre, même quand on est
secondé, deviennent tellement difficiles et incertaines quand on
est seul, que, à part quelques-unes, j'en ai fort peu fait, excepté
dans mes voyages depuis les Cataractes d'Assouan jusqu'au
Fazoglo, en montant et descendant, toujours dans ma barque,
où j'étais parfaitement installé.
Quand on a une grande habitude des relèvements au compas
et l'œil exercé aux distances, on parvient à faire des cartes de
voyage suffisamment exactes, surtout quand on fait en même
temps de la topographie à la simple vue ; mais il faut pour cela
beaucoup d'habitude.
Dans le désert, c'était plus facile, les heures de marche des
chameaux indiquaient les distances ; on traçait les différentes
directions à la boussole, en dessinant le contour des vallées où,
presque toujours, sont les routes à suivre, puis en montant sur
chaque montagne élevée on relevait d'autres points ; le tout se
reliait et formait ainsi une triangulation que l'on vérifiait par
des observations de latitude, ce qui coordonnait tout le travail.
Mes cartes dressées de cette manière, comme, par exemple,
celle de l'Etbaye, donnent une grande approximation, voisine de
l'exactitude et certainement suffisante pour des cartes semblables.
Quant au remplissage de chaque province de l'Egypte, au
moyen des voyages multiples que nécessitait mon service lorsque
j'étais Ingénieur en Chef et Inspecteur, j'ai pu relever les ca-
naux, les digues et les limites des terres cultivées et du désert ;
d'ailleurs les cartes de l'Expédition française étaient toujours
sous mes yeux, et alors il m'était facile de faire bien des vérifi-
cations et des corrections.
En I8/1O ma carte de la Basse-Egypte était dessinée et finie.
Je proposai à Méhémet-Ali de la faire publier, ce qui eût cer-
tainement été une chose utile pour tout le monde, surtout en
Egypte, où il était si important de connaître les canaux et les
digues ainsi que les travaux servant aux irrigations; mais on
n'en reconnaissait pas alors l'importance, et je n'eus jamais de
réponse ni positive ni négative à ma demande.
excellent télescope astronomique avec lequel je pouvais observer
des occultations et les éclipses des satellites de Jupiter ; mais ces
observations, difficiles en voyage par terre, même quand on est
secondé, deviennent tellement difficiles et incertaines quand on
est seul, que, à part quelques-unes, j'en ai fort peu fait, excepté
dans mes voyages depuis les Cataractes d'Assouan jusqu'au
Fazoglo, en montant et descendant, toujours dans ma barque,
où j'étais parfaitement installé.
Quand on a une grande habitude des relèvements au compas
et l'œil exercé aux distances, on parvient à faire des cartes de
voyage suffisamment exactes, surtout quand on fait en même
temps de la topographie à la simple vue ; mais il faut pour cela
beaucoup d'habitude.
Dans le désert, c'était plus facile, les heures de marche des
chameaux indiquaient les distances ; on traçait les différentes
directions à la boussole, en dessinant le contour des vallées où,
presque toujours, sont les routes à suivre, puis en montant sur
chaque montagne élevée on relevait d'autres points ; le tout se
reliait et formait ainsi une triangulation que l'on vérifiait par
des observations de latitude, ce qui coordonnait tout le travail.
Mes cartes dressées de cette manière, comme, par exemple,
celle de l'Etbaye, donnent une grande approximation, voisine de
l'exactitude et certainement suffisante pour des cartes semblables.
Quant au remplissage de chaque province de l'Egypte, au
moyen des voyages multiples que nécessitait mon service lorsque
j'étais Ingénieur en Chef et Inspecteur, j'ai pu relever les ca-
naux, les digues et les limites des terres cultivées et du désert ;
d'ailleurs les cartes de l'Expédition française étaient toujours
sous mes yeux, et alors il m'était facile de faire bien des vérifi-
cations et des corrections.
En I8/1O ma carte de la Basse-Egypte était dessinée et finie.
Je proposai à Méhémet-Ali de la faire publier, ce qui eût cer-
tainement été une chose utile pour tout le monde, surtout en
Egypte, où il était si important de connaître les canaux et les
digues ainsi que les travaux servant aux irrigations; mais on
n'en reconnaissait pas alors l'importance, et je n'eus jamais de
réponse ni positive ni négative à ma demande.