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INTRODUCTION

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une coloration jaunâtre qui loin- permet d'échapper aux regards de leurs ennemis, et aussi de
surprendre plus facilement, et sans être vus, des espèces dont ils font leur nourriture. L'adap-
tation des êtres vivants aux milieux est une règle générale qui ne souffre point d'exception.
I.'animal, ainsi que la plante, dans certaines conditions, doit se transformer ou mourir.

Mais il n'en est pas moins intéressant de constater que la morphologie des vertébrés est
restée la même depuis des milliers d'années, dans une région dont la climatologie paraît n'avoir
subi aucun changement. L'Egypte, à ce point de vue, nous fournira les documents les plus
positifs, puisque beaucoup d'entre eux peuvent être datés avec une très grande approxi-
mation, grâce aux inscriptions lapidaires si nombreuses sur tous les monuments.

A une époque très reculée, entre les périodes Jurassique et Crétacée, les eaux d'une grande
partie de l'Afrique centrale, au lieu de s'écouler dans le vaste estuaire qui formait jadis le
bassin inférieur du Congo, se sont dirigées vers la Méditerranée, drainées par l'énorme cassure
de la couche terrestre, qui donna naissance aux vallées du Jourdain, du lac de Tibériàde, de la
mer Morte et du Nil.

Depuis cette grande convulsion du globe jusqu'à nos jours, les conditions chmaténques
du pays ne paraissent pas avoir changé, la vie intime du peuple égyptien, inscrite en images
si précises sur les monuments et les tombes, depuis l'ancien Empire jusqu'à l'époque romaine,
en est une preuve irréfutable.

Il était donc intéressant de rechercher si, pendant les sept mille ans que date avec plus ou
moins de probabilité, pour ne pas dire certitude, l'histoire égyptienne, les animaux vertébrés,
jadis momifiés par les anciens habitants présentaient des différences morphologiques avec
leurs congénères qui se trouvent encore actuellement dans la contrée.

Depuis plus de vingt ans, à la suite de nombreux voyages ou séjours en Egypte, j avais
fait toutes les démarches possibles, officieuses ou officielles, auprès de tous les ministres compé-
tents d'Égypte, de France et d'Angleterre, afin d'obtenir ces précieux éléments d'études dont
j'avais compris la grande valeur. Mais toutes ces demandes ont été vaines ; je n'obtenais que de
bonnes paroles, et rien de plus. On préférait laisser détruire ces momies, les laisser transformer
en engrais par certains industriels, plutôt que de prendre la peine de les faire rechercher afin
d'en permettre une étude sérieuse. Ce n'est que grâce à M. Maspcro, depuis sa nomination si
méritée au poste important de directeur général du service des antiquités en Egypte, que j ai
pu enfin obtenir ce que je désirais depuis tant d'années. Dans différentes localités, les galeries
<>f les puits ont pu être rouverts aux frais du Muséum de Lyon ; le sable en a été retiré, et un
nombre considérable de momies d'animaux nous ont été expédiées. Beaucoup des squelettes
qui oui été extraits ont pu être aussi bien montés que s'ils provenaient d'espèces vivant actuel-
lement. Ces belles pièces, uniques jusqu'à ce jour, seront prochainement renvoyées au Canv où
M. Maspero désire leur donne]- asile dans une salle du nouveau Musée Egyptien. Là, elles
seront mises sous les yeux du public et pourront être étudiées par les naturalistes et les égyp-
tologues <pie ces recherches intéressent. C'est donc à notre éminent et savant compatriote que
la science sera redevable de la conservation de ces documents si intéressants et si précieux à
différents points de vue.

Les mammifères sont en petit nombre, la contrée n'en ayant jamais nourri beaucoup, ni
dans l'antiquité ni dans les temps modernes.
 
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