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FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

le montrent les deux spécimens examinés à Lyon. Le corps, disposé de la môme façon qu'à
Rôda, était d'abord entouré de plusieurs épaisseurs de toile, puis, par-dessus, on entre-
croisait à angle droit d'étroites et nombreuses bandelettes
faites d'étoffes de trois tons différents, brun, jaune clair et
jaune foncé, formant sur toute la surface de la momie, jus-
qu'à la base du cou, des rectangles réguliers (fig. 2). On recou-
vrait la tête d'un stuc noirâtre sur lequel les yeux étaient
dessinés. Enfin, les oreilles dressées, couvertes aussi de toile
et de stuc, étaient figurées par deux pièces de bois appliquées
à droite et à gauche de la tôte.

Les chiens momifiés avec ce luxe d'ornementation étaient
probablement ceux qui vivaient dans les familles ou servaient
à la chasse, tandis que les chiens errants, nombreux autrefois
en Egypte, devaient être préparés suivant le procédé très
expéditif indiqué plus haut pour les spécimens de Rôda et
d'Abydos.

Devant les étonnantes accumulations de chiens de cer-
tains hypogées, on se demande où et comment les habitants
pouvaient se procurer tous ces animaux. Selon quelques égyp-
tologues, d'après lesquels la momification était pratiquée
surtout pour des raisons de salubrité, les momies de chiens
auraient été faites d'individus trouvés morts dans les villes
ou les environs. Cette explication ne parait pas admissible,
car les squelettes examinés ne sont pas ceux d'individus
malades ou âgés, mais bien d'animaux robustes et adultes
[tour la plupart. Ces chiens ont donc probablement été tués,
;[ij-^[ilSfiËf^™i9ffl cependant ils ne portent aucune trace de blessures. On est
' - obligé d'admettre, semble-t-il. que ces animaux ont été
étranglés ou empoisonnés, à moins qu'on ne les eût introduits
dans des sacs chargés de pierres et simplement noyés dans les
réservoirs à natron.

Le chien jouissait d'une grande vénération en maint
endroit de l'Égypte. Pendant le nouvel Empire, les honneurs
divins lui étaient rendus dans certaines villes, en particulier
à Cynopolis1, actuellement El-Kaïs, près de Samaloud. Cet
animal était consacré, avec le chacal et le loup, à Anubis, qui
avait des temples dans diverses localités, entre autres à
Lycopolis2. Anubis servait de guide aux âmes des morts.
Il veillait sur les dieux, dit Plutarque, comme les chiens veillent sur les hommes. Anubis le
chacal était aussi le maître de l'ensevelissement. « Il passait, d'après M. Maspero3, pour avoir

ÏÏ-

Fig. 2. — Momie de chien de Thèbes.
(1/4 Gr. nat.)

1 Wilkinson, The ancient Egt/ptians, vol. HT, p. 273.
- Wilkinson, loc. cit., vol III, p. 258.

3 Maspero, Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Egypte et Chaldée, p. 112, 18U5.
 
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