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CHÈVRES

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temple d'Ombos1 et dans une scène d'offrande de Ramsès IV à Phré et Ammon-Rà2, est
représentée avec les cornes du bélier de Mendès, des plus anciens monuments égyptiens,
c'est-à-dire des cornes semblables à celles à'Ovis palseosegypticusz dont on a trouvé des restes
dans les dépôts néolithiques de Toukh (Haute-Egypte).

Le culte de Mendès date, comme on le sait, de la plus ancienne époque égyptienne. L'objet
de ce culte était représenté à l'origine par un bélier de la race Ovis palmosegypticus à cornes
horizontales et transversales. Après l'extinction de cette race de mouton, vers le commence-
ment de la période saïte, le bélier est remplacé dans le culte de Mendès, par un individu mâle
de la chèvre de Syrie : Hircus mambricus, dont les cornes sont presque semblables à celles
à'Ovis palœoœgypticus. Ce sont précisément des restes d'un bouc à?.Hircus mambricus que
nous trouvons associés à des ossements de crocodile dans la momie de Sakkara qu'on vient
de décrire.

Cette momie confirmerait donc, en quelque sorte, les assertions des historiens grecs rela-
tives aux animaux sacrés des anciens Egyptiens. Nous croyons avoir démontré, dans l'étude des
moutons de l'ancienne Egypte, que le bélier de Mendès de l'époque néolithique et de la période
memphite était bien un mouton, mais l'animal consacré à ce culte à l'époque ptolémaïque
était, au moins à Sakkara, un bouc de la race Hircus mambricus.

Voici la liste des ossements de crocodile et de bouc trouvés à l'intérieur de la momie.

Hircus mambricus, Linné. Le crâne entouré de bandelettes figurait la tête de la momie.
Au centre, mêlés aux os de crocodile, on voyait les ossements suivants : omoplate gauche,
humérus droit, radius et cubitus droits et gauches, métacarpien gauche et deux phalanges.
L'atlas, l'axis et trois autres vertèbres cervicales.

Crocodilus vulgaris, Cuv. Un humérus (de 250 millimètres de long), deux tibias et
plusieurs phalanges, treize vertèbresprocéliennes diverses, quatre os en V delà partie infé-
rieure de la queue et vingt plaques osseuses dermiques.

La morphologie générale de la chèvre mambrine qui vit de nos jours en Syrie et
Mésopotamie peut être ainsi résumée : chèvre grande et haute sur jambes, corps l'a-
massé, tête allongée, chanfrein droit, front peu bombé. Cornes dans les deux sexes, celles
du mâle plus fortes, plus contournées que celles de la femelle; corne du côté droit tordue
à gauche comme chez les moutons. Oreilles pendantes, longues deux fois environ comme
la tête.

Tout le corps est couvert d'un poil long, épais, crépu. La face, les oreilles et les
pieds portent seuls des poils courts. Une petite touffe de poils au menton dans les deux
sexes.

On croit Hircus mambricus originaire de l'Asie Mineure. Son nom serait tiré du mont
Mamber ou Marner en Palestine; c'est là que les voyageurs anciens en auraient vu des trou-
peaux. Actuellement on la trouve en assez grand nombre aux environs d'Alep et de Damas où
elle est connue sous les noms de Schamaz et Mérêse. Le Muséum de Lyon possède dans ses
c°Uections les squelettes de deux spécimens (mâle et femelle) de cette race provenant du
djebel Messeiris (Syrie).

1 Ghampollion, Monuments de V'Ègypte et de la Nubie, voi. II, pl. CIter, fig- 2.
' Rosellini, vol. III, m. d. c, pl. XXXIII, fig. 1 et 2.

3 Diirstund Gaillard, Sludien ûber die Geschichte des œgyplischen Hausschafes, p. 19, 1902.
 
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