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OISEAUX 119

rieurement son ouverture, le deuxième son fond, et ainsi de suite, jusqu'à ce que les pots
aient gagné le faîte du caveau. »

Les momies de Sakkara présentent un contenu des plus variés. On trouve, à l'intérieur,
soit un amas de poussière et d'étoffe déchirée, soit des débris de bois et de lianes, ou bien des
plumes blanches avec deux ou trois morceaux de brique, destinés à donner à la fausse momie
le poids d'une momie véritable. D'autres fois on a conservé seulement le bec et les pattes d'un
ibis, ou bien encore on a construit de toutes pièces un mannequin ayant la forme d'un oiseau
dont la tête, modelée grossièrement avec des chiffons et des bandelettes, ressemble à une tête
de faucon. Dans ces momies, qui renferment le plus souvent des ossements d'ibis, nous avons
Rencontré aussi, comme Ollivier1, tantôt le corps d'une musaraigne, tantôt le crâne seulement
d'un de ces pet il s mammifères.

L'ornementation des momies de Sakkara est des plus diverses et des plus ingénieuses.
Elle consiste soit en étroites bandelettes croisées en diagonale et recouvertes par d'autres
bandes enroulées en spirale (fig. 07), soit en réseaux de fils maintenus par de petites bandes de
toile (fig. 68 et 09) ; quelques -unes sont ornées de fils entre-croisés obliquement sur des étoffes à
deux tons brun clair et foncé (fig. 70 et 71).

Tous les égyptologues ont constaté que ces ibis, bien qu'on les eût protégés séparément
dans des vases en terre, se trouvent toujours en très mauvais état de conservation. On ne peut
p6cueillir un seul squelette entier. Le contenu de la momie tombe en poussière sous la plus
légère pression. Mariette fait la même remarque dans la lettre suivante adressée du Caire,
le 22 juin 1870, à l'un de nous, qui, à cette époque, tentait déjà de réunir les matériaux
de la présente étude. « Je me sens un peu gêné, écrit Mariette, d'être obligé de faire une
Réponse négative à la lettre que vous avez bien voulu m'adresser en date du 25 mars.
Effectivement, il y a aux environs du Caire, c'est-à-dire à Sakkara, des hypogées d'ibis.
Mais, en premier lieu, ces hypogées sont, pour le moment, ensablés, et il serait difficile de les
déblayer sans travaux considérables. En second lieu, en supposant même que les hypogées
s°ient accessibles, on n'y trouve que des momies brûlées, calcinées, qui tombent en poussière
au plus petit contact de la main. J'ai certainement vu des voyageurs briser plusieurs milliers
des vases qui les contiennent sans en trouver une seule qui valût la peine d'être transportée.
Consultez à ce sujet les ouvrages spéciaux et vous verrez que l'hypogée des ibis de Sakkara n'a
Jamais, depuis qu'il est connu, fourni un document digne de figurer dans une collection. Le
Musée de Boulaq en possède deux à la vérité. Mais ils sont exposés pour la toile qui les recouvre,
laquelle est exceptionnellement curieuse, et non pour l'oiseau momifié qui, à l'intérieur, n'est
Certainement qu'un amas de cendre. »

Les momies de Sakkara ouvertes à Lyon contenaient dans la plupart des cas, abstraction
faite des fausses momies bourrées de débris de plumes ou do briques, des ossements d'/ôis
^thiopica; quelques spécimens seulement, tout à fait sembla!des aux autres, renfermaient soit
es restes de musaraignes, soit des os d'une seconde espèce d'ibis, Yibis noir des anciens,
Ptegadis falcinellus.

A Tonné, les ibis ont été embaumés séparément et conservés dans des vases en terre
Ulte rouge, ainsi qu'à Sakkara; mais les momies, au lieu d'être protégées chacune dans un

1 Ollivier, Voyage dans l'Empire Olloman, t. II, p. 94, 1804.
 
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