Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
174

FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

oiseau pourvu d'une nourriture abondante, marchant plus qu'il ne volait, il semble naturel de
trouver les membres postérieurs, et peut-être même le corps entier, plus développés que chez
les ibis actuels traqués par les chasseurs, obligés de se déplacer constamment à la recherche de
leur nourriture.

Suivant le zoologiste Savigny, l'ibis descendait encore, au commencement du siècle dernier,
jusque dans la Basse-Égypte où les Arabes lui faisaient la chasse au moyen de filets. « Pendant
l'automne, dit-il, on voit sur les marchés de la Basse-Egypte, surtout dans celui de
Damiette, quantité de ces ibis auxquels on a retranché la tête. On m'a souvent apporté l'ibis
noir vivant et une seule fois l'ibis blanc K »

Quelques années plus tard l'explorateur Cailliaud ne trouvait plus Ibis sethiopica, Vibis
blanc et noir, ainsi qu'il l'appelle, que sur le Haut-Nil : « on ne voit plus, affirme-t-il,
aujourd'hui eu Kgypte aucun individu vivant de cette couleur2 ».

Ibis sethiopica se rencontre actuellement en Afrique depuis Khartoum jusqu'au Trans-
vaal et dans l'extrême sud africain, mais on ne le trouve plus en Egypte. Au dire des voya-
geurs, il ne se montre que dans le sud de la Nubie, annonçant la crue du Nil. « Jamais, dit
Brehm3, je ne l'ai rencontré au-dessous de la ville deMuchereff, sous le 18e degré de latitude
nord, mais déjà quelques couples nichent à Khartoum et il est commun plus au sud. Dans le
Soudan, il arrive au commencement de la saison des pluies, vers le milieu ou la fin de juillet,
il y niche et disparait avec ses petits au bout de trois ou quatre mois, mais il ne paraît pas
émigrer bien loin.

« I >ans un voyage au sein des forêts vierges des bords du Nil Bleu, je rencontrai, le 16 et
17 septembre, une telle quantité d'ibis sacrés, qu'en deux jours je pus en prendre plus de
vingt. Je ne connus que plus tard la cause de ce rassemblement d'ibis : une partie? de la
forêt était inondée, et ces prudents oiseaux l'avaient choisie pour y établir leurs nids.

<( Quelque temps auparavant j'avais visité un pareil emplacement, mais d'un accès bien
plus facile. C'était une île du Nil Blanc, couverte de hauts mimosas, inondée par les hautes
eaux et assez pour qu'on put, du bateau, monter sur les arbres. Je vis là que l'ibis sacré
nichait sur une espèce de mimosa appelée par les Arabes harahsi, c'est-à-dire « qui se pro-
tège » et dont les branches épaisses, entrelacées et épineuses forment un fourré impénétrable.
Les nids étaient aplatis et formés de branches de harahsi; l'intérieur en était tapissé de brin-
dilles et de quelques tiges d'herbes, mais le tout était très lâchement construit. Les oeufs, au
nombre de trois ou quatre par couvée, blancs, d'un grain assez grossier, ont à peu près le
volume d'un œuf de poule ou de canard. »

A l'intérieur de quelques vases grossiers en terre cuite rouge, provenant des hypogées de
Rôda et de Tonné, dont la plupart contenaient des momies et des ossements d'ibis, nous avons
trouvé des œufs en partie écrasés, de grandes quantités de coquilles. Ce sont très probablement
des œufs d'ibis. Ils se rapportent assez bien à la description de Brehm. Toutefois, ceux que
nous avons recueillis sont un peu moins volumineux que les œufs ordinaires de poule ; ils ont
aussi une forme plus allongée (grand diam. 54 mill. ; petit diam. 35 mill.).

1 Savigny, Histoire nat. et myth. de l'ibis, p. 49 et 50, Paris, 1805.
3 Cailliaud, Voyage à Méroê, au fleuve Blanc, p. 212, Paris, 1826.
3 Brehm, la Vie des animaux : les oiseaux, p. 619.
 
Annotationen