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FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

Suï l'un de nos spécimens anciens, on distingue encore les taches noires et blanches de
la gorge, particulières au mâle de Mabuia quinquetœniata, ainsi qu'elles sont représentées sur
l'exemplaire de Wadi Halfa figuré par Anderson 1, dans son savant ouvrage sur les reptiles de
l'Egypte.

Ce lézard habite l'Afrique tropicale, du Sénégal à l'Abyssinie. Il est commun non seule-
ment en Égypte, mais bien plus au sud dans la plus grande partie de la vallée du Nil. On
le rencontre aussi dans la péninsule du Sinaï et jusqu'en Syrie.

NAJA H A JE, Linné.

La vipère Hajejs. Geoffroy- St-Hilaire, Description de VEgypte, t. XXIV, p. 88, pl. VII, fig. 2, 4 et 5, 1829.
Naja Haje, J. Anderson, Zoology of Egypt : Reptilia and Batrachia, p. 312, pl. XL1V, London, 1898.

Le Naja Haje est signalé ici d'après un spéqjmen momifié d'origine inconnue. Ce reptile,
brisé en plusieurs parties, était enroulé deux fois sur lui-môme, suivant un cercle de 15 centi-
mètres de diamètre environ. Le corps, long à peu près de 1 mètre, est encore, par places,
couvert de bitume auquel adhèrent de rares lambeaux de toile. Entre les mâchoires on aperçoit
les crochets à venin. Ce reptile se reconnaît aux caractères ci-après.

Dentition protéroglyphe. Queue arrondie, peu allongée. Tête courte semblable à celle
des couleuvres, recouverte en dessus de grandes plaques avec un écusson central. Cou modéré-
ment dilatable.

Couleur du corps jaune paille en dessus, avec des taches rougeàtros ou brun foncé de
distance en distance; face inférieure plus claire. Chez quelques individus le dessus du corps est
presque noir avec quelques taches jaunes. L'adulte atteint 2 mètres de longueur.

Le Naja Haje se rencontre de nos jours presque dans toute l'Afrique. En Égypte, on
le trouve surtout au voisinage des monuments en ruines, dans les endroits humides, sous les
gros blocs éboulés et notamment dans les plantations de cannes à sucre. Au Soudan, il habite
les endroits ombragés et se loge entre les racines des arbres.

Dans l'antiquité ce reptile comptait parmi les animaux sacrés des Égyptiens. Ceux-ci le
laissaient vivre et se reproduire au milieu de leurs champs cultivés « qu'ils confiaient à sa
surveillance, ayant remarqué que le naja les débarrassait des rats dont le nombre immense
produisait parfois de grands ravages et des disettes complètes2 ».

Ce serpent était consacré à Chnoumis, on l'a trouvé embaumé à Thèbes3. Les historiens
anciens l'ont décrit sous le nom d'aspic.

Pendant la longue durée de la civilisation pharaonique, le Naja ou Urœus constituait
essentiellement l'insigne de la puissance royale et divine. Avec le disque il formait le signe
des divinités solaires. On le voit figuré presque à chaque page dans l'ouvrage de Mariette sur
le grand temple de Dendérah 4.

1 .T. Anderson, Reptilia and Batrachia of Egypt, pl. XXIV, fig. 1, 1898.

2 Duméril et Bibron, Erpétologie générale, t. VII, p. 1283.

3 Wilkinson, the ancient Egyptians, vol. III, p. 283.

4 A. Mariette-Bey, Description générale du grand temple de Dendérah, Paris, 1870-73.
 
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