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OSSEMENTS DE EOETUS HUMAINS

205

A l'intérieur de ce petit sarcophage, est une momie en très mauvais état. La moitié supé-
rieure est encore assez résistante, mais le reste tombe en poussière dès qu'on y touche. Cette
seconde statuette est inscrite sur l'inventaire sous le numéro 4205, et une ancienne étiquette
apprend qu'elle provient de la collection Clot-bey, acquise en 1852. Aujourd'hui, elle porte
aussi h- numéro 1010.

Cette statue renferme, mêlés à de menus fragments de bois et à une petite quantité de
matière terreuse grisâtre, les ossements humains suivants :
Fémur droit : pas d'épiphyse : longueur 00 millimètres.
Humérus gauche : la moitié distale seulement.
Omoplate gauche, deux os iliaques et des fragments de côtes.
Divers os de la tète : un rocher et des parties du sphénoïde.

Le fémur indique que nous sommes encore en présence d'un foetus qui n'était pas a terme.
Lorsque nous le comparons au fémur trouvé dans la statue de Bès du musée du Caire, nous
voyons que sa longueur est un peu plus faible, bien que ses extrémités soient, au contraire,
plus volumineuses. Ce fémur, épais et court, provient donc probablement d'un foetus du sexe
masculin, de six mois à six mois et demi.

Ce dieu BL's parait être encore une énigme pour les égyptologues. Champollion, le
premier, crut reconnaître que cette divinité aux formes grimaçantes, que l'on prenait jadis pour
l'ennemi d'Osiris, et dont l'image est placée sur la plupart des mammisis J, chambres
d'accouchement, était bien le dieu Bès, importé en Egypte du pays des aromates, et qu'il
présidait à la toilette des femmes. On en a retrouvé, en effet, de nombreuses statuettes mêlées
aux objets servant exclusivement aux dames. Peut-être, était-il aussi le dieu qui devait présider'
au travail de l'enfantement. Les ossements de foetus humains que nous avons trouvés dans
les statues de cette divinité pourraient bien confirmer cette supposition. On ne peut donner
d'autre explication de cette singulière coutume, dit M. Bénédite, de cet habillage de foetus en
dieu liés, (pic celle qui ressort du caractère gynécologique de ce dieu. Nous savons qu'il
ûgure dans les scènes de l'accouchement d'Isis, et que les égyptologues sont unanimes à
Penser, que c'était en qualité de dieu de la gaieté et des heureux présages. Le Bès harpiste,
représentée dans plusieurs mammisis, est le dieu qui célèbre la joie de la naissance, après avoir
fait diversion à la douleur de la mère dans le court moment de l'accouchement. Voilà ce que
nous savons, mais de là, à confier à la protection de Bès, ou si l'on peut dire à Besifier les
fœtus humains, il y a loin. La diversité des caractères de ce Dieu bizarre s'accroît d'un élé-
ment nouveau. (Bénédite in lift., 6 juillet 1905.)

1 On appelle mammisis, de petits édifices dans lesquels la naissance des rois servait de thèmes à des tableaux
Mythologiques.
 
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