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MAMMIFÈR ES

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de l'Abyssinie et do la Nubie du Sud. Pendant la matinée, avant d'aller marauder dans les
cultures pour chercher leur nourriture, ils ont l'habitude de s'asseoir au soleil levant, dans la
posture hiératique qui a été représentée sur les monuments de l'ancienne Egypte.

Les Arabes des côtes de la mer Rouge, où on le rencontre aussi fréquemment, l'appellent
Rohàb, tandis que les Egyptiens le nomment el Gird. Les Abyssiniens l'ont baptisé Netcho et
les nomades des déserts Zindsêro ou Djogura.

Le Cynocéphale était consacré à Thot, le dieu des belles-lettres; il était aussi le scribe
des dieux. Les Grecs l'ont nommé Hermès, et c'est dans
la ville d'IIermopolis, près de Rodà, qui lui était con-
sacrée, qu'il serait possible d'en trouver de nom-
breuses momies dans un vaste cimetière percé de gale-
ries souterraines. Sur les monuments de l'ancienne
Egypte, il est presque toujours représenté, à moitié
accroupi, les jambes écartées, et regardant au loin le
soleil levant. C'est dans cette position qu'il ligure sur
la frise supérieure de l'admirable temple d'AbouSimbel,
en Nubie. Ces singes, sculptés en haut relief, dans le
grès doré qui forme la roche, paraissent avoir été au
nombre de vingt-deux environ. Aujourd'hui, à droite
en regardant le temple, quelques-uns ont été détruits
par les éboulements. Leur taille paraît peu considé-
rable à cause de leur grande élévation au-dessus des
colosses de l'entrée et, cependant, ils doivent être hauts de près de 2m,50. Ils sont assis les
cuisses relevées, les mains appuyées sur les genoux, le pénis en avant reposant sur le sol,
regardant, à l'Orient, le soleil qui se lève de l'autre côté du Nil (').

Le même animal est aussi sculpté, debout en ronde bosse, sur le gracieux piédestal de
l'obélisque de la place de la Concorde, que l'architecte Lebas, chargé du transport du monument
à Paris, a eu la malencontreuse idée de laisser en place à Louxor (flg. 85), et de remplacer ce
charmant petit édicule par un socle lourd, sur lequel il a eu la sottise de représenter par des
graphies dorés, creusés dans le granité, ses hauts faits, consistant en la démolition, au transport,
et à l'érection de l'obélisque sur la place qu'il occupe dans notre capitale. Ce piédestal est un
véritable anachronisme de fort mauvais goût. On ne peut que protester, aujourd'hui, contre la
Mutilation de ce superbe monument, par un homme qui ne manquait cependant point de talent,
mais qui s'est donné le ridicule de se glorifier d'un travail que les anciens Egyptiens savaient
accomplir fort simplement, avec une rapidité et une précision extraordinaires. Ainsi, l'architecte
^e la reine Hatasou fit tailler à Syène, dans une pierre très dure,-le granité rose, polir, graver
d'une légende, transporter à Karnak près de Louxor, et dresser en arrière de la salle hypostyle,
le tout en moins de sept mois, le magnifique obélisque encore debout aujourd'hui, et qui mesure
33 mètres de hauteur, c'est-à-dire 10 mètres de plus que celui de la place de la Concorde.

Les faces nord et sud, du gracieux piédestal primitif laissé à Louxor, ont une hauteur de
*m>62 et sont ornées chacune de quatre superbes cynocéphales, taillés en haut-relief, figurés

(1) Voyez la photographie insérée dans le titre.

Fig. 85. — Piédestal de l'Obélisque
de la Concorde, laissé a Louxor.

Arch. Mus. — t. IX.

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