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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0272
MAMMIFÈRES
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dentellement de sa longue queue. Cette espèce se trouve encore fréquemment dans les régions
du Haut-Nil, le Soudan égyptien et même le Sennaar d'où elle est fréquemment apportée au
(-aire où (die est très recherchée à cause de sa gentillesse.
Sur cette intéressante momie, les rayons Roentgen montrent très nettement que, la tête
ayant été arrachée par suite d'une cause quelconque, la colonne cervicale a été repliée sous la
clavicule du côté droit. Les embau-
meurs ont voulu ensuite remettre
les choses dans un état convenable
et ont refait de toutes pièces un cou
et une tête. La queue, primitivement
arrachée, n'a point été reconstituée.
Entre les cuisses, par l'ouverture
pratiquée en arrière, on aperçoit
seulement la verge qui présente une
certaine longueur et dont le prépuce
retiré en haut laisse le gland à nu.
Il est possible que les Egyp-
tiens, qui complétaient avec un soin
scrupuleux les débris humains la-
cérés par les crocodiles et rejetés
sur les rives du fleuve, traitaient
de la même manière le corps des
singes. C'est la raison probable pour
laquelle ils ont donné à l'animal un
cou et une tête factices afin de rem-
placer ces parties manquantes.
Hérodote1 dit en effet au sujet
de cette singulière coutume : « Lors-
que les Egyptiens ou les étrangers
ont trouvé un mort, qui, après avoir
ete saisi par un crocodile, ou entraîné
par le fleuve est rejeté sur la rive
- quelle que soit la ville où son corps ait abordé — ils doivent l'embaumer par les soins
des habitants. Ce sont eux qui font ses funérailles de la manière la plus coûteuse, et qui
déposent le mort dans leurs chambres sépulcrales. Il n'est permis, ni à ses amis, ni à ses proches
le toucher, mais les prêtres du lieu s'en emparent et l'ensevelissent comme un corps
Plus qu'humain. » Cet usage expliquerait le soin extrême avec lequel notre singe, tout
incomplet qu'il fut a été momifié, ainsi que la restitution bizarre qui lui a donné un nouveau
c°u et une nouvelle tête. Le Muséum de Lyon possède une très intéressante momie rapportée
M. Chantre, protégée par une épaisse couche de bitume doré, qu'il a fallu enlever pénible-
ment avec un ciseau à froid. Elle montra, après avoir été entièrement dépouillée de ses couches
Fig. 101. — Statuette
de Cynocéphale.
Fig. 102. — Statuette
de Cynocéphale.
1 Hérodote, Euterpe, chap. xc.
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dentellement de sa longue queue. Cette espèce se trouve encore fréquemment dans les régions
du Haut-Nil, le Soudan égyptien et même le Sennaar d'où elle est fréquemment apportée au
(-aire où (die est très recherchée à cause de sa gentillesse.
Sur cette intéressante momie, les rayons Roentgen montrent très nettement que, la tête
ayant été arrachée par suite d'une cause quelconque, la colonne cervicale a été repliée sous la
clavicule du côté droit. Les embau-
meurs ont voulu ensuite remettre
les choses dans un état convenable
et ont refait de toutes pièces un cou
et une tête. La queue, primitivement
arrachée, n'a point été reconstituée.
Entre les cuisses, par l'ouverture
pratiquée en arrière, on aperçoit
seulement la verge qui présente une
certaine longueur et dont le prépuce
retiré en haut laisse le gland à nu.
Il est possible que les Egyp-
tiens, qui complétaient avec un soin
scrupuleux les débris humains la-
cérés par les crocodiles et rejetés
sur les rives du fleuve, traitaient
de la même manière le corps des
singes. C'est la raison probable pour
laquelle ils ont donné à l'animal un
cou et une tête factices afin de rem-
placer ces parties manquantes.
Hérodote1 dit en effet au sujet
de cette singulière coutume : « Lors-
que les Egyptiens ou les étrangers
ont trouvé un mort, qui, après avoir
ete saisi par un crocodile, ou entraîné
par le fleuve est rejeté sur la rive
- quelle que soit la ville où son corps ait abordé — ils doivent l'embaumer par les soins
des habitants. Ce sont eux qui font ses funérailles de la manière la plus coûteuse, et qui
déposent le mort dans leurs chambres sépulcrales. Il n'est permis, ni à ses amis, ni à ses proches
le toucher, mais les prêtres du lieu s'en emparent et l'ensevelissent comme un corps
Plus qu'humain. » Cet usage expliquerait le soin extrême avec lequel notre singe, tout
incomplet qu'il fut a été momifié, ainsi que la restitution bizarre qui lui a donné un nouveau
c°u et une nouvelle tête. Le Muséum de Lyon possède une très intéressante momie rapportée
M. Chantre, protégée par une épaisse couche de bitume doré, qu'il a fallu enlever pénible-
ment avec un ciseau à froid. Elle montra, après avoir été entièrement dépouillée de ses couches
Fig. 101. — Statuette
de Cynocéphale.
Fig. 102. — Statuette
de Cynocéphale.
1 Hérodote, Euterpe, chap. xc.