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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0356
N AT R 0 N A N TISEPTIQU E
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Ce n'est pas seulement l'origine et l'état de dessiccation qui fait varier la composition des
natrons antiques, c'est encore le procédé employé pour le récolter. Suivant que la matière a été
l'ecueillie en plaques sur le bord des lacs, ou par le raclage des plantes qui poussent au bord des
eaux salées (Typha latifolia, Phragmites, Cyperus, etc.), on avait un produit plus ou moins
riche en carbonate alcalin. Peut-être le natron des vases de Maber-Pra avait-il été recueilli par
raclage des plantes aquatiques, si l'on s'en rapporte à la présence de débris végétaux ayant des
sections nettes.
Il a été facile de séparer la résine mêlée au natron, afin de la comparer aux produits ana-
logues des droguiers de nos Facultés. Mais cette comparaison n'a pas permis de l'identifier
d'une façon certaine. En tenant compte des modifications que le milieu et le temps ont dû appor-
ter à l'odeur, on ne peut constater la présence d'un parfum unique. La résine paraît être un
extrait (alcoolique peut-être) de diverses substances aromatiques, et non d'une seule. La myrrhe
devait dominer dans ce mélange, mais accompagnée d'OUban et de Bdellium. Les Balsamo-
dendron et Boswellia, producteurs de ces gommes résines, vivent en Nubie, Abyssinic et
Arabie Heureuse. Ils fournissent la myrrhe, si recherchée, dès la plus haute antiquité par les
populations de l'Orient. M. le professeur Beauvisage a bien voulu examiner la sciure de bois qui
se trouve mélangée au natron. Elle renferme des débris de tissus parenchymateux contenant
de nombreux grains d'amidon appartenant certainement aux rhizomes odorants du Cyperus
rotundus, qui se rencontre aujourd'hui encore en très grande abondance en Egypte et dans les
contrées lybiques. La poudre odorante, renfermée dans les amphores deMaher-Pra, lorsqu'on la
dissout dans de l'eau, colore en brun les morceaux de toile qu'on y plonge. Cette toile a alors
la même coloration que les bandelettes qui entourent les momies. Lorsqu'elle est desséchée, elle
présente une odeur et un aspect tout à fait caractéristiques, dû au dépôt du savon alcalin
produit par la résine mélangée au natron.
RÉSINE TROUVÉE DANS UNE TOMBE SIMIENNE
(À GÀBANET-EL-GIROUD)
PRÈS DE THÈBES.
Dans une des tombes simiennes de la vallée appelée Gabanet elGiroud, nous avons trouvé
une masse résineuse en forme de boule, de la grosseur du poing, entourée de bandelettes antisepti-
ques, colorées en brun. Il était intéressant de savoir exactement quelle était lanature, ainsi que
la provenance de cette résine qui devait très certainement servir à la préparation de la poudre
conservatrice dont nous avons donné plus haut la composition exacte.
M. le professeur Florence, de la Faculté de Lyon, a bien voulu en faire une analyse très
s°ignée dont nous donnons ici les résultats :
A la cassure, on constate que la résine est jaune fauve, amorphe, non vitreuse, d'aspect
"n pou granitique, comme formée de grains réunis par un pétrissage plutôt que par fusion ; la
cassure n'est vitreuse, comme celle de la colophane, que tout à fait sur les bords: l'odeur
rappelle celle de la térébenthine commune ou de la poix de Bourgogne.
La densité de la résine, prise par la méthode du flacon, a donné le nombre de 1521, qui
nidique immédiatement un mélange. En effet, si on traite cette résine par de l'alcool, elle s'y
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Ce n'est pas seulement l'origine et l'état de dessiccation qui fait varier la composition des
natrons antiques, c'est encore le procédé employé pour le récolter. Suivant que la matière a été
l'ecueillie en plaques sur le bord des lacs, ou par le raclage des plantes qui poussent au bord des
eaux salées (Typha latifolia, Phragmites, Cyperus, etc.), on avait un produit plus ou moins
riche en carbonate alcalin. Peut-être le natron des vases de Maber-Pra avait-il été recueilli par
raclage des plantes aquatiques, si l'on s'en rapporte à la présence de débris végétaux ayant des
sections nettes.
Il a été facile de séparer la résine mêlée au natron, afin de la comparer aux produits ana-
logues des droguiers de nos Facultés. Mais cette comparaison n'a pas permis de l'identifier
d'une façon certaine. En tenant compte des modifications que le milieu et le temps ont dû appor-
ter à l'odeur, on ne peut constater la présence d'un parfum unique. La résine paraît être un
extrait (alcoolique peut-être) de diverses substances aromatiques, et non d'une seule. La myrrhe
devait dominer dans ce mélange, mais accompagnée d'OUban et de Bdellium. Les Balsamo-
dendron et Boswellia, producteurs de ces gommes résines, vivent en Nubie, Abyssinic et
Arabie Heureuse. Ils fournissent la myrrhe, si recherchée, dès la plus haute antiquité par les
populations de l'Orient. M. le professeur Beauvisage a bien voulu examiner la sciure de bois qui
se trouve mélangée au natron. Elle renferme des débris de tissus parenchymateux contenant
de nombreux grains d'amidon appartenant certainement aux rhizomes odorants du Cyperus
rotundus, qui se rencontre aujourd'hui encore en très grande abondance en Egypte et dans les
contrées lybiques. La poudre odorante, renfermée dans les amphores deMaher-Pra, lorsqu'on la
dissout dans de l'eau, colore en brun les morceaux de toile qu'on y plonge. Cette toile a alors
la même coloration que les bandelettes qui entourent les momies. Lorsqu'elle est desséchée, elle
présente une odeur et un aspect tout à fait caractéristiques, dû au dépôt du savon alcalin
produit par la résine mélangée au natron.
RÉSINE TROUVÉE DANS UNE TOMBE SIMIENNE
(À GÀBANET-EL-GIROUD)
PRÈS DE THÈBES.
Dans une des tombes simiennes de la vallée appelée Gabanet elGiroud, nous avons trouvé
une masse résineuse en forme de boule, de la grosseur du poing, entourée de bandelettes antisepti-
ques, colorées en brun. Il était intéressant de savoir exactement quelle était lanature, ainsi que
la provenance de cette résine qui devait très certainement servir à la préparation de la poudre
conservatrice dont nous avons donné plus haut la composition exacte.
M. le professeur Florence, de la Faculté de Lyon, a bien voulu en faire une analyse très
s°ignée dont nous donnons ici les résultats :
A la cassure, on constate que la résine est jaune fauve, amorphe, non vitreuse, d'aspect
"n pou granitique, comme formée de grains réunis par un pétrissage plutôt que par fusion ; la
cassure n'est vitreuse, comme celle de la colophane, que tout à fait sur les bords: l'odeur
rappelle celle de la térébenthine commune ou de la poix de Bourgogne.
La densité de la résine, prise par la méthode du flacon, a donné le nombre de 1521, qui
nidique immédiatement un mélange. En effet, si on traite cette résine par de l'alcool, elle s'y