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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0017
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6 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

Ces animaux, placés au fond d'une tombe de premier ordre, dans une vallée consacrée aux
sépultures des grands personnages, emmaillotés avec beaucoup de soin, me paraissent être des
singes de distinction, ayant joué un rôle considérable dans la pratique de la religion égyptienne.
Il est probable qu'ils étaient, de leur vivant, des Anubis sacrés, élevés et nourris dans les
temples. Dans tous les cas, ils nous semblent avoir joué un tout autre rôle que ceux que nous
avons déterrés dans de modestes sarcophages, enfouis dans la Vallée des Singes. Ces derniers
étaient presque toujours de très jeunes Cynocéphales, ou de vieux malades, ne ressemblant que
de fort loin aux animaux admirablement momiiiés découverts dans la Vallée des Rois. Nous nous
demandons souvent, si les pauvres momies trouvées dans la nécropole du dieu Toth, au milieu
des montagnes de Thèbes, accompagnées de petits sarcophages, à tournure enfantine, n'étaient
point tout simplement les dépouilles de jeunes Anubis, promenés dans les carrefours des villages,
par les enfants Nubiens, les Savoyards de l'époque, afin de montrer vivants, aux pauvres fellahs,
les représentants bien apprivoisés du dieu Toth, la divinité de premier ordre, le grand justicier
de la conduite des humains sur cette terre. Il est probable que les belles momies trouvées par
M. Davis, et que nous venons de décrire, étaient, au contraire, celles d'animaux de premier
ordre, très sacrés, très vénérés, et que c'est spécialement pour cette raison, qu'ils ont eu l'insigne
honneur d'être enterrés dans la vallée sainte, presque exclusivement réservée aux tombes des
plus grands rois de l'Egypte. La description de ces fouilles, faite bientôt par M. Davis lui-
môme, pourra peut-être faire la lumière sur ces faits intéressants.

DEFORMATIONS OSSEUSES PATHOLOGIQUES

Notre éminent collègue à la Faculté de médecine de Lyon, M. le Professeur Poncet, si
compétent pour tout ce qui touche aux affections des os, a bien voulu faire une étude spé-
ciale et des plus importantes, des déformations osseuses pathologiques, qu'on peut constater
sur un des^ squelettes de Cynocéphale, rapporté, en 1905, de la Vallée des Singes, à
Thèbes.

La pièce la plus intéressante est un crâne de Cynocéphale, présentant tous les caractères
de l'achondroplasie. Voici la description qu'en donne M. le professeur Poncet :

CRANE DE CYNOCÉPHALE

Ce crâne (n° 1), envisagé dans son squelette crânien, à proprement parler, et dans son
massif osseux facial, a subi une déformation globale, ce qui revient à dire qu'en dehors d'une
malformation générale, les lésions paraissent de môme nature pour les os du crâne que pour
ceux de la face.

A première vue, crâne, face, forment un tout plus volumineux qu'à l'état normal. Les
orbites, les fosses nasales ont également de plus grandes dimensions. Le massif facial est
comme aplati, tassé, refoulé en arrière, car il semble avoir gagné en largeur ce qu'il a perdu
en longueur (fig. 7).

On trouve, en effet, en comparant ce crâne à une tête normale de singe de môme espèce -
 
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