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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0072
IV
CRÂNES DE L'ANCIEN CIMETIÈRE COPTE
D'ASSOUAN
En 1907, pendant un très long séjour fait à Assouan, nous avons assisté à l'effondre-
ment d'un grand tombeau, situé dans l'ancien cimetière copte, s'étendant à l'entrée de la
vallée désertique qui se dirige des hauteurs de la ville vers le petit port de Chellal et l'île
de Philse. La plupart des tombes de cette nécropole étaient surmontées d'un monument à
coupole, élevé en briques crues, et à la base duquel on trouve, en général, une stèle en marbre
blanc, couverte d'inscriptions commémoratives écrites en arabe. Presque toutes ces stèles ont été
emportées au Musée du Caire ; quelques-unes seulement, plus ou moins brisées, sont restées
en place. Le tombeau dont je parle ne présentait plus sa coupole, tombée depuis longtemps,
mais la stèle, heureusement conservée et protégée par l'éboulement même, indique que le monu-
ment date probablement du xnc au xme siècle de notre ère. A l'intérieur, une fosse voûtée,
quadrangulaire, s'était également affaissée, laissant voir un certain nombre de squelettes jetés
les uns sur les autres. C'est là que nous avons pu enlever quelques crânes, la nuit, et avec les
plus grandes précautions, car ce rapt impie aurait pu occasionner une émotion populaire grave,
si nous n'étions parvenus à acheter le silence d'un gardien par qui nous avions été observés.
Cette trouvaille, quelque petite qu'elle fût, était néanmoins une bonne fortune pour nous, car
elle allait nous permettre de comparer des crânes de vrais coptes, d'une époque reculée, avec
ceux trouvés dans la nécropole préhistorique de Rôda, recueillis dans les conditions que j'ai
''apportées plus haut.
A première vue, et sans même consulter les chiffres donnés par les mensurations, une
chose nous a frappé, c'est la très grande ressemblance des crânes archaïques de Rôda, de ceux
également anciens provenant de Khozam, que possède le Muséum de Lyon, avec les vieux
crânes coptes recueillis dans la tombe dont nous venons de parler, tandis que les crânes
trouvés à Gourna ou dans d'autres nécropoles thébaines en diffèrent considérablement. Ces
l'essemblances et ces différences sont aussi rendues tangibles par la lecture des tableaux
ci-annexés.
CRÂNES DE L'ANCIEN CIMETIÈRE COPTE
D'ASSOUAN
En 1907, pendant un très long séjour fait à Assouan, nous avons assisté à l'effondre-
ment d'un grand tombeau, situé dans l'ancien cimetière copte, s'étendant à l'entrée de la
vallée désertique qui se dirige des hauteurs de la ville vers le petit port de Chellal et l'île
de Philse. La plupart des tombes de cette nécropole étaient surmontées d'un monument à
coupole, élevé en briques crues, et à la base duquel on trouve, en général, une stèle en marbre
blanc, couverte d'inscriptions commémoratives écrites en arabe. Presque toutes ces stèles ont été
emportées au Musée du Caire ; quelques-unes seulement, plus ou moins brisées, sont restées
en place. Le tombeau dont je parle ne présentait plus sa coupole, tombée depuis longtemps,
mais la stèle, heureusement conservée et protégée par l'éboulement même, indique que le monu-
ment date probablement du xnc au xme siècle de notre ère. A l'intérieur, une fosse voûtée,
quadrangulaire, s'était également affaissée, laissant voir un certain nombre de squelettes jetés
les uns sur les autres. C'est là que nous avons pu enlever quelques crânes, la nuit, et avec les
plus grandes précautions, car ce rapt impie aurait pu occasionner une émotion populaire grave,
si nous n'étions parvenus à acheter le silence d'un gardien par qui nous avions été observés.
Cette trouvaille, quelque petite qu'elle fût, était néanmoins une bonne fortune pour nous, car
elle allait nous permettre de comparer des crânes de vrais coptes, d'une époque reculée, avec
ceux trouvés dans la nécropole préhistorique de Rôda, recueillis dans les conditions que j'ai
''apportées plus haut.
A première vue, et sans même consulter les chiffres donnés par les mensurations, une
chose nous a frappé, c'est la très grande ressemblance des crânes archaïques de Rôda, de ceux
également anciens provenant de Khozam, que possède le Muséum de Lyon, avec les vieux
crânes coptes recueillis dans la tombe dont nous venons de parler, tandis que les crânes
trouvés à Gourna ou dans d'autres nécropoles thébaines en diffèrent considérablement. Ces
l'essemblances et ces différences sont aussi rendues tangibles par la lecture des tableaux
ci-annexés.