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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0029
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18 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

ment r est très grossier, il n'a été travaillé que sur le tranchant, tandis que le restant de la hache
est formé par un caillou encore enduit de sa patine blanchâtre, résultat de l'altération du silex.
Toutes les autres haches sont brillantes, et d'une couleur bronze rougcàtre d'un très bel
éclat.

Enfin les pièces t et u sont deux percuteurs presque sphériques, et présentant sur leur cir-
conférence de nombreuses traces des coups qu'ils ont été appelés à donner ; ils sont évidemment
le résultat d'une taille spéciale donnée aux morpholithes de la classe petpet, usure qui, petit à
petit, a fait disparaître presque entièrement Vanneau de Saturne de ces singuliers cailloux.

Dans cette localité, on peut donc trouver des objets travaillés à différentes époques. Mais
cette supposition n'est guère admissible lorsqu'il s'agit d'un petit atelier, oublié sur place par un
fabricant d'armes. Les pièces dont nous parlons et dont nous donnons la figure n'ont jamais
été remaniées, et par conséquent elles ont dû être taillées au même moment et par le même
individu. La conséquence de ces faits est donc de se demander si les Egyptiens ne se sont pas
servis à une époque encore rapprochée de nous de ces silex dit Moustiériens, dont la facture a
laissé les éclats d'apparence récente, dont nous avons parlé plus haut, et aussi de ces
instruments finement retouchés par pression, semblables au couteau semi-lunaire trouvé par
nous-môme.

Pourquoi vouloir admettre que ce Moustiérien d'Egypte soit contemporain du Moustiérien
d'Europe? Aucune raison, si ce n'est une similitude plus ou moins complète dans la taille du
silex, ne peut militer en faveur d'une hypothèse pareille. Si on voulait pousser ce raisonnement
jusqu'à l'absurde, on pourrait aller plus loin encore, et dire que ce sont les hommes moustiériens
d'Europe qui sont venus en Egypte pour apprendre aux habitants de la région thébaine à
tailler leurs haches selon le type de Moustier.

Il est bien plus naturel, plus logique d'admettre qu'à une époque plus ou moins reculée,
que rien ne peut nous faire croire comme étant la même pour l'Europe et pour l'Afrique, les
habitants de la haute Egypte, comme ceux de Moustier, ont trouvé le moyen de tailler le silex
d'une forme qu'ils ont trouvée convenable, et que les blocs de silex leur permettaient d'obtenir
facilement.

La taille de ces formes grossières a laissé des débris incontestablement récents. On
peut donc admettre que les instruments dont ils proviennent sont relativement récents, peut-être
même est-on en droit de croire que ces haches et ces coups de poings étaient encore employés
aux époques historiques, comme tendrait à le faire admettre une autre de nos trouvailles.

Au début de nos recherches, nous avions exploré une vallée voisine du Gabanot-el-
Oiroud croyant avoir affaire à la vallée des Singes, et espérant y trouver des tombeaux du
Cynocéphale sacré. Mais toutes les tombes que nous parvînmes à y découvrir, et dont les entrées
étaient parfaitement dissimulées au milieu des débris rocheux, au pied des grands escarpe-
ments, étaient des tombes humaines, violées très probablement dans l'antiquité. Les
momies, les sarcophages avaient été enlevés, et nous n'y trouvâmes plus que des débris, des
fragments de bois, ainsi que des poteries grossières entièrement brisées.

A la partie inférieure d'un large éboulis formé de débris de toute nature, et après de
nombreux sondages exécutés avec de gros fils de fer, nous découvrons l'orifice, très irréguliè-
rement creusé dans la roche crétacée, d'un puits à peu près quadrangulaire, de 80 centimètres
de côtés. Les fellahs qui travaillent sous nos ordres enlèvent, avec leurs couffins, les pierradlcs
 
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