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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0063
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FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

Après la nécropole de Gébélein, vient celle de Rôda, qui nous offre à peu près les mêmes
caractères, mais qui cependant nous paraît moins ancienne, car les instruments de silex ne s'y
rencontrent que très rarement. Pourtant, les momies humaines, simplement desséchées,

couchées sur le côté gauche, les vêtements funéraires en peau de
gazelle, qui les entourent, indiquent une antiquité encore considérable.
Les vases rouges ne s'y trouvent que très rarement, tandis que les
vases cylindriques, en terre grise, qu'on y recueille abondamment,
sont bien tournés — au tour — et ornés de filets en couleur et en
saillie qui pourraient peut-être indiquer une civilisation notablement
plus avancée.

La nécropole de Khozam viendrait ensuite, et les mobiliers funé-
raires qu'on y rencontre indiquent une époque qui doit être à peu près
la même que celle de Rôda : vases rouges et noirs rares, vases cylin-
driques en terre grise ornés de lignes lozangiques, vêtements funé-
raires en peaux de gazelle. Seulement, dans presque toutes les tombes,
les ossements y ont été disséminés irrégulièrement, extraits, après
putréfaction, des corps humains placés primitivement en plein air ou
dans des tombes provisoires. C'est là évidemment une coutume archaïque qui doit être très
ancienne. Je dois dire cependant que les crânes rencontrés dans cette nécropole indiquent, sans
l'ombre d'un doute, que l'on est en présence des restes appartenant, non à une race étrangère,
comme cela a été dit nombre de fois, mais à de vrais Egyptiens, ressemblant entièrement à
ceux habitant, aux époques historiques, les régions de la Haute Egypte. La théorie émise depuis
quelque temps, d'une race ancienne, autochtone, recouverte ou envahie par la race égyptienne

Fig. \&.— Plaque de schiste
Tortue. Khozam.

J

S

Fij?. 47.

Plaque de schiste. Khozam.

venue d'Arabie, nous semble donc tout à fait problématique et basée sur des affirmations ne
reposant sur rien de bien sérieux. Dans cette nécropole cependant, le vase en pierre dure
trouvé par nous n'a évidemment pu être tourné que par un artiste non préhistorique.

La station de Négada, où d'ailleurs nous n'avons pu faire des fouilles sérieuses, paraît être
tout à fait néolithique, si l'on en juge par le mobilier funéraire trouvé par un certain nombre
d'archéologues, et surtout par la présence de silex taillés d'une façon si remarquable qui les
fait ressembler à de très grandes pierres à fusil.

Les stations dont nous venons de parler ont été appelées préhistoriques par M. de Morgan
et par d'autres observateurs. Ce terme peut être admis, si on entend par là que les objets
 
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