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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0064
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INSTRUMENTS EN PIERRE TAILLÉE OU POLIE 53

historiques ou que les traces hiéroglyphiques ne s'y rencontrent point. Mais il no doit rien
préjuger quant à l'âge absolu de ces nécropoles archaïques, car dans toutes ces stations,
les vases tournés élégamment, au tour, ainsi que les plaques de schiste, dont quelques-unes
sont bien dessinées et gravées, semblent prouver avec évidence, que les anciennes populations
de ces contrées jouissaient déjà d'une certaine civilisation, probablement bien supérieure à
celle des stations paléolitiques ou néolitiques de France à pareille époque.

Jusqu'à plus ample informé, quel que soit le pays que l'on étudie, nous pensons qu'il est
fort difficile, sinon impossible, d'émettre un avis sérieusement motivé sur l'âge relatif de telle
ou telle station préhistorique, malgré une apparente similitude de taille lapidaire, surtout
lorsque ces stations se trouvent à de très grandes distances les unes des autres. Alors, tous ces
points de comparaison peuvent nous manquer et, de plus, nous ignorons absolument quelles
sont les migrations des peuples, ou tes révolutions du globe, qui ont pu réunir ou bien séparer
brusquement tel ou tel rameau humain d'une souche primitive. Ces constatations ont la plus
grande importance lorsqu'on étudie les anciennes stations humaines qui semblent couvrir avec
tant d'abondance l'immense terre africaine, qui ne fait que se dévoiler à peine à nos yeux
émerveillés. Là, depuis ces rivages méditerranéens jusqu'à l'extrême-sud, à travers les vastes
déserts des régions centrales, les races humaines archaïques ont laissé partout, avec une
abondance à laquelle on avait peine à croire, des traces nombreuses et partout répandues, de
leurs campements, de leurs instruments usuels, de leurs armes, de leurs sépultures. Seulement
nous ignorons absolument, jusqu'à ce jour, quelles ont été les migrations, les incursions loin-
taines de ces peuplades qui couvrent cette Afrique mystérieuse d'êtres humains dont les carac-
tères sont si différents.

Peut-on espérer jamais savoir quel est l'âge relatif de ces races si diverses qui pullulent
sur ce continent noir? Quelles sont celles qui sont restées toujours cantonnées sur leurs lieux
d'origine, ou bien aussi quelles sont celles qui, comme les Touaregs de nos jours, ont parcouru
sans cesse d'immenses régions, sans vouloir se fixer nulle part ? Ou bien, pouvons-nous espérer
connaître un jour quel est l'âge de ces Pygmées Sylvains qui se cachent dans les immenses
forêts tropicales et dont les caractères anthropologiques semblent si primitifs et si inférieurs ?

.Nous croyons que, malheureusement, la plupart de ces questions doivent toujours rester
sans réponse.

Mais il est cependant un point sur lequel nous nous permettons d'insister encore une fois :
si le perfectionnement des types est un fait vrai pour l'espèce humaine comme pour les autres
êtres vivants à la surface du sol, et la chose n'est évidemment point douteuse, on peut admettre
sans grave hérésie scientifique que les races les plus inférieures, telles que celles des Bochis-
mans, des Hottentots, des Pygmées Akkas, sont restées dans leurs formes les plus dégradées,
les plus archaïques et que, par contre, leurs instruments doivent aussi avoir conservé une
facture très inférieure. Malheureusement, l'observation, en Afrique surtout, montre qu'il n'en
est pas toujours ainsi et que, très souvent, les armes en silex de ces populations dites infé-
rieures ont atteint une perfection que ne présentent point toujours celles des races arrivées à
"n degré plus avancé de civilisation. De là, une impossibilité de déterminer, avec une précision
de quelque valeur, l'âge comparé des restes laissés par les peuplades qui nous intéressent à tant
de titres divers. Les méthodes qui donnent de très bons résultats en Europe ne sont peut-être
point rigoureusement applicables aux races anciennes qui ont peuplé l'Afrique.
 
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