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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0067
56 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE
circonvolutions étaient nettement visibles. Ce fait avait déjà été signalé par notre ami le
Dr Fouquet dans ses études sur les anciens crânes que lui avait confiés M. de Morgan ; mais
il est bien certain aujourd'hui, que l'usage du bitume dans les pratiques de la conservation des
corps ne date que d'une époque bien plus rapprochée de nous. Mais si cette substance n'était point
en usage, nouspouvons affirmer qu'on devait déjà, à cette époque archaïque, tremper les linges,
les vêtements, ainsi que les peaux de gazelles qui entouraient quelquefois les corps dans du
natron résineux, substance qui teint ces objets en noir plus ou moins foncé, et qui leur donne
une odeur caractéristique persistant un grand nombre d'années.
CRANE 1. — RÔDA
(Planche I.)
J'ai déjà eu l'occasion de parler longuement des lésions pathologiques importantes que l'on
peut constater sur ce crâne, surtout du côté gauche. Il appartenait, sans aucun doute, à une
jeune femme atteinte d'une syphilis tertiaire grave. Il est parfaitement asymétrique, la bosse
pariétale droite étant notablement plus accentuée que la gauche ; aussi l'axe de la suture palatine
ne correspond pas exactement à l'axe antéro-postérieur du trou occipital. Les courbes du crâne
sont régulières et ne présentent rien d'anormal. Le trou occipital est régulièrement ovalaire ; les
condyles articulaires de l'occipital sont peu développés et peu saillants, comme ils le sont en
général chez la femme qui ne porte pas sans cesse une lourde cruche. Le front, étroit, ne montre
qu'une bosse frontale peu prononcée, et se continue en courbe insensible avec les os du nez.
Les orbites, relativement peu développées, sont circonscrites par des angles très mousses.
Les maxillaires supérieurs, peu prognathes, portent des dents implantées presque verticalement.
Toutes les dents qui sont encore restées en place sont tout à fait saines, et les deux dents
de sagesse se montrent à peine à l'ouverture alvéolaire. Ce crâne, très dolichocéphale, est
d'une capacité peu considérable. Il appartenait évidemment à une femme jeune, âgée de vingt
à vingt-deux ans à peine. Il est teint en jaune vieil ivoire, couleur due probablement au natron
résineux avec lequel il paraît avoir été mis en contact pendant une durée plus ou moins
longue. Il n'y a aucune trace de bitume ni à l'extérieur, ni à l'intérieur de la cavité crânienne.
CRANE 2. — RODA
(Planche II.)
Ce crâne, peu dolichocéphale, paraît avoir appartenu à une femme âgée d'une cinquantaine
d'années. Les courbes en sont régulières, aussi est-il parfaitement symétrique. Les ruguosités
d'insertions musculaires occipitales sont très prononcées ; les deux condyles, largement déve-
loppés et tordus sur eux-mêmes, sont portés par de véritables pédoncules. Nous pouvons
constater cette singulière disposition sur la plupart des crânes de femmes que nous avons pu
examiner. Cette conformation si anormale des condyles pourrait bien provenir du port prolongé,
pendant de longues années, d'une pesante cruche remplie d'eau, et des efforts constamment
répétés qu'il faut faire pour maintenir ce fardeau en équilibre, tout en marchant sur <I<'S
circonvolutions étaient nettement visibles. Ce fait avait déjà été signalé par notre ami le
Dr Fouquet dans ses études sur les anciens crânes que lui avait confiés M. de Morgan ; mais
il est bien certain aujourd'hui, que l'usage du bitume dans les pratiques de la conservation des
corps ne date que d'une époque bien plus rapprochée de nous. Mais si cette substance n'était point
en usage, nouspouvons affirmer qu'on devait déjà, à cette époque archaïque, tremper les linges,
les vêtements, ainsi que les peaux de gazelles qui entouraient quelquefois les corps dans du
natron résineux, substance qui teint ces objets en noir plus ou moins foncé, et qui leur donne
une odeur caractéristique persistant un grand nombre d'années.
CRANE 1. — RÔDA
(Planche I.)
J'ai déjà eu l'occasion de parler longuement des lésions pathologiques importantes que l'on
peut constater sur ce crâne, surtout du côté gauche. Il appartenait, sans aucun doute, à une
jeune femme atteinte d'une syphilis tertiaire grave. Il est parfaitement asymétrique, la bosse
pariétale droite étant notablement plus accentuée que la gauche ; aussi l'axe de la suture palatine
ne correspond pas exactement à l'axe antéro-postérieur du trou occipital. Les courbes du crâne
sont régulières et ne présentent rien d'anormal. Le trou occipital est régulièrement ovalaire ; les
condyles articulaires de l'occipital sont peu développés et peu saillants, comme ils le sont en
général chez la femme qui ne porte pas sans cesse une lourde cruche. Le front, étroit, ne montre
qu'une bosse frontale peu prononcée, et se continue en courbe insensible avec les os du nez.
Les orbites, relativement peu développées, sont circonscrites par des angles très mousses.
Les maxillaires supérieurs, peu prognathes, portent des dents implantées presque verticalement.
Toutes les dents qui sont encore restées en place sont tout à fait saines, et les deux dents
de sagesse se montrent à peine à l'ouverture alvéolaire. Ce crâne, très dolichocéphale, est
d'une capacité peu considérable. Il appartenait évidemment à une femme jeune, âgée de vingt
à vingt-deux ans à peine. Il est teint en jaune vieil ivoire, couleur due probablement au natron
résineux avec lequel il paraît avoir été mis en contact pendant une durée plus ou moins
longue. Il n'y a aucune trace de bitume ni à l'extérieur, ni à l'intérieur de la cavité crânienne.
CRANE 2. — RODA
(Planche II.)
Ce crâne, peu dolichocéphale, paraît avoir appartenu à une femme âgée d'une cinquantaine
d'années. Les courbes en sont régulières, aussi est-il parfaitement symétrique. Les ruguosités
d'insertions musculaires occipitales sont très prononcées ; les deux condyles, largement déve-
loppés et tordus sur eux-mêmes, sont portés par de véritables pédoncules. Nous pouvons
constater cette singulière disposition sur la plupart des crânes de femmes que nous avons pu
examiner. Cette conformation si anormale des condyles pourrait bien provenir du port prolongé,
pendant de longues années, d'une pesante cruche remplie d'eau, et des efforts constamment
répétés qu'il faut faire pour maintenir ce fardeau en équilibre, tout en marchant sur <I<'S