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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0079
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68 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

à la IVe dynastie ; il n'y a pourtant aucune raison qui puisse justifier — si ce n'est peut-être
pour Négadah— cette affirmation qui n'est basée sur aucun fait matériellement prouvé. Jusqu'à
présent, au contraire, nous persistons donc à croire, avec M. de Morgan, que les nécropoles
de Gébélein, Khozam et Rôda sont antérieures à l'histoire égyplienne, antérieures à l'époque
où un sculpteur plus ou moins habile savait cependant déjà rappeler par des hiéroglyphes,
souvent grossiers, certains faits historiques, ou bien les noms et les attributs des divinités ainsi
que ceux des grands personnages de l'époque.

Le mode de sépulture définitive dans des tombes secondaires, le dessèchement, et non
l'embaumement au bitume des cadavres, la position couchée sur le côté gauche, les jambes
repliées de ces morts, les vêtements mortuaires en peaux de gazelle, tout cela prouve avec
évidence que nous avons affaire, ici, à une race d'hommes très ancienne, séjournant dans le
pays bien antérieurement à colle qui a su faire les admirables édifices de la haute vallée
égyptienne. Gela ne veut pas dire que, dans certains cas, on n'ait point trouvé, comme
mobilier funéraire, des pièces pouvant tromper un observateur peu exercé. Il a pu y avoir, en
effet, dans ces nécropolos archaïques, des tombes relativement bien plus récentes les unes que
les autres ; il est tout à fait impossible que les choses se passent autrement, car on ne
peut raisonnablement admettre que tous les occupants des nombreuses tombes de Khozam
ou do Rôda soient morts la mémo année pour entrer dans leurs demeures funéraires. Mais
ces quelques exceptions que je signale ici, n'infirment point la règle, qui est basée sur un très
grand nombre d'observations, bien faites, et sur des fouilles opérées minutieusement avec suite
et sur plusieurs centaines de tombes.

Ces nécropoles archaïques, selon nous, sont infiniment plus anciennes que le siècle de la
IVe dynastie, ainsi qu'on l'a publié. En effet, aucune inscription, aucun témoignage de quelque
valeur ne peut faire admettre cotte affirmation. En outre, ces tombes, au moins celles
de Khozam et de Rôda, sont toutes des tombes secondaires, le corps du mort ayant été livré à
la putréfaction ailleurs. Si cette coutume n'avait pas été très ancienne, et si on en avait conservé
la souvenance, au temps d'Hérodote, ce père de l'histoire, si exact à raconter ce qu'il enten-
dait dire, et qui paraît avoir séjourné longtemps à Thèbes, très près de ces nécropoles archaïques,
eût fait certainement mention de cette singulière coutume, lui qui a décrit avec tant de
détails le manuel opératoire employé à cette époque, pour préparer les morts à entrer, conve-
nablement momifiés, dans les différentes nécropoles de Thèbes.

Le Dr Fouquot a constaté, dans les tombes de Négadah, la présence de masses, plus ou
moins considérables, do bitume ou de résines, destinées à préserver de la putréfaction la cavité
crânienne. Ces substances n'ont pu être placées dans cette cavité que par le canal nasal plus ou
moins fracturé, soit, dans quelques cas, par le trou occipital après décapitation de la tête du
mort. Ces substances bitumineuses ou résineuses ne se rencontrent jamais dans les crânes de
Khozam ou de Rôda. Dans ces tombeaux, les têtes des squelettes nous ont toujours paru être
séparées naturellement de la colonne vertébrale ; nous n'avons jamais découvert des traces de
sections, soit sur les condyles de l'occipital, soit sur l'atlas ou l'axis.

Noms pouvons, pensons-nous, tirer comme conclusion de ce fait important à signaler, que
les nécropoles de Khozam et de Rôda sont infiniment plus anciennes que colles de Négadah, si
bien étudiées par MM. de Morgan, Wiedmann et Fouquet. Nous rappellerons que nous étions
aussi arrivé à ce même résultat par l'examen des silex taillés trouvés dans ces différentes localités.
 
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