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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0168
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144 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

grenouille était encore le symbole de la naissance humaine. A Thèbes, elle était consacrée à la
déesse Ileka, et dans les hiéroglyphes, elle est représentée sous la forme d'un têtard qui, outre
sa propre signification (h. f. n.Jpossède aussi celle du nombre cent mille*. C'est pour toutes
ces raisons que les grenouilles furent embaumées à Thèbes. D'après certains auteurs, la
grenouille était consacrée aussi à la déesse Pacht, à la tète de Lion, qui s'appelait aussi
Pekket dans certaines parties de l'Egypte.

Malgré nos recherches les plus attentives, nous n'avons jamais pu découvrir dans les
environs de Thèbes, la nécropole de ces intéressants animaux. Quelques bibelots, percés d'un
trou destiné à recevoir un cordon, portent sur la face supérieure quatre grenouilles, placées
deux à deux, se touchant par les extrémités postérieures. La surface inférieure du bibelot porte
des dessins figurés en creux.

HYLA ARBOREA Linné.

Rana arborea, Linné, Syst. nat., I, p. 357.

Hyla viridis, Laurenti, Syn. Rept., p. 33 ; Dumeril et Bibron, Erpétologie générale, t. III, p. 581.

Hyla arborea, Giïnther, Cat. Brit. Mus., p. 107 ; Boulenger, Cat. Brit. Mas., p. 379, 1882.

La Rainette verte parait assez rare dans la Haute-Egypte, cependant, un peu tard au
printemps, c'est-à-dire à la fin d'avril, nous l'avons rencontrée quelquefois, le long des fossés
humides, à moitié remplis d'eau, dans les environs de Louqsor. Sa forme parait plus svelte, plus
élancée que celle de nos pays. Elle porte souvent la tète redressée, comme
soutenue par un long cou, lorsqu'elle fait entendre son chant. La couleur géné-
rale du corps est bien moins verte que celle de VHyla viridis de France, mais
Fig. 99. — Figu- elle passe presque toujours à une teinte bleuâtre souvent assez foncée, qui est
tant nyia vi- très bien rendue sur le petit bibelot que nous reproduisons. En Egypte les
ridis (gr.nat). yeux présentent souvent une teinte légèrement rosée, tout à fait spéciale.

Le petit modèle photographié ici (fig. 99), a été trouvé chez un marchand
de Louqsor. Il est perforé d'un trou, destiné évidemment à le faire porter en collier comme
une amulette.

Il existe dans le Panthéon égyptien, dit M. Pierret2, une déesse à tête de grenouille,
dont le rôle n'est pas bien expliqué3. Ce n'est pas comme on pourrait le croire, une des créa-
tions de la mythologie des basses époques. Un monument nous a appris que son culte remonte
au moins à la cinquième dynastie. On peut supposer qu'elle symbolise l'éternité, ce qui expli-
querait le sens des amulettes en forme de grenouille ; elle est en tout cas, en relation avec l'idée
de temps, de longues périodes, car à une certaine! époque, elle servait à écrire le mot année,
tandis que son têtard est, nous l'avons dit, l'hiéroglyphe du nombre cent mille. D'après
Charétnon, la grenouille exprimait le retour à la vie, la résurrection.

1 Anderson, Zoology of Egypl. Reptilia and Balrachia, p. 349, 1898.

- Pierret, Dictionnaire d'archéologie égyptienne, p. 240.

3 Davis, The tombs of Joniqa and Toniqou, planche XXIX, London, 1907.
 
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