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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0177
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LES DISK AUX

153

L'humérus est plus arqué que celui des diverses espèces de canards, mais ses principaux
caractères anatomiques sont les mêmes (pie chez ces derniers. Comparées au corps de l'os, les
extrémités articulaires ont le même développement. Du coté inférieur, l'épicondyle et surtout
l'épitrochlée font en arrière de fortes saillies, qui circonscrivent une gouttière tricipitale large
et profonde. La fosse olécranienne est bien marquée. Les condyles sont volumineux; l'em-
preinte du muscle brachial est petite, superficielle et assez rapprochée du bord interne de l'os.

Le fémur de Querquedula crecca présente également une conformation rappelant celle
du fémur des canards en général, c'est-à-dire ce qu'on voit
chez Dafda acuta L., Spatula clypeata I,., Anas bos-
chas L., etc.

On peut en dire autant du tibia qui se distingue, comme
celui de tous les lamellirostres, principalement par la forte
courbure en dedans de son extrémité inférieure. Dans l'échan-
tillon représenté fig. 103,1c pont sous lequel coulisse le tendon
extenseur des doigts est à peine ossifié. Cette observation
montre que les oiseaux d'offrandes devaient être choisis,
autant que possible, parmi les jeunes individus dont la chair
est plus tendre et plus délicate que celle des adultes.

D'autre part, si nous constatons que les sarcelles, ainsi
que les palmipèdes qui sont de passage en hiver dans la vallée
du NU, font leurs nids beaucoup plus au nord, le fait de trouver

parmi les offrandes, un oiseau incomplètement adulte, confirme ^indication fournie par les
représentations décoratives des monuments anciens, à savoir que les espèces ritualistiques
devaient être domestiquées parles Egyptiens, on. du moins, qu'elles étaienl retenues en capti-
vité, dans des volières et des cages, pour être engraissées en vue des cérémonies funéraires
éventuelles.

Précédemment, nous avons dit que la petite sarcelle habite toute la région paléarctiquo
et se rencontre, en hiver, dans le nord-est de l'Afrique jusqu'au Shoa, ainsi qu'en Arabie, en
Perse, à Ceylan, en Chine et au Japon.

Suivant Shelley, Querquedula crecca est le plus abondanl des gibiers d'eau de l'Egypte
et de la Nubie. Il fréquente plutôt les mares et les canaux que les grands lacs du Délia et du
Fayoum.

Les sarcelles sont rarement figurées sur les monuments pharaoniques. On remarque pour-
tant, parmi les peintures murales de Beni-Hassan1 une excellente représentation de la sarcelle
d'hiver, Querquedula crecca, reconnaissable au miroir bleu des ailes ainsi qu'à la lâche verte
bordée de blanc qui entoure l'oeil.

A propos des sarcelles dont on a trouvé les tarses et les crânes mêlés aux ossements de
singes dans la Vallée des Babouins8, nous constations que ces oiseaux n'avaient pas été momifiés
dans le même but que les oies ou les canards d'offrandes. Le spécimen recueilli dans la tombe

Fig. 103. — Querquedula crecca.
Tibia, fémur et humérus (gr. nat.).
Offrande funéraire. Thèhes.

1 Ghampollion, Monuments de VEgypte et de la Nubie, t, IV, pi. GGGLIV, Paris, 1845.

2 La Faune momifiée, 2e partie, p. 301, 1905.

Faune Mom.,

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