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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0183
XIV
MAMMIFÈRES
L'ORYX DANS L'ANCIENNE EGYPTE
Par A. BONNET
DOCTEUR ES SCIENCES
PRÉPARATEUR DE ZOOLOGIE A L'UNIVERSITÉ DE LYON
Parmi les bas-reliefs innombrables qui couvrent les parois des monuments et des tombes
égyptiennes, il n'en est peut-être pas de plus variés ni de plus suggestifs que les représen-
tations des scènes de chasse. L'exactitude des proportions, la fidélité des mouvements rendus,
la grâce et la légèreté du dessin, souveul même l'expression de douleur ou de ruse des ani-
maux gravés suffiraient à retenir longtemps l'attention du zoologiste ; mais il est un sujet
d'étude de non moindre intérêt.
On remarque, parmi toutes ces scènes de chasse, des animaux qui ont actuellement
disparu de l'Egypte et que l'on ne trouve plus qu'en Haute-Nubie et même seulement en
Abyssinie, au Kordofan et au pays des Somalis. 11 est bien certain que les Egyptiens n'allaient
pas chercher si loin de leur pays les modèles de leurs représentations ; il faut donc conclure à
une migration de certaines espèces qui, jadis, habitaient la basse vallée du Nil et qui ont dû,
devant l'homme, fuir dans le désert et dans les pays du sud.
Les scènes de pêche, de chasse et d'élevage nous montrent non seulement les moyens de
capture et de domestication employés par les Egyptiens, mais nous enseignent que beaucoup
d'espèces, considérées actuellement comme sauvages, étaient au contraire des animaux
domestiques ou en voie de domestication. Enfin, les scènes de boucherie nous prouvent qu'en
dehors des animaux domestiques proprement dits, entraient dans l'alimentation courante
plusieurs espèces de Gazelles et d'Antilopes qui étaient élevées et engraissées dans ce but.
On voit tout l'intérêt de l'étude à la fois faunistique et zootechnique que peut offrir
la zoologie de la. faune représentée sur les bas-reliefs égyptiens. Les variations des espèces
animales qui ont habité l'Egypte, leurs moeurs, leur domestication, forment tout un ensemble
d'études. Aussi, nous proposons-nous, dans les quelques pages suivantes, de montrer, en
prenant un cas particulier, quelle a été l'histoire d'un des grands Antilopidés, YOryx, à
travers la civilisation égyptienne.
MAMMIFÈRES
L'ORYX DANS L'ANCIENNE EGYPTE
Par A. BONNET
DOCTEUR ES SCIENCES
PRÉPARATEUR DE ZOOLOGIE A L'UNIVERSITÉ DE LYON
Parmi les bas-reliefs innombrables qui couvrent les parois des monuments et des tombes
égyptiennes, il n'en est peut-être pas de plus variés ni de plus suggestifs que les représen-
tations des scènes de chasse. L'exactitude des proportions, la fidélité des mouvements rendus,
la grâce et la légèreté du dessin, souveul même l'expression de douleur ou de ruse des ani-
maux gravés suffiraient à retenir longtemps l'attention du zoologiste ; mais il est un sujet
d'étude de non moindre intérêt.
On remarque, parmi toutes ces scènes de chasse, des animaux qui ont actuellement
disparu de l'Egypte et que l'on ne trouve plus qu'en Haute-Nubie et même seulement en
Abyssinie, au Kordofan et au pays des Somalis. 11 est bien certain que les Egyptiens n'allaient
pas chercher si loin de leur pays les modèles de leurs représentations ; il faut donc conclure à
une migration de certaines espèces qui, jadis, habitaient la basse vallée du Nil et qui ont dû,
devant l'homme, fuir dans le désert et dans les pays du sud.
Les scènes de pêche, de chasse et d'élevage nous montrent non seulement les moyens de
capture et de domestication employés par les Egyptiens, mais nous enseignent que beaucoup
d'espèces, considérées actuellement comme sauvages, étaient au contraire des animaux
domestiques ou en voie de domestication. Enfin, les scènes de boucherie nous prouvent qu'en
dehors des animaux domestiques proprement dits, entraient dans l'alimentation courante
plusieurs espèces de Gazelles et d'Antilopes qui étaient élevées et engraissées dans ce but.
On voit tout l'intérêt de l'étude à la fois faunistique et zootechnique que peut offrir
la zoologie de la. faune représentée sur les bas-reliefs égyptiens. Les variations des espèces
animales qui ont habité l'Egypte, leurs moeurs, leur domestication, forment tout un ensemble
d'études. Aussi, nous proposons-nous, dans les quelques pages suivantes, de montrer, en
prenant un cas particulier, quelle a été l'histoire d'un des grands Antilopidés, YOryx, à
travers la civilisation égyptienne.