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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0187
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LES MAMMIFÈRES

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animal de la taille d'une mule pourvu de cornes droites et longues dans les deux sexes, et dont
le pelage gris fauve était relevé de taches noires sur la tète. « Sept ans plus tard, nous dit
Rùppel1, j'avais la chance de voir une paire de ces Antilopes le long de la côte d'Ahyssinie à
l'ouest de Massaua ; la vue de ces animaux me confirma ce que le chasseur d'Amhukol m'avait
dit. Cette belle espèce quoique voisine de l'Oryx du Gap, par sa stature, la couleur et la forme
du corps, en est pourtant bien distincte par la distribution particulière de ses taches, de
sorte que j'y vis une nouvelle espèce que je nommai Beisa, d'après le nom local du pays de
Massaua. »

Les récits de chasse du colonel Swayne2, nous renseignent sur les mœurs et les habitudes
du beisa. L'Oryx du Somaliland est une Antilope bovine, fortement bâtie, atteignant la taille
d'un àne. Il habite les pays pierreux largement ouverts, ou mamelonnés, ou les vastes plaines
herbeuses. L'Oryx se nourrit d'herbes, vit loin de l'eau. Sa vue est perçante; ce sens plus
développé que celui de l'ouïe et de l'odorat lui permet de reconnaître l'ennemi de très loin.

Ils vivent en petits troupeaux de six à quarante individus, composés surtout de femelles,
les mâles errant souvent seuls; cette particularité explique la difficulté, qu'ont eu géné-
ralement les chasseurs, à se procurer des mâles.

Exceptionnellement les troupeaux peuvent devenir très considérables comme le prouverait
l'extrait suivant de F.-B. Pearce3 : « Nous venions de quitter le camp, après avoir passé une
semaine dans le Tyuli montagneux, lorsque je vis un immense troupeau d'Oryx ; il était diffi-
cile d'en apprécier le nombre, mais à la plus basse estimation, il devait se composer d'au moins
cinq cents têtes. C'était un merveilleux spectacle, cet énorme troupeau aux couleurs éclatantes
passa à 200 yards de nous ; j'étais trop fasciné pour penser à tirer. »

L'Oryx blessé peut devenir 1res dangereux; il se retourne et charge fréquemment contre
son ennemi avec un rare courage ; la tête baissée entre les jambes, les cornes en avant, il
fonce sur les chiens et même sur l'homme. Ses cornes pareilles à des lances sont capables de
passer à travers le corps d'un animal ; au dire de Lichtenstein et de AVood, il peut lutter même
avec avantage contre la Panthère ou contre le Lion ; mais il est fréquent que les deux adver-
saires succombent dans ces combats.

On chasse l'Oryx soit à cheval, en cherchant à le forcer, ce qui est difficile et long, soit
à l'affût avec des chiens. Ce dernier procédé est employé surtout par les Midgans qui utilisent
pour cette chasse des chiens jaunesPariah. Une fois qu'ils ont relevé des traces d'Oryx, assez
facilement reconnaissablcs à la forme triangulaire de l'empreinte du pied, ils s'avancent jusqu'à
ce que le gibier soit en vue. Ils lancent alors leurs chiens qui amènent le gibier aux abois.

On mange la chair des Oryx, et on utilise leur peau pour faire des boucliers et des chaus-
sures. Les cornes du beisa servent à faire des pointes de lance.

1 Riippel, N. Wirbel (loc. cit.).

8 Cf. Sclater et Thomas, Book of Anlelopes (loc. cit.), p. 68.

3 Cf. Sclater et Thomas, Book of Anlelopes (loc. cit.), p. 71.
 
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