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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0220
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ATELIER DE SILEX PALEOLITHIQUES

195

quoi pouvaient-elles Lien servir? De faucilles, peut-être, destinées à trancher les épaisses tiges du
Doura si cette céréale était déjà cultivée à une époque aussi reculée, ce qui, je crois, n'est
guère admissible. Ou bien de grattoirs destinés à enlever de la surface des os les parties muscu-
laires et graisseuses qui auraient pu y rester adhérentes. Mais, pour exécuter un pareil travail,
cet instrument me parait d'une taille bien considérable
et, par cela môme, presque inutile et difficile à manier.

D'après M. Ceccaldi, un savant italien qui a fait de
nombreuses recherches en Amérique, sur les silex taillés,
de pareilles pierres devaient, selon lui, servir à confec-
tionner les hampes des lances. Cette explication ne paraît
pas non plus devoir être acceptée sans réserves, car à
supposer que la végétation de l'époque quaternaire fût la
même que celle qui se montre actuellement sur les bords
du Nil, on ne peut guère admettre que les hommes
primitifs de cette région aient pu faire des hampes de
lances avec les branches complètement tortueuses des
Acacias, tandis qu'ils avaient à portée de leurs mains,
les rachis do feuilles de dattiers, ou les troncs refendus
des palmiers Doum, qui fournissent un bois léger souple
et très î-ésistant. A présent les nomades, qui se servent
encore de lances, n'emploient pour faire les hampes de
ces armes que les bambous importés de la Chine ou du
Japon.

Jusqu'à nouvel ordre, l'usage de ces beaux silex
parait donc être un problème non résolu.

Les autres pièces que nous avons récoltées à Grèbe]
Souhan ou dans les environs que nous avons fait explo-
rer à plusieurs reprises par notre drogman, ressem-
blent tout à fait à celles qui sont déjà figurées et qui
proviennent de Gébélein. Ce sont d'énormes' blocs,
allongés, à deux tranchants, pouvant se fixer comme
une hache d'arme, à un manche assez court, par l'in-
termédiaire de lanières de cuir frais qui, en se dessé- ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
chant, prennent la rigidité du fer. Ces armes devaient être vraiment très redoutables1. Puis
ce sont aussi des lances paléolithiques, des coups de poings, semblables à ceux qui provien-
nent de la même localité ou de la vallée des Singes. Nous figurons ici une seule pointe de
lance (fig. 138). qui est vraiment d'une facture et d'une beauté exceptionnelles.

Sa longueur est de 1-1 centimètres; elle est mince, convexe d'un côté sur lequel se
voient les traces de l'enlèvement des éclats, concave de l'autre, très aiguë à son extrémité
antérieure, tandis qu'en arrière son talon est parfaitement arrondi.

Mais la pièce la plus remarquable que nous ayons trouvée dans cet atelier, est celle qui,

Fig. 138.

Pointe ds i.ance. Gehei.-Souhan.
(Grandeur naturelle.;

Faune momifiée, 3° série, fig. 24.
 
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