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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0287
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258 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

à la Nouvelle Race, mais la sculpture de ce manche surpasse de beaucoup tout ce qui a été
trouvé parmi les restes laissés par ce peuple; de plus, il offre le style égyptien habituel aux
tombes de l'Ancien Empire1. »

Après plusieurs années de recherches, M. FI. Pétrie modifia ainsi sa première opinion :

« Pendant les cinq années qui suivirent la publication de Négadah, des preuves se sont
accumulées qui ont établi que les peuples décrits dans cet ouvrage sont prédynastiques et
constituent le peuple civilisé le plus ancien du pays, environ 7.000 à 5.000 av. J.-G. »

M. J. de Morgan s'est borné à constater, à propos de la plaque d'ivoire de la collection
Pitt-River, « que son usage n'est pas encore bien défini; sur un de ses côtés, elle est percée
d'un trou rectangulaire, et les deux faces sont couvertes de ciselures représentant des animaux
divers qui rappellent ceux d'un des cylindres de Négadah autant que ceux des schistes dont
nous venons de parler2 ».

M. Henry de Morgan constate aujourd'hui avec raison que « la découverte d'Abou-
Zédan vient apporter la réponse à ces questions. Le couteau et son manche appartiennent à
l'époque des inhumations repliées, c'est-à-dire aux âges préhistoriques qui précèdent les
dynasties. Nous en avons la preuve dans la nature de cette sépulture trouvée intacte et du
mobilier qu'elle renfermait. Bien que très supérieur comme mérite artistique au spécimen de
Pitt-River, l'ivoire d'Abou-Zédan est des plus archaïques, puisqu'il provient d'une sépulture
du type le plus ancien. L'aspect général de l'ornementation a quelque chose d'asiatique
primitif; il y a de plus un détail sur lequel je désire appeler l'attention : c'est une petite
étoile, emblème que l'on observe si souvent parmi les motifs de Suse. N'est-ce pas là un
nouvel argument en faveur d'une commune origine des deux peuples3. »

Nous croyons intéressant d'attirer aussi l'attention sur l'utilité et la signification de la
saillie à section elliptique de l'une des faces de la poignée. Elle est percée d'un trou de suspen-
sion vertical, comme les anses du vase en calcaire d'Abydos4, décrit précédemment dans cet
ouvrage. Mais il nous semble que cette saillie ne devait pas servir seulement à la suspension ;
son utilité principale consistait à former, en avant, un appui ou un arrêt pour la main, qui
aurait pu glisser sur le manche ou sur la lame. Grâce à cette sorte de garde minuscule, il
•Hait possible de porter, avec le couteau en silex, de violents coups de pointe.

La poignée proprement dite du couteau en silex d'Abou-Zédan, était ainsi limitée à la
faible longueur qui s'étend de la garde à la partie postérieure arrondie du manche. L'homme
primitif qui était armé de ce couteau devait donc avoir une très petite main. Cette indication
concorde pleinement, croyons-nous, avec celle qui est tirée par M. Henry de Morgan, de
l'aspect asiatique de l'ornementation.

M. IL de Morgan nous apprend que les objets découverts dans la sépulture préhistorique
d'Abou-Zédan, sont maintenant au musée de Brooklyn ; les doubles et les moulages des pièces
principales seront exposés bientôt au musée de Saint- Germain.

1 FI. Pétrie et J.-R. Quibell, Naqada and Ballas, p. 51, pi. LXXVII, 1896.

' J. de Morgan, Origines de l'Egypte, II, p. 266, fig. 865, 1897.

:i H. de Morgan, l'Egypte primitive (Revue de l'Ecole d'anthropologie de Paris, p. 280, septembre 1909).

4 La faune momifiée, 4e série, p. 199, fig. 140.
 
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