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Mangeart, Thomas; Montfaucon, Bernard de
Introduction A La Science Des Médailles: Pour Servir A La Connoissance Des Dieux, De La Religion, Des Sciences, Des Arts, Et De Tout Ce Qui Appartient A L'Histoire Ancienne, Avec les Preuves Tirées Des Médailles ; Ouvrage propre à servir de Supplément à l'Antiquité Expliquée par Dom Montfaucon — Paris, 1763

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https://doi.org/10.11588/diglit.6358#0542

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s j 6 INTR. A LA SCIENCE DES MÉDAILLES. Chap. XVI.
Nous avons déjà fait connoître le premier moyen , en parlant de la guerre
& de ce -qui regardoit le militaire chez les Romains. Il nous refte donc à
expliquer ce que c'étoit que les Colonies & les Municipes, dont ils se fer-
voient pour étendre leur Empire & pour augmenter leur Puissance.
Les Colonies & les Municipes jouissbient, en général, des mêmes avan-
tages : ils leur étoient accordés par le Sénat, dans le temps de la République,
ôc depuis par les Empereurs : leur origine saisoit seule toute leur dissérence.
Les Colonies étoient sormées des Citoyens Romains que l'on envoyoït
dans les Pays étrangers pour s'y établir , les cultiver &c y bâtir des ViHes*
Les Municipes , au contraire, étoient compofés d'Etrangers : les Bourgs ,
les Villes & les Nations que les Romains adoptoient, ou même les Peu-
ples entiers à qui ils accordoient le droit de Citoyens Romains, jouifîbient
de ce Titre de Municipe ; Titre qui donnoit droit aux Charges & aux
Dignités de la République, avec plusieurs privilèges.
Section II I.
De quelle manière se sormoient les Colonies êC les Municipes.
La République s'étant beaucoup étendue par ses Conquêtes , fe vit
succesfivement maîtrene de plusîeurs Provinces , Villes , Bourgades &
Terres défertes ou peu peuplées , tandis que la Ville de Rome fe trou-
voit au contraire furchargée de pauvres & de Soldats vétérans.
Pour remédier à ce double inconvénient, on formoit le plan d'une
Colonie, que l'on faifoit publier dans toutes les places & les rues : on
indiquoit le Pays du nouvel établiffement, & le nombre des Citoyens &
des Soldats dont il devoit être composé, la quantité d'arpens de terre
qu'on devoit diftribuer à chacun des Colons, & les droits & privilèges qui
leur feroient accordés : ensin I on asiignoit à ceux qui vouloient fe faire
admettre pour la Colonie, le lieu & le temps auxquels ils dévoient se saire
înferire , & k perfonne à laquelle il falloit s'adresser. C'eft après ces sor-
malités remplies , que le Sénat donnoit fon décret , ôc faifoit une loi
définitive.
On établiffoit ensuite des Trium-Virs & autres Osficiers capables de
conduire & de former la Colonie : leur nombre étoit ordinairement de
trois : il fe portoit quelquefois à cinq, dix & jusqu'à vingt, fuivantqu'il
paroiffoit néceflaire; d'où ils furent appellés Trium-Viri, Quinque-Viri,
Decem-Kiri, Viginti-Viri Colonies, deducendœ. On nommoit aufsi d'autres
Officiers facrés & civils , des Pontifes & des Prêtres pour ce quiconcernoit
la Religion, & des Procureurs pour fournir tout ce qui pouvoit être né-
cessaire aux Habitans de la nouvelle Colonie. On fe préparait ensuite au
voyage , par des facrifices & des aufpices : on partoit enfin en forme
d'Armée, sous les fignes militaires, & fur-tout sous l'Aigle de la République
Romaine.
A l'égard des Municipes, nous avons déjà observé qu'il y avoir des
Peuples qu'on ne faifoit qu'adopter, & à qui on acecordoit certains privi-
lèges , en leur donnant cependant en même temps des loix & des Officiers
pour les gouverner.
 
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