Mangeart, Thomas; Montfaucon, Bernard de: Introduction A La Science Des Médailles: Pour Servir A La Connoissance Des Dieux, De La Religion, Des Sciences, Des Arts, Et De Tout Ce Qui Appartient A L'Histoire Ancienne, Avec les Preuves Tirées Des Médailles ; Ouvrage propre à servir de Supplément à l'Antiquité Expliquée par Dom Montfaucon (Paris, 1763)

DU CULTE DES IDOLATRES. %7t
CHAPITRE VI
&u Culte que les Anciens rendirent aux .saujjes Divinités, SC généralement
de tout ce qui regarde la Religion des Idolâtres*
Après avoir sait connoître les saunes Divinités, il convient de faire Voir
en quoi confîstoit le Culte qu'on leur rendoit , & de saire sentir,
jutant qu'il est nécessaire pour notre objet, tout ce quiavoit quelque rapport
ce Culte. Les Médailles, entre autres Monumens, nous montrent des
A emples, des Autels , des Sacrifices 6c les Inftrumens qui leur ëtoient
propres ; elles nous parlent de Vœux, de Prières , de Supplications , 6c de
pluueurs autres Cérémonies ; nous y trouvons des Pontifes, des Prêtres, des
A retreûes, des Veftales, des Augures, des Flamines, des Duum-virs, des
Septem-virs, des Quindecim-virs, des Sibylles , avec les habillemens, les
£rnemens, les titres 6c autres attributs convenables à leurs fondions ; elles
sont mention non-feulement de tout ce qui appartenoit au Culte des Dieux,
ttiais encore des Apothéofes, Cérémonie qui fe pratiquoit quand on créoic
pe nouvelles Divinités, en élevant à ce rang les Empereurs, les Impératrices >
les Hommes Illuftres par leurs dignités, 6c ceux qui s etoient diftingués foit
par leurs grandes 6c belles actions, foit par leurs bienfaits 6c leurs mérites.
. H eft donc très-important d'entrer dans le détail de tous ces objets, &
^ en apprendre la lignisication, puifque fans ces Notions il feroit impofïïble-
parvenir à la connoiflance de la Théologie 8c de la Religion Païennes „
des Médailles 6c autres Monumens ; c'eft ce qui va faire la matière des
Quinze Sections qui partageront l'Article unique de ce Chapitre. Nous par-
lons d'abord des Temples, des Chapelles 6c des Oratoires que l'on a élevés
jiUx fauftes Divinités ; enfuite des Autels 6c des Trépieds facrés, des Sacri-
Jjces 6c des Inftrumens qui leur étoient propres, des Dignités de Souverain
*ontife, des Pontifes, des Prêtres 6c Prêtresses, des Augures, des Flamines,
^es Septem-virs dits Epulons, des Duum-virs, des Quindecim-virs prépofés
*Ux chofes facrées , des Sibylles , des Veftales , des Oracles 6c des Vœux ,
des Funérailles 6c des Sépulchres, des Lampes Sépulchrales, des Épitaphes,
^C., enfin des Apothéofes, ou des honneurs rendus aux Empereurs, aux
opératrices , 6c à plufieurs autres Perfonnages Illustres, après leur mort,
■^ous referverons à traiter, dans la fuite, des Fêtes & des Jeux qu'on célébroic
£°ur honorer ces faufTes Divinités : en parlant ici des Dignités facrées,
ï0t*nues chez les Romains ,. fur-tout par leurs Médailles, nous remettrons
Imiter dans une autre occasion de la nature 6c des noms de ces mêmes
zgmtés chez les Grecs, qui les avoient reçues des Egyptiens, & transmises
* «lomains»