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Mangeart, Thomas; Montfaucon, Bernard de
Introduction A La Science Des Médailles: Pour Servir A La Connoissance Des Dieux, De La Religion, Des Sciences, Des Arts, Et De Tout Ce Qui Appartient A L'Histoire Ancienne, Avec les Preuves Tirées Des Médailles ; Ouvrage propre à servir de Supplément à l'Antiquité Expliquée par Dom Montfaucon — Paris, 1763

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https://doi.org/10.11588/diglit.6358#0563

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DES LÉGENDES, LETTRES , &c. DES MËD. 137
quoi il est bon de remarquer que les Lettres t ou a & \e j^ôt &Ws*
répondent aux termes, Anno, latin, & Année , François.
Examinons à présent ce que toutes ces Légendes, ces Lettres & ces
Chisfres lignisient sur le champ des Médailles grecques & latines.
Sans entrer dans un détail qui nous écarteroit de la précision que nous
nous sommes proposée dans le cours de cet Ouvrage, nous croyons pouvoir
observer que les sentimens des plus habiles Antiquaires sont partagés fur
la signisication des Lettres & des nombres qui se trouvent fur le champ
des Médailles, & qu'ils n'ont ofé décider la plupart des queftions qui les
regardent.
Nous ajouterons à ce que nous avons dit ailleurs sur la sormule S. C. >
Senatûs Consulto, que le P. Jobert , dans la Science des Médailles, en
sait une grande différence d'avec l'EX S. C. : il pense que la première
sormule a rapport au poids, au titre & au prix de la Monnoie en général,
&. que la dernière n'eft relative qu'aux Types & aux Légendes ; mais fon
Savant Commentateur, en distinguant les métaux , penfe que les deux
sormules S. C. & EX S. C, qui fe trouvent fur quelques Médailles Im-
périales d'or & d'argent, doivent fe rapporter également aux Types & non
au métal dans lequel l'efpèce eft frappée , au lieu que dans les Médailles
de bronze la sormule S. C. paroît défigner conftamment l'autorité du
Sénat, depuis le partage fait entre les Empereurs & ce Corps pour la fabri-
cation des efpèces.
On doit fe rappeller ici qu'à l'occafîon des Médailles & autres pièces de
bronze frappées hors de Rome , on a déjà remarqué que le droit de les
faire frapper appartenoit à l'Empereur, depuis le partage, excepté dans les
Villes ou Provinces foumifes au Sénat & au Peuple ; enforte que l'Em-
pereur permettoit feul cette forte de fabrique dans fes Provinces , & le
Sénat dans les fîennes. Voilà pourquoi on trouve fur les unes, Permiffu
Augufti; PermiJJu Tiberii Cœjaris ; Indulgentiâ Augufti Moneta ïmpetrata^
Sec. ; 8c sur d'autres, Senatus Romanus ; Confenfu Senatûs ; Jujssii PopuLL
Les Confuls ou Proconfuls, foit de l'Empereur, foit du Sénat, donnoient
même dans les Provinces de leur département la permiffion ou le droit
^e frapper Monnoie , comme on le voit par ces Légendes , PermiJJh
Dolabellœ Proconfulis ; Permijjîi Aproni Procos IIL
A l'égard des lettres grecques a e , que nous avons dit avec le P. Jobert
revenir au fens de la formule S. C. , on avoit d'abord penfé qu'elfes ne
marquoient que la PuifTance Tribunitienne 9 comme initiales des mots
ahmapxikh2 ;
c'eft M. Oudinet qui a découvert qu'on devoit les
interpréter par AorMATunAPius, fur-tout dans les Médailles où ces deux
lettres a e se trouvoient fur le champ , avec ahmapxikhs esotsus } Cn Lé-
gende.
Au reste, l'explication que l'Auteur de la Science des Médailles avoit
donnée aux termes aosmati eimpxus , a été juftement relevée par fon Com-
mentateur , parce qu'ils doivent fe rendre par l'ordre des États de la Pro-
vince & non de la Ville.
Nous avons déjà observé que depuis juftin jusqua Michel Rhangabe ,
il se trouve dans le champ des Médailles des chissres & des nombres qui
sont quelquesois entre-mêlés de lettres majufcules t qui alors deviennent
numérales. Ces chiffres & lettres sont ordinairement accompagnés de la
première syllabe, ou du mot entier Anno, &: par conféquent les nombres
Yyy
 
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