Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Mangeart, Thomas; Montfaucon, Bernard de
Introduction A La Science Des Médailles: Pour Servir A La Connoissance Des Dieux, De La Religion, Des Sciences, Des Arts, Et De Tout Ce Qui Appartient A L'Histoire Ancienne, Avec les Preuves Tirées Des Médailles ; Ouvrage propre à servir de Supplément à l'Antiquité Expliquée par Dom Montfaucon — Paris, 1763

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6358#0569

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE L'UTILITÉ DE LA SCIENCE DES MÉD. j4J
des Villes principales & des personnes qui en a voient le gouvernement ,
sous les différens titres de Rois, d'Empereurs , de Sénateurs, Confuls,
Dictateurs, Préfets, Archontes & autres, dont nous avons parlé.
Aux noms de ces Villes, les Médailles ajoutent ceux des Provinces, fans
oublier de faire connoître leur fertilité, leurs richesses & leur commerce.
Les époques de leurs fondations, & les noms de leurs Fondateurs y sont
marqués avec les Colonies qui les ont peuplées, les droits, les privilèges ôc
les prééminences dont elles ont joui. On y trouve aufîi des veftiges de leur
union & de leur discorde, de leurs guerres & de leurs paix. Sans le secours
des Médailles quelle connoissance aurions-nous de leur naissance , de leur
progrès & de leur décadence ?
S. O ' 1 T / 1
Il y a deux sortes d'animaux dont les Légendes nous apprenn ent les
noms, de dont les Types nous ont conservé la sigure : la première efpèce
est de ces animaux extraordinaires qu'on a trouvés dans les sorêts, dans
les déserts & dans les eaux des dissérentes Provinces de l'Empire : la féconde
est celle de ces monstres que la Fable a inventés. Nous y découvrons éga-
lement le nom & la sigure de plusieurs arbres, plantes & rieurs rares, propres
à chaque Pays.
Ces précieux restes de l'Antiquité n'ont pas moins contribué que les autres
Monumens au bon goût de l'Architecture, puifqu'ils nous ont conservé l'idée
de ces différens Ordres que l'on voit dans nos Palais & dans tant d'autres
Edifices, avec cette variété charmante d'ornemens riches & fages qu'on ne
fe lalîe point d'admirer. C'cft la Numifmatique qui sournit encore des mo-
dèles à nos Ingénieurs, à nos Architectes, à nos Peintres, à nos Sculpteurs,
à nos Graveurs, & a prefque tous nos Artiftes : ces colonnes, ces pyramides,
ces fphinx, ces buftes, ces ftatues &c ces bas-reliess qu'on emprunte des
Médailles pour fervir à l'ornement des Édifices publics, en font autant de
preuves.
Nous avons déjà observé que les Médailles, par leurs Types. & leurs Lé-
gendes, réunifient le double avantage de parler tout à la sois aux yeux 3c
a l'efprit. Outre ce grand nombre d'objets différens dont nous venons de
faire l'énumération , qui peut nier que les Légendes en particulier ne con-
tribuent beaucoup à difeerner non seulement les Divinités entre elles, mais
encore une feule Divinité d'avec elle-même. C'eft par les Légendes que
nous diftinguons Jupiter appelle Cajïus, repréfenté par une Montagne ,
d'avec le Tonnant ou le Fulgérateur, défigné par la Foudre ; Mars le Vain-
queur, le Propugnateur , le Vengeur, d'avec Mars le Pacifique ; Apollon
à'Acîium ou Asiatique, d'avec le Monnétaire, l'Invincible, le Salutaire ,
&c.
C'eil par elles que nous apprenons à reconnoître les Empereurs d'un
même nom , foit par ceux qui leur étoient propres ou de famille, foit
par ceux de dignité ou d evénemens, foit ensin par leurs qualités, leurs
titres, leurs Dieux , leurs victoires & leurs conquêtes : elles caractérisent,
par exemple, le premier des Antonins par le titre de Pieux ; Marc-Aurèle,
le fécond, par ceux d'Arménien, de Parthique, de très-Grand; Caracalle,
le troisième, par le titre d'Imperatori deftinato ; Élagabale, le quatrième,
par la qualité de Prêtre Invincible, de Prêtre du Soleil ; Invicius Sacerdos ;
Sacerdos Dei Solis Elagabali } &c.
Les Légendes, en nous annonçant les Victoires & les Conquêtes des
Princes, nous apprennent en même temps les lieux ou ils les ont rempor-
 
Annotationen