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Mais si Homère a connu l'écriture hiérogliphique, comme il
le prouve par ce passage, il n'a pas ignoré l'écriture phéni-
cienne qu'il a employée pour ses ouvrages. C'est ce que prouve
Denis de Milet, que Suidas dit avoir vécu 5ao ans avant 1ère
chrétienne, c'est-à-dire, quarante ans avant Hérodote. C'est
ce que nous diront Hérodote, Plutaixjue, Diodore de Sicile
et tous les anciens qui seuls peuvent nous enseigner l'his-
toire ancienne. » (§ VI, p. 3o-3a.)
Au nombre des arguments que Wood a fait valoir pour
prouver que l'écriture ne pouvait être connue au temps
d'Homère, il en est un qu'il fonde sur un passage du V IIe
chant de l'Iliade, où le poëte nous représente neuf chefs grecs
qui tirent au sort pour savoir lequel d'entre eux combattra
Hector. Le savant anglais considère cette circonstance qu'il
n'est question dans ce passage que d'un signe ou d'une mar-
que, <j-7i[j,c, que chaque guerrier faisait probablement sur une
petite tablette, comme un témoignage incontestable en faveur
de son opinion (i). Assurément ce fait, dans la circonstance
dont il s'agit, ne prouve absolument rien. M. de Fortia, se
servant pour cela des paroles de madame Dacier,, démontre
toute la faiblesse de l'objection, par ce peu de mots :
«. La conséquence qu'on tire d'ici est mal fondée, puisqu'il
« est certain que les letttes avaient été portées en Grèce par
« Cadmus, plus de six vingt ans avant la guerre de Troie (2). »
(1) Voyez au même livre, chap. VII, p. 160-161.
(2) C'est madame Dacier qui fait cette remarque. Le noble écrivain se
contente de rappeler ces paroles de notre savante compatriote; car, pour
lui, il a fait voir, chap. Ier, p. 19, que le fait des lettres apportées en Béotie
Mais si Homère a connu l'écriture hiérogliphique, comme il
le prouve par ce passage, il n'a pas ignoré l'écriture phéni-
cienne qu'il a employée pour ses ouvrages. C'est ce que prouve
Denis de Milet, que Suidas dit avoir vécu 5ao ans avant 1ère
chrétienne, c'est-à-dire, quarante ans avant Hérodote. C'est
ce que nous diront Hérodote, Plutaixjue, Diodore de Sicile
et tous les anciens qui seuls peuvent nous enseigner l'his-
toire ancienne. » (§ VI, p. 3o-3a.)
Au nombre des arguments que Wood a fait valoir pour
prouver que l'écriture ne pouvait être connue au temps
d'Homère, il en est un qu'il fonde sur un passage du V IIe
chant de l'Iliade, où le poëte nous représente neuf chefs grecs
qui tirent au sort pour savoir lequel d'entre eux combattra
Hector. Le savant anglais considère cette circonstance qu'il
n'est question dans ce passage que d'un signe ou d'une mar-
que, <j-7i[j,c, que chaque guerrier faisait probablement sur une
petite tablette, comme un témoignage incontestable en faveur
de son opinion (i). Assurément ce fait, dans la circonstance
dont il s'agit, ne prouve absolument rien. M. de Fortia, se
servant pour cela des paroles de madame Dacier,, démontre
toute la faiblesse de l'objection, par ce peu de mots :
«. La conséquence qu'on tire d'ici est mal fondée, puisqu'il
« est certain que les letttes avaient été portées en Grèce par
« Cadmus, plus de six vingt ans avant la guerre de Troie (2). »
(1) Voyez au même livre, chap. VII, p. 160-161.
(2) C'est madame Dacier qui fait cette remarque. Le noble écrivain se
contente de rappeler ces paroles de notre savante compatriote; car, pour
lui, il a fait voir, chap. Ier, p. 19, que le fait des lettres apportées en Béotie