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Ce passage ne fait donc voir autre chose, sinon qu'un
nombre plus ou moins grand des princes commandés par
Agamemnon ne savaient point écrire, ce qui ne prouve au-
cunement que l'écriture n'ait point été pratiquée, dès lors,
par des hommes à qui cet art était indispensable pour l'exer-
cice de leurs professions, tels que les poètes, qui alors étaient
des historiens, les administrateurs et les archivistes. « Ces
guerriers, observe judicieusement M. de Fortia, pouvaient
savoir à peine signer leur nom, comme nos anciens cheva-
liers, quoique l'écriture fût connue de leur temps. »
Ce dernier fait, qu'il ne nous est pas permis de révoquer en
doute, suffit pour nous faire concevoir parfaitement quel pou-
vait être l'état des choses en ces temps dit héroïques. Quand
on ne peut contester que, chez nous, au temps de la féodalité,
pas plus loin que cela, la majeure partie de nos nobles dé-
daignaient encore d'écrire, on doit bien admettre qu'il en
ait été de même au temps d'Agamemnon, c'est-à-dire à un
une époque où les peuples grecs ne connaissaient encore cet
art que depuis à peine trois siècles. Et cette manière de tirer
au sort pouvait être une ancienne coutume qui se maintenait
d'autant mieux dans les camps que, si nous en jugeons par ce
qui s'est passé en des temps fort modernes dans notre pro-
pre pays, le nombre des guerriers érudits devait alors être
encore fort rare. Nous voyons bien, dans la Bible (Josué,
chap. V, v. 2), que les Juifs, même après qu'ils furent sortis
d'Egypte, pratiquaient la circoncision à l'aide d'une pierre
par CadmuSj remonte de l'an 1428 à i54o avant notre ère, c'est-à-dire,
environ 3oo ans avant la guerre de Troie.
35.
Ce passage ne fait donc voir autre chose, sinon qu'un
nombre plus ou moins grand des princes commandés par
Agamemnon ne savaient point écrire, ce qui ne prouve au-
cunement que l'écriture n'ait point été pratiquée, dès lors,
par des hommes à qui cet art était indispensable pour l'exer-
cice de leurs professions, tels que les poètes, qui alors étaient
des historiens, les administrateurs et les archivistes. « Ces
guerriers, observe judicieusement M. de Fortia, pouvaient
savoir à peine signer leur nom, comme nos anciens cheva-
liers, quoique l'écriture fût connue de leur temps. »
Ce dernier fait, qu'il ne nous est pas permis de révoquer en
doute, suffit pour nous faire concevoir parfaitement quel pou-
vait être l'état des choses en ces temps dit héroïques. Quand
on ne peut contester que, chez nous, au temps de la féodalité,
pas plus loin que cela, la majeure partie de nos nobles dé-
daignaient encore d'écrire, on doit bien admettre qu'il en
ait été de même au temps d'Agamemnon, c'est-à-dire à un
une époque où les peuples grecs ne connaissaient encore cet
art que depuis à peine trois siècles. Et cette manière de tirer
au sort pouvait être une ancienne coutume qui se maintenait
d'autant mieux dans les camps que, si nous en jugeons par ce
qui s'est passé en des temps fort modernes dans notre pro-
pre pays, le nombre des guerriers érudits devait alors être
encore fort rare. Nous voyons bien, dans la Bible (Josué,
chap. V, v. 2), que les Juifs, même après qu'ils furent sortis
d'Egypte, pratiquaient la circoncision à l'aide d'une pierre
par CadmuSj remonte de l'an 1428 à i54o avant notre ère, c'est-à-dire,
environ 3oo ans avant la guerre de Troie.
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