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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Mémoires présentés à l'Institut Egyptien — 2.1889

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Amélineau, Émile: Un évêque de Keft au VIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.11322#0276
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— 264 —

de la plus vigoureuse de ses haines, n'attendant que le moment
pour se jeter dans les bras du premier venu qui la soustrairait à
une dépendance odieuse ; avide de changement, elle ne regardait
pas où la mènerait une libération aussi précaire, rien ne lui parais-
sait devoir être pire que l'état où elle se trouvait, assez lâche pour
ne pas oser conquérir elle-même sa liberté, assez courageuse pour
porter le dernier coup à son ennemi renversé.

Au commencement du vu0 siècle, l'Egypte crut sans doute trou-
ver des libérateurs dans les Perses. En effet, forts de l'inaction
et de la mollesse d'Héraclius, les Perses conquirent une grande
partie des provinces orientales de l'empire grec : en 615, l'Egypte
était en leur pouvoir. Ils s'y répandirent comme un torrent dévas-
tateur et remontèrent le Nil jusqu'en Nubie, pillant, massacrant
sur leur passage tout ce qui leur plaisait ou leur résistait. C'est à
cette époque malheureuse que Pisentios était évêque de Keft, sous
le patriarchat de Damianos, archevêque d'Alexandrie. Les Perses
ne surent pas garder leur conquête : d'ailleurs ils étaient aussi haïs
que les Grecs parce qu'ils étaient infidèles et parce que les hor-
ribles cruautés de Cambyse n'étaient pas oubliées, étant passées
à l'état légendaire. D'ailleurs Heraclius sortait de sa torpeur : la
voix de l'univers chrétien, lui redemandant le bois de la Vraie
Croix, le tira de sa léthargie et la célèbre campagne contre Khos-
roës vint rendre aux armes grecques un peu de leur gloire passée.
L'Egypte n'y gagna rien et attendit encore. Déjà Mohammed
s'était enfui de la Mekke vers Médine : l'islamisme grandissait
avec une foudroyante rapidité. Dix-huit ans après l'hégire, vingt-
cinq ans seulement après l'invasion persane, l'Egypte était de
nouveau envahie, conquise : la conquête devait être irrévocable.
Jusqu'à nos jours les descendants des Pharaons devaient échapper
au joug des successeurs d'Alexandre et de César; mais à quel prix?

Pisentios qui fut contemporain de l'invasion persane ne vit pas
 
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