L'ART ANCIEN ET L'ART MODERNE
AU CAIRE
PAR
M. LE DOCTEUR BAY
SECRÉTAIRE GENERAL DE L'INSTITUT EGYPTIEN.
Ecrire sur cette question est chose malaisée, surtout lorsqu'il est nécessaire
de faire ressortir certaines vérités, et la sagesse ne nous a-t-elle pas appris
que la vérité n'est jamais bonne à dire. Cependant, n'est-ce pas un devoir pour
tout homme qui pense et qui sait voir, de signaler certains maux trop long-
temps endurés, ne serait-ce que pour y apporter un remède, si cela est en-
core possible?
On disait autrefois : nDans Venise la Rouge, chantez-y, mais n'y parlez pas^.
Comme il serait bien difficile de mettre en chanson ce que j'ai à dire, et que
pour ce faire, il faudrait me servir d'un mode mineur par trop triste cependant
le seul applicable en la circonstance, je me contenterai d'écrire très brièvement
et de signaler certaines impressions, les unes qui me sont personnelles, mais
dont la plupart ne sont que le reflet de l'opinion générale et'du sentiment de
la majorité des artistes et des gens de goût qui fréquentent l'Egypte et tout par-
ticulièrement le Caire. Je ne veux être que le faible écho de leurs doléances,
sans engager en rien l'Institut égyptien, qui d'ailleurs, d'après nos statuts,
n'est pas responsable des opinions émises par l'un de ses membres.
Ce qu'était Le Caire, il y a 2 5 ans, à peine, beaucoup de ceux qui m'écou-
tent et tous ceux qui l'ont vu à cette époque peuvent seuls le dire. Visiter
Le Caire était pour le voyageur un véritable enchantement qui commençait
dès l'arrivée, pour se prolonger durant tout son séjour dans notre capitale.
Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à relire ce qu'ont écrit à ce sujet Maxime
Du Camp, Melchior de Vogué, pour ne citer que les plus illustres. La descrip-
tion qu'ils firent du Caire et le sentiment qui s'en dégage, est tout autre que
celui qu'on peut éprouver aujourd'hui à la vue des mêmes objets.
Pourquoi le charme est-il rompu?
ah
AU CAIRE
PAR
M. LE DOCTEUR BAY
SECRÉTAIRE GENERAL DE L'INSTITUT EGYPTIEN.
Ecrire sur cette question est chose malaisée, surtout lorsqu'il est nécessaire
de faire ressortir certaines vérités, et la sagesse ne nous a-t-elle pas appris
que la vérité n'est jamais bonne à dire. Cependant, n'est-ce pas un devoir pour
tout homme qui pense et qui sait voir, de signaler certains maux trop long-
temps endurés, ne serait-ce que pour y apporter un remède, si cela est en-
core possible?
On disait autrefois : nDans Venise la Rouge, chantez-y, mais n'y parlez pas^.
Comme il serait bien difficile de mettre en chanson ce que j'ai à dire, et que
pour ce faire, il faudrait me servir d'un mode mineur par trop triste cependant
le seul applicable en la circonstance, je me contenterai d'écrire très brièvement
et de signaler certaines impressions, les unes qui me sont personnelles, mais
dont la plupart ne sont que le reflet de l'opinion générale et'du sentiment de
la majorité des artistes et des gens de goût qui fréquentent l'Egypte et tout par-
ticulièrement le Caire. Je ne veux être que le faible écho de leurs doléances,
sans engager en rien l'Institut égyptien, qui d'ailleurs, d'après nos statuts,
n'est pas responsable des opinions émises par l'un de ses membres.
Ce qu'était Le Caire, il y a 2 5 ans, à peine, beaucoup de ceux qui m'écou-
tent et tous ceux qui l'ont vu à cette époque peuvent seuls le dire. Visiter
Le Caire était pour le voyageur un véritable enchantement qui commençait
dès l'arrivée, pour se prolonger durant tout son séjour dans notre capitale.
Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à relire ce qu'ont écrit à ce sujet Maxime
Du Camp, Melchior de Vogué, pour ne citer que les plus illustres. La descrip-
tion qu'ils firent du Caire et le sentiment qui s'en dégage, est tout autre que
celui qu'on peut éprouver aujourd'hui à la vue des mêmes objets.
Pourquoi le charme est-il rompu?
ah