Modus: Prace z historii sztuki (1.1999 (2000))

a part, ce qui n'est peut-etre pas
necessaire. La miniaturę romane dans
le diocese de Liege, formee dans des
conditions differentes, se distingue,
tant de 1'enluminure de la France du
Nord que de l'enluminure strictement
flamande, par son style et son
iconographie. Ainsi, la recherche d'un
lien artistiąue entre ces milieux, en
effet tres differents, se trouve-t-elle
veritablement justiflee?

Un doute surgit egalement a propos
de l'epoque du premier gothiąue. L'art
de la miniaturę qui, d'une part donnę
naissance aux psautiers mosans et aux
livres de prieres des communautes
begardes et d'autre part enlumine la
chanson de geste et les recueils luxueux
des legendes arturiennes, ne semble pas
etre homogene ni par son langage
artistique, ni par la tradition
iconographique. On completerait
probablement 1'idee de 1'auteur par la
constatation que cette rencontre de
traditions si diverses suscite un art qui,
cent ou deux cents ans plus tard, au
XTVe et XVe siecles, inspire tout
1'Occident.

L'auteur, pour les debuts de la
miniaturę gothique, rend compte de
1'etat des recherches dont les lacunes
sont toujours importantes. L'unique
oeuvre synthetique est due a Georg
Graf Vitzhum (Die Pariser
Miniaturmalerei von der Zeit des HI.
Ludwig bis zu Philipp von Valois und
ihr Verhaltnis in Nordwesteuropa,
Leipzig 1907). Elle est completee par
quelques travaux plus pointus de Ellen
J. Beer, Judith 01iver, Harvey Stahl ou
Alison Stones. Cependant, on constate
clairement les changements dans la
realisation des manuscrits enlumines
de cette epoque. Le surgissement des
ateliers laics, itinerants, aux cótes des
scriptoriums monastiques rend

difficiles l'attribution et la datation
ainsi que 1'indication de la provenance
d'un manuscrit. Nous partageons ces
contrarietes avec Smeyers et errons
ensemble parmi les hypotheses
controverses dont les auteurs nous
restent inconnus, le manque de notes
apparaissant la particulierement
dommageable. Prenons comme
exemple la fameuse Bibie de l'eveque
Maciejowski, datee par Smeyers de la
fin du XIIIe siecle ce qui selon notre
avis, appuye sur "les recherches de S.
C. Cockerell et J. Plummer, R.
Branner et H. Stahl, ne trouve aucun
justificatif dans le style de l'oeuvre,
datee depuis longtemps des environs
de 1250. C'est donc regrettable que
nous ne puissions pas connaitre les
arguments qui ont amene 1'auteur a
une datation si tardive. La biblio-
graphie de ce chapitre n'est d'aucun
recours non plus puisqu'elle ne
contient pas de publications desdits
chercheurs.

II semble que le but majeur de
Smeyers soit 1'etude du style a la
decouverte de la «flandrinite».
Applique ainsi, ce critere est sur et
adequat, surtout par rapport a l'art
des annees 1350-1420. A cette
epoque, la creation artistique
flamande connait un essor,
independamment des autres milieux,
aussi bien dans le cas de l'enluminure
que dans d'autres domaines
artistiques, surtout dans celui de la
peinture. Pourtant ce que l'on appelle
le «realisme pre-eyckien», bien qu'il
soit a part dans son unitę artistique,
se laisse inscrire dans un large
contexte d'engouement realiste que
l'on observe dans 1'ensemble de 1'art
Occidental et aussi dans celui de
1'Europe centrale (la Boheme) a partir
de la seconde moitie du XIVe siecle. A

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