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Montfaucon, Bernard de
L' antiquité expliquée et représentée en figures / Antiquitas explanatione et schematibus illustrata (Les dieux des Grecs & des Romains ; Suppl. 1): Les dieux des Grecs & des Romains — Paris, 1724

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https://doi.org/10.11588/diglit.70023#0028
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PREFACE.

la version de M. l’Abbé , le cinquiè-
me nommé Bel > que l’on adore dans les In-
desne me paroit pas recevable. Pour
ce qui est de macraduétion, le cinquiè-
me efl l’Indien , qui elî appelle Bel, elle ne
dit pas qu’il fût Indien de naissance >
mais elle exprime le sens de Cicéron
sans y rien ajouter : en sorte que de
quelque maniéré qu’on veuille enten-
dre in Indiay l’Indien y viendra tou-
jours bien, 6c sélon un usage reçu. Si
vous entendez par in India, né dans les
Indes, /’Indien quadrera sans doute, on
l’appellera l’Indien, comme on appelle
Apollon Deliaque, 6c Bacchus The-
bain, parce qu’ils sont nez l’un à De-
los , l’autre à Thebes. Si vous voulez
qu’il signifie adoré dans les Indes, on
dira Hercule l'Indien, comme on dit
Jupiter Capitolin, Apollon Palatin ,
Venus Erycine, Junon Samienne , &
tant d'autres, qui ne portaient le nom
du pays ou des lieux, que parce qu’ils
y étaient adorez. Si par in India vous
entendez, qui a fait un voyage ou une
expédition dans les Indes, ce qui pour-
rait bien être ici le sens de Cicéron ;
on l’appellerait l’Indien, comme nous
disons Bacchus l’Indien , parce qu’il
a fait une expédition dans les Indes j 6c
Apollon l’Hyperboréen, parce que sé-
lon Diodore de Sicile 6c d’autres, il a
fait un voiage au payis des Hyperbo-
réens. Cicéron est si concis dans ces li-
vres de la Nature des dieux , qu’il est
souvent susceptible de differens fens,
6c qu’on ne peut, sans hazarder beau-
coup , le déterminer à un de ces sens-
la. Je croi qu’en ce cas le devoir du
traducteur est de le rendre aussi indé-
terminé dans sa traduction , qu’il l’est
dans le texte. M. l'Abbé Olivet aurait
donc bien fait de traduire ici, ^ujntus
in India, le cinquième est l’Indien, ou
le cinquième est celui de l’Inde, com-
me il a traduit peu après à l’article d’A¬
pollon , .Quartus in Arcadia, un quatriè-
me d’Arcadie, sans dire qu'il y étoit né,
ni qu’il y étoit adoré, comme il a fait
ici : car je ne croi pas que in India le

rapporte plus à colitur, qui est plus haut*
que in Arcadia dans le passage cité , fe
rapporte au natus de la phrafe préce-*
dente». Voici le passage tout entier :
Quartus est Jovis & Afieriœ Latome foro-
ris, qui Tyri maxime colitur, cujus Cartha-
ginem filiam ferunt. Quintus in India, qui
Belus dicitur. Je suis persiiadé que Quin-
tus in India se doit prendre ici de mê-
me que Quartus in Arcadia plus bas,
sans aucun rapport à la phrase de de-
vant. S'il falloir ici déterminer sin In-
dia à quelqu'un des sens marquez ci-
dessus, j’aimerois mieux sous-entendre
qui in India fuit. Il fit effectivement sé-
lon la fable un voiage dans les Indes,
où il attaqua une roche appellée Aor-
ne , 6c ne put la prendre : c’est ce que
rapportent Diodore de Sicile (a), Ar-
rien dans la vie d’Alexandre le grand,
6c Quinr-Curce (b). Mais le plus sur est
de laisser dans la traduction le fens in-
déterminé comme il l’est dans le texte.
De tout ce que je viens de dire, il ré-
suite que cette traduction de A4.l’Ab-
bé Olivet, le cinquième nommé Bel, que
l'on adore dans les Indes, est au moins ba-
zardée. Mais s’il a prêté ici à Cicéron
une penfée qu'il n'avoit apparemment
pas, il n’a pas assurément bien pris le
sens de cet auteur dans la phrase sui-
vante. Voici sa remarque.
Sextus hic ex Alcumena y &c. Le P. de
Montfaucon dit : Le sixiéme est le nôtre
6cc. Mais Cicéron ne dit point que ce der-
nier Hercule fut précifement celui des Ro-
mains : au contraire, il vient de faire tout
à l'heure cette queflion : Encore faut-il la-
voir quel est l’Hercule que nous révé-
rons principalement : il ïauroit bien ou-
bliée , s’il étoit allé dire rondement peu de
lignes après, Le sixiéme est le nôtre.
Cicéron n’a très-assurément rien ou-
blié ici j c’est M. l’Abbé lui-même qui
a oublié que Cicéron avoir fait la ques
tion pour la décider, 6c qu’il la décide
en effet par un hic, supprimé dans la
version Françoife. Pour bien entendre
p) P. yc4.
(^Lib. 8.
£ecî,
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