L Ü N U S. aij
CHAPITRE II L
/. Le dieu Lunus , honoré dans Lorient , les Grecs l'appelaient Men. IL Ses
images dans le s médaillons. III. Lunus repvefenté asuec la Lune*
HL Le bonnet Phrygien y appelle Corybantium.
L I Ie cu^tc de Diane la Lune étoit celebre parmi les Grecs & les Rô*
vj mains, le culte du dieu Lunus paroit ne l’avoir pas été moins en Orient.
Les monumens n’en sont pas rares , ce dieu Lunus s’appelloit en grec eTW?#,
on l’honoroit sous ce nom-là dans la Phrygie, oii il y avoit sélon Athéné©
1. z. p. 47. un heu qui s’appelloit 9 le Bourg de Men qui est le
dieu Lunus, Men signifîe aussi le mois, menfisil y avoit là-même un temple de
Men, ou Liinus. On trouve aussi le dieu Men ou Lunus sur plusieurs médaillés
des Villes de la Lydie, de la Pisidie, & de la Phrygie. Dans une médaillé
d’Antioche de Pisidie, le dieu Lunus tient une pique à la main, & sur l’autre
main une viftoire , & a un coq symbole du Soleil levant à ses pieds. Il faut
rappeller ici ce que nous avons dit au premier tome del’Antiquité sur ce dieu
Lunus. Spartien dans la vie de Caracalla, dit que ce Prince vint à Carres au
jour de sa naiisance , pour y rendre ses honneurs au dieu Lunus • il ajoute
que ceux de Carres disoient encore de son tems une chose que les plus savans
des auteurs avoient écrit : c’étoit que ceux qui appelloient la Lune d’un nom
féminin, & qui la regardoient comme une femme, étoient assujettis aux fem-
mes , & maitrisez par elles, & qu’au contraire ceux qui croioient que c’étoit
un dieu mâle , avoient toujours l’empire sur leurs femmes, & n avoient rien à
craindre d’elles. De-là vient, conclud-il, que les Grecs & les Egyptiens, quoi-
qu’ils appellent la Lune d’un nom féminin, en parlent dans leurs mysteres
comme d’un dieu mâle. S’il ne tenoit pour conserver la paix dans les familles,
& rendre les femmes soûmises à leurs maris, qu’à faire la Lune du genre mas-
culin, bien des maris se tireroient d’embarras à peu de frais. Macrobe dit
aussi que la Lune est mâle & femelle ; il ajoute une chose apres Philochorus,
que les hommes lui sacrifioient en habit de femme, & les femmes en habit
d’homme.
C A P U T III.
'I. JD eus Lunus in Oriente cultus, a Graecis
vocabatur. II. Ejus imagines in num-
inis. III. Lunus cum Luna, UT. Tiara
Phrygia Corybantium diiïa.
I. T TT Lunæ cultus celebris erat apud Græcos
VJ atque Romanos , ita dei Luni cultus in
Oriente frequentabatur. Monumenta certe dei Lu-
ni rara non sunt. Deus ille Lunus Græce M»y vo.
cabatur. Hoc autem nomine colebatur in Phrygia ,
ubi memorat Athenæus 1. 2. p. 47. locum fuilse
M»yo\ xa/zw , Vicus Menis diébum , qui M»i» deus Lii-
nus est. Men etiam mensem significat. Eodem in
vico templum erat Menis, sive Luni dei. Occurrit
etiam Men Lunusque deus, in nummis multis ur-
bium , Lydiæ, Pistdiæ , Phrygiæque. In nummo
Antiochiae Pistdiæ deus Lunus hastam manu tenet,
& altera manu Viéboriam , gallumque ad pedes ha-
bet, orientis solis symbolum. Hic vero revocanda
in memoriam sunt ea quae de deo Luno diximus
primo Antiquitatis explanatae tomo. Spartianus in
Bassiani seu Caracallae vita cap. 6. ait eum Carras
Luni Dei gratia veniise die natalis sui. Paulo post
autem addit cap. 7. Et quoniam dei Luni fecimus
mentionem, /ciendum do&ijjimis quibufque id memoria
traditum, atque ita nunc quoque a Carrenis pracipue
haberi, ut qui Lunam femineo nomine ac fexu puta-
verit nuncupandam , is addiiïus mulieribus femper in-
fervi at : at vero qui marem deum esfe crediderit, is
dominetur uxori , neque ullas muliebres patiatur in-
/iduas. 'Unde quamvis Grœci vel nÆgyptii eo genere ,
quo feminam hominem 3 etiam Lunam deam dicant,
myflice tamen deum dicunt. Si ut tranquilla pace
conjuges fruerentur , & viris uxores lubditae, pa-
catae que elsent, nihil aliud curandum ellet, quam
ut Luna masculino genere Lunus proferretur, muL
ti conjuges sese facillime ab uxorum protervia ex-
pedirent. Macrobius quoque Saturn. 1. 5. c. 8. ait
Lunam feminam & marem habitam fuilse, addit-
que ex Philochoro quopiam , ei facrificium facere
viros cum vefte muliebri, mulieres cum virili, quod
eadem mas œftimetur & femina.
CHAPITRE II L
/. Le dieu Lunus , honoré dans Lorient , les Grecs l'appelaient Men. IL Ses
images dans le s médaillons. III. Lunus repvefenté asuec la Lune*
HL Le bonnet Phrygien y appelle Corybantium.
L I Ie cu^tc de Diane la Lune étoit celebre parmi les Grecs & les Rô*
vj mains, le culte du dieu Lunus paroit ne l’avoir pas été moins en Orient.
Les monumens n’en sont pas rares , ce dieu Lunus s’appelloit en grec eTW?#,
on l’honoroit sous ce nom-là dans la Phrygie, oii il y avoit sélon Athéné©
1. z. p. 47. un heu qui s’appelloit 9 le Bourg de Men qui est le
dieu Lunus, Men signifîe aussi le mois, menfisil y avoit là-même un temple de
Men, ou Liinus. On trouve aussi le dieu Men ou Lunus sur plusieurs médaillés
des Villes de la Lydie, de la Pisidie, & de la Phrygie. Dans une médaillé
d’Antioche de Pisidie, le dieu Lunus tient une pique à la main, & sur l’autre
main une viftoire , & a un coq symbole du Soleil levant à ses pieds. Il faut
rappeller ici ce que nous avons dit au premier tome del’Antiquité sur ce dieu
Lunus. Spartien dans la vie de Caracalla, dit que ce Prince vint à Carres au
jour de sa naiisance , pour y rendre ses honneurs au dieu Lunus • il ajoute
que ceux de Carres disoient encore de son tems une chose que les plus savans
des auteurs avoient écrit : c’étoit que ceux qui appelloient la Lune d’un nom
féminin, & qui la regardoient comme une femme, étoient assujettis aux fem-
mes , & maitrisez par elles, & qu’au contraire ceux qui croioient que c’étoit
un dieu mâle , avoient toujours l’empire sur leurs femmes, & n avoient rien à
craindre d’elles. De-là vient, conclud-il, que les Grecs & les Egyptiens, quoi-
qu’ils appellent la Lune d’un nom féminin, en parlent dans leurs mysteres
comme d’un dieu mâle. S’il ne tenoit pour conserver la paix dans les familles,
& rendre les femmes soûmises à leurs maris, qu’à faire la Lune du genre mas-
culin, bien des maris se tireroient d’embarras à peu de frais. Macrobe dit
aussi que la Lune est mâle & femelle ; il ajoute une chose apres Philochorus,
que les hommes lui sacrifioient en habit de femme, & les femmes en habit
d’homme.
C A P U T III.
'I. JD eus Lunus in Oriente cultus, a Graecis
vocabatur. II. Ejus imagines in num-
inis. III. Lunus cum Luna, UT. Tiara
Phrygia Corybantium diiïa.
I. T TT Lunæ cultus celebris erat apud Græcos
VJ atque Romanos , ita dei Luni cultus in
Oriente frequentabatur. Monumenta certe dei Lu-
ni rara non sunt. Deus ille Lunus Græce M»y vo.
cabatur. Hoc autem nomine colebatur in Phrygia ,
ubi memorat Athenæus 1. 2. p. 47. locum fuilse
M»yo\ xa/zw , Vicus Menis diébum , qui M»i» deus Lii-
nus est. Men etiam mensem significat. Eodem in
vico templum erat Menis, sive Luni dei. Occurrit
etiam Men Lunusque deus, in nummis multis ur-
bium , Lydiæ, Pistdiæ , Phrygiæque. In nummo
Antiochiae Pistdiæ deus Lunus hastam manu tenet,
& altera manu Viéboriam , gallumque ad pedes ha-
bet, orientis solis symbolum. Hic vero revocanda
in memoriam sunt ea quae de deo Luno diximus
primo Antiquitatis explanatae tomo. Spartianus in
Bassiani seu Caracallae vita cap. 6. ait eum Carras
Luni Dei gratia veniise die natalis sui. Paulo post
autem addit cap. 7. Et quoniam dei Luni fecimus
mentionem, /ciendum do&ijjimis quibufque id memoria
traditum, atque ita nunc quoque a Carrenis pracipue
haberi, ut qui Lunam femineo nomine ac fexu puta-
verit nuncupandam , is addiiïus mulieribus femper in-
fervi at : at vero qui marem deum esfe crediderit, is
dominetur uxori , neque ullas muliebres patiatur in-
/iduas. 'Unde quamvis Grœci vel nÆgyptii eo genere ,
quo feminam hominem 3 etiam Lunam deam dicant,
myflice tamen deum dicunt. Si ut tranquilla pace
conjuges fruerentur , & viris uxores lubditae, pa-
catae que elsent, nihil aliud curandum ellet, quam
ut Luna masculino genere Lunus proferretur, muL
ti conjuges sese facillime ab uxorum protervia ex-
pedirent. Macrobius quoque Saturn. 1. 5. c. 8. ait
Lunam feminam & marem habitam fuilse, addit-
que ex Philochoro quopiam , ei facrificium facere
viros cum vefte muliebri, mulieres cum virili, quod
eadem mas œftimetur & femina.