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Montfaucon, Bernard de
L' antiquité expliquée et représentée en figures / Antiquitas explanatione et schematibus illustrata (Supplement 2): Le Culte Des Grecs, Des Romains, Des Egyptiens, Et Des Gaulois — Paris: Delaulne, 1724 [Cicognara, 2493-12]

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https://doi.org/10.11588/diglit.59328#0020
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4 SUPPLEMENT DE L’ANT. EXPLIQ^Liv. I.
ministere ont recours aux dieux dans la necessiré , peuvent aussi attirer leur
vengeance sur ceux qui sans aucun égard pour la justice & l’équité, s'aban-
donnent au crime, lorsqu’ils esperent le pouvoir faire impunément. Telle fut
l’imprécation de Chrysés qu’Homere qualifie afimf} sur le camp des Grecs,qui
pour le crime d’Agamemnon, fit périr tant d’innocens : ce qui a fait dire à un
poète:
.Quidquid delirant reges plectuntur Achivi.
Onappelloit auisiles Prêtres OJtoj, ce qui veut dire sacrificateur. Lesàcrifîce
étoit la principale fonétion du Prêtre -, c’étoit comme le prix des grâces qu’on
demandoit aux dieux. Ce nom ΰύται cl été auisi donné par les Chrétiens Grecs
à leurs Prêtres, parce qu’ils offrent tous les jours à Dieu ce grand sàcrifîce, qui
a abrogé tous les autres sacrifices. On les appelloit aussi -πλίςαι, nom qui li-
gnifie initiateur. C’étoient eux qui initioient aux mysteres, ceux qui étoient
destinez ou à la Prêtrise, ou à quelque office subalterne. Ces initiations se
faisoient dans des lieux sècrets, où l’on n’admettoit que les initiez, ou ceux
qui dévoient l’être : ce qui faisoit que les peuples regardoient ces lieux avec
quelque espece de fraïeur. \tfwgyi étoit encore un nom plus general des
Prêtres ; il marquoit qu’ils exerçoient toutes les fondions sacrées de quelque
genre qu’elles puissentêtre, comme prier, faire des vœux, sacrifier, expier
les pechez, & les crimes des gens qui venoient à résipiscence. Ce dernier
minillere étoit encore marqué par ce mot , qui veut dire purifi-
cateur -, ils avoient des cérémonies pour purifier les crimes, les vols, les meur-
tres même , faits ou de propos délibéré , ou par mégarde : car ces derniers
quoiqu'ils ne meritent pas lerfbm de crime, s’expioient pourtant comme les
autres. Herodote raconte qu’Adraste Phrygien, fils de Midas de race roïale,
aïant tué par mégarde son propre frere, il se refugia à la Cour de Crœsus Roi
de Lydie, qui le reçut benignement, & avec tout le bon accueil possible.
Adrasle religieux à sa maniéré, demanda d’abord que son meurtre quoiqu’in-
volontaire fût expié Crœsiis l’expia lui-même, la maniéré d’expier des Ly-
diens , dit Herodote, esl la même que chez les Grecs. Dans ces anciens tems
les Rois exerçoient les fonctions du Sacerdoce.
II. Les Prêtres qui sont comme les médiateurs entre Dieu & l’homme,

lare , iis qui suo ad hanc rem uterentur ministerio,
vindidam quoque deorum in eos attrahere polie ,
qui nullam habentes æquitatis justitiæve rationem
in seelera proruunt, si quando id impune fore spe-
rarint. Hujusmodi fuit imprecatio Chrysæ , qui
vocatur ab Homero, in Græcorum castra ,
quæ imprecatio tot insontibus perniciei fuit, cum
unus Agamemnon noxius esset. Cujus reioccaiio-
ne poeta quidam inquit
Quidcpuid delirant reges pleffiuntur .Achivi
Horat. Epist. i. 2.
Vocabantur item Sacerdotes Ôutzw , id est facrifici.
Hoc praecipuum erat Sacerdotum officium , sacri-
ficium videlicet offerre, quod erat ceu precium be-
neficiorum , quae a numine petebantur. Hoc nomen
huim Graeci quoque Christiani Sacerdotibus suis da-
bant. Etenim ipsi magnum illud quotidie sacrifi-
cium offerunt, quod caetera omnia sacrificia abro-
gavit. quoque nominabantur , quæ vox signi-
ficat initiatores. Illi quippe mysteriis initiabant eos
qui vel Sacerdotio , vel muneri cuipiam inferiori
destinabantur. Initia autem illa in locis secretis ac
remotis fieri solebant, ubi soli initiati &: initiand

admittebantur. Quapropter populus non sine quo-
dam horrore haec arcana loca spedabat* ig=o^.- item
nomen Sacerdotum erat,quo significabatur ipsos sa.
cras fundiones omnes generatim exercere,ut erant
verbi causa precari, vovereffacra facere,peccata sce-
leraque expiare , cum quis resipiseeret. Hoc autem
postremum ministerium hoc etiam nomine
indicabatur, quasi dicas purgatores, vel purificatores.
Erant certi ritus,statutæque ceremoniae ad expianda
scelera,furta videlicet &■ cædes, sive eæ de industria
sive per imprudentiam perpetratae fuissent. Etsi hoc
postremum non debeat crimen censeri, expiabatur
tamen ut caetera. Refert Herodotus l.i. c. 3 y. Adra-
itum Phryga ex regia stirpe ortum, cum per impru-
dentiam fratrem occidisset,adCrœsiim Lydiae regem
confugisie , qui illum benigne & perhumaniter ex-
cepit : Adrastum, utpote patrio more religiosiim ro-
gasse, ut cædes illa,licet non voluntaria, expiaretur.
Expiavit ipie Crœsus : expiabant autem Lydi perin-
de atque Graeci, inquit Herodotus. Iis enim antiquis
temporibus reges Sacerdotum fundiones obibant
II. Sacerdotes qui inter Deum & homines quasi
conciliatores quidam sunt, virtutum omnium ceu
 
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