μ SUPPLEMENT DE L’ANT. EXPLIQ^Liv. III.
Z
CHAPITRE III.
Pl.IX.
T. eAutel d'fis, trouvé à Rome l'an ιγκ). II. Pris pour un autel par quelques-uns ;
quoiquiln en ait guere la forme. III. Ifs repréfentée par unvafe. IV. Serapis
repréfenté par un ferpent qui fait plusieurs contours de fon corps. V. Anubis 3
les inftrumens des sacrifices qs) Harpocrate.
I.T E marbre suivant fut déterré à Rome l’an 1719. les Dominiquains de
1 Λ la Minerve faiiànt de'molir quelques édifices pour agrandir leur Bi-
bliothèque , le deterrerent en 1 état qu’on le voit représenté dans la planche
suivante 5 les Antiquaires furent partagez. Il y en a qui dans ces occasions
iaisiilent la première idée qui se présèrite, se hâtent de la produire, & se met-
tent dans une espece d'engagement de la soûtenir.
11. Quelques-uns pretendoient que c’ecoic un autel , d autres vouloient
que ce fut la baie de quelque statue, mais M. l’Abbé Oliva qui fit sur ce mo-
nument peu de jours après qu’il eût été trouvé une savante Dissertation, fit
voir qu’il n’y avoit pas grande apparence que ce fût ni l’un ni l’autre. Le
deisus du marbre monte quasi en pyramide, iln’a donc pûservir ni à y placer
une statue, ni à faire des lacrifices : c’est sélon toutes les apparences quelque
vœu qu’on aura fait à Isis exprimé sur ce marbre , avec une partie des divi-
nitez Egyptiennes. Il faut pourtant avouer que ceux qui le prenoient pour un
autel, pouvoient alléguer une raison alsez plausible. Lesinstrumens des sa-
crifices qu’on voit sur une des faces , semblent marquer que c’est véritable-
ment un autel, & lenomd’^r^, qui avoit plus d’étendue en latin, qu’autel
n’en a en françois, pouvoir peut-être lui convenir en quelque sensj mais il
n’y a nulle apparence que ç’ait jamais été un autel pour y sacrifier.
Les quatre faces sont chargées de figures, la première est celle qui porte une
inscription qu’on peut lire sûrement , quoique les premières lettres soient
sautées , avec une partie du marbre * il y avoit Ifidi sacrum , consacré à Isis.
La figure qui occupe cette première face est un grand vaiiseau, & à mon
CAPUT III.
I, Ara five Cippus Ifidis Romœ reperta an-
no 1719. II. -Aram exiflimarunt ejfe non-
nulli fed ara formam vix dicatur habere.
III. Ifis ceu vas reprafentata. IU Sera-
pis per Serpentem in gyros multos convolu-
tum adumbratur. A. Anubis ■> infirumenta
facrificiorum & Harpocrates.
I, T £ Armor sequens Romæ effoiTum fuit anno
IVI1719. cum R.P. Dominicani in Minerva
aliquot ædisicia dirui curarent ut bibliothecam
suam adaugerent, erutum hoc marmor fuit ea for-
ma eoque in statu quo hic repræsentatur. Rei an-
tiquariae periti statim in varias abiere sententias :
Non désunt enim in ejusmodi occationibus qui id
quod statim succurrit in mentem adoptant, subi-
toque aliis proferunt, & sic quaii obstridti manent
iit quod primum perceperunt , mordicus tuean-
tur.
II. Alii volebant aram else , alii statuæ cujuspiam
basim. SedD. Abbas Oliva qui non diu postquam
hoc monumentum detedtum fuit , eruditiilimam
in illud diisertationem emiiit 3 re<fte probavit nec
aram nec basim else polse videri. Certe cum a su-
prema parte fere in pyramidem erigatur, nec sisten-
dæ statuæ, nec sacris faciendis destinatum unquam
fuit. Putaverim potius else votum cujuspiam Isidi
factum atque in hoc marmore expressum, cum qui-
busdam Ægyptiis deis. Ii tamen qui aram elle
existimabant non spernendam conjeôturæ suæ ra-
tionem afferre poterant. Instrumenta quippe sa-
crificiorum , quæ in una marmoris facie compa-
rent , videntur ad aram pertinere ; &■ nomen ara
quod latine latius patet quam altare stylo, ut vo-
camus, Eccesiastico, poterat fortasTe aliqua ratione
ipii competere. Sed non videtur omnino hæc un-
quam ara fuiise ad sacrificia offerenda.
Quatuor marmoris facies figuris sunt plenæ.
Prima facies inscriptionem præ se fert. Licet porro
priores litceræ exciderint cum marmoris frusto,
potest tamen sine periculo legi, Ifidi /aerum. Sche-
ma totam hanc pene faciem obtinens est vas mag-
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CHAPITRE III.
Pl.IX.
T. eAutel d'fis, trouvé à Rome l'an ιγκ). II. Pris pour un autel par quelques-uns ;
quoiquiln en ait guere la forme. III. Ifs repréfentée par unvafe. IV. Serapis
repréfenté par un ferpent qui fait plusieurs contours de fon corps. V. Anubis 3
les inftrumens des sacrifices qs) Harpocrate.
I.T E marbre suivant fut déterré à Rome l’an 1719. les Dominiquains de
1 Λ la Minerve faiiànt de'molir quelques édifices pour agrandir leur Bi-
bliothèque , le deterrerent en 1 état qu’on le voit représenté dans la planche
suivante 5 les Antiquaires furent partagez. Il y en a qui dans ces occasions
iaisiilent la première idée qui se présèrite, se hâtent de la produire, & se met-
tent dans une espece d'engagement de la soûtenir.
11. Quelques-uns pretendoient que c’ecoic un autel , d autres vouloient
que ce fut la baie de quelque statue, mais M. l’Abbé Oliva qui fit sur ce mo-
nument peu de jours après qu’il eût été trouvé une savante Dissertation, fit
voir qu’il n’y avoit pas grande apparence que ce fût ni l’un ni l’autre. Le
deisus du marbre monte quasi en pyramide, iln’a donc pûservir ni à y placer
une statue, ni à faire des lacrifices : c’est sélon toutes les apparences quelque
vœu qu’on aura fait à Isis exprimé sur ce marbre , avec une partie des divi-
nitez Egyptiennes. Il faut pourtant avouer que ceux qui le prenoient pour un
autel, pouvoient alléguer une raison alsez plausible. Lesinstrumens des sa-
crifices qu’on voit sur une des faces , semblent marquer que c’est véritable-
ment un autel, & lenomd’^r^, qui avoit plus d’étendue en latin, qu’autel
n’en a en françois, pouvoir peut-être lui convenir en quelque sensj mais il
n’y a nulle apparence que ç’ait jamais été un autel pour y sacrifier.
Les quatre faces sont chargées de figures, la première est celle qui porte une
inscription qu’on peut lire sûrement , quoique les premières lettres soient
sautées , avec une partie du marbre * il y avoit Ifidi sacrum , consacré à Isis.
La figure qui occupe cette première face est un grand vaiiseau, & à mon
CAPUT III.
I, Ara five Cippus Ifidis Romœ reperta an-
no 1719. II. -Aram exiflimarunt ejfe non-
nulli fed ara formam vix dicatur habere.
III. Ifis ceu vas reprafentata. IU Sera-
pis per Serpentem in gyros multos convolu-
tum adumbratur. A. Anubis ■> infirumenta
facrificiorum & Harpocrates.
I, T £ Armor sequens Romæ effoiTum fuit anno
IVI1719. cum R.P. Dominicani in Minerva
aliquot ædisicia dirui curarent ut bibliothecam
suam adaugerent, erutum hoc marmor fuit ea for-
ma eoque in statu quo hic repræsentatur. Rei an-
tiquariae periti statim in varias abiere sententias :
Non désunt enim in ejusmodi occationibus qui id
quod statim succurrit in mentem adoptant, subi-
toque aliis proferunt, & sic quaii obstridti manent
iit quod primum perceperunt , mordicus tuean-
tur.
II. Alii volebant aram else , alii statuæ cujuspiam
basim. SedD. Abbas Oliva qui non diu postquam
hoc monumentum detedtum fuit , eruditiilimam
in illud diisertationem emiiit 3 re<fte probavit nec
aram nec basim else polse videri. Certe cum a su-
prema parte fere in pyramidem erigatur, nec sisten-
dæ statuæ, nec sacris faciendis destinatum unquam
fuit. Putaverim potius else votum cujuspiam Isidi
factum atque in hoc marmore expressum, cum qui-
busdam Ægyptiis deis. Ii tamen qui aram elle
existimabant non spernendam conjeôturæ suæ ra-
tionem afferre poterant. Instrumenta quippe sa-
crificiorum , quæ in una marmoris facie compa-
rent , videntur ad aram pertinere ; &■ nomen ara
quod latine latius patet quam altare stylo, ut vo-
camus, Eccesiastico, poterat fortasTe aliqua ratione
ipii competere. Sed non videtur omnino hæc un-
quam ara fuiise ad sacrificia offerenda.
Quatuor marmoris facies figuris sunt plenæ.
Prima facies inscriptionem præ se fert. Licet porro
priores litceræ exciderint cum marmoris frusto,
potest tamen sine periculo legi, Ifidi /aerum. Sche-
ma totam hanc pene faciem obtinens est vas mag-