LES SACRIFICES. 7*
le sacrifice se fait à Mars : mais le temple de Jupiter devant lequel 1 Empereur
Foffre , me periuade que le iacrificeie sait à Jupiter. On sacrifioit ordinaire-
ment devant les temples , & au bas de l’escalier , ou du perron par lequel on
montoit au temple : & sacrifier à Mars devant le temple de Jupiter, c est une
chose dont je n’ai point encore vu d’exemples. D ailleurs le Saiien present au
sacrifice n’est pas celui qui sacrifie j c’est l’Empereur lui même qui n a point
l’ornement d’un Prêtre Saiien. Apres tout il pourroit bien se faire qu’il sacrifie
en même tems à Jupiter & à Mars.
VL Devant le trépied on voit le Camille, jeune garçon qui tient 1 acerra,
ou la boëte à l’encens : il est revêtu d’une tunique sort courte. Ces Camilles
dévoient être patrimi & matrimi y c’est-à-dire , avoir leur pere & leur mere
vivans 9 faute dequoi ils ne pouvoient pas exercer ce ministere. Ce qui est à
remarquer dans ce Camille , & dans celui de la planche suivante , c’est qu’ils
ont une longue chevelure 9 contre l’ordinaire des Romains , qui portoient les
cheveux fort courts. Il y a grande apparence que cela étoit en uiàge pour les
Camilles seulement y & ce qui me confirme dans cette opinion, c’est que dans
presque tous les grands sacrifices Romains y que j’ai vus jusqu’à present y tous
les Camilles ont de longs cheveux. Le joueur de ssûte qui joüe pendant le
sacrifice y n’a qu’une ssûte contre l’ordinaire. Ils en ont ordinairement deux,
les exemples contraires sont fort rares. Ce joueur de ssûte est couronné de
laurier, il est fort jeune, & n’a pas la taille d’un homme fait:ce qu’on remarque
non seulement ici, mais dans le sacrifice suivant, & dans plusieurs autres.
Ce sont des particularitez que les auteurs n’apprennent point, & que les
amateurs de l’antiquité saisistènt quand ils en trouvent plusieurs exemples
répétez dans les monumens. Le viélimaire couronné de laurier est nu jusqu’à
la ceinture , &n’a pour se couvrir jusqu’au dessous du genou qu’une piece
d’étoffe frangée par le bas. Il tient le taureau de la main droite, & de la gauche
une hache, qui a d’un côté le trenchant, & de l’autre un espece de maillet
pour assommer la viétime. Les viétimaires se servoienc ou de ces sortes de
haches, ou de maillets qu’on voit sur les anciens monumens. Celui qui est
derrière le viétimaire porte un seau d’eau pour l’aspersion, ou pour l’ablution
du Prêtre. Derrière l’Empereur on voit un Sénateur qui paroît être du premier
pium Jovis,ante cujus ostium sacrificatur,significat
haud dubie sacrificium Jovi offeri.Ante templa mos
erat sacrificia offerri, & ante gradus queis ad ostia
templi aseendebatur, viôtimæ mactabantur. Sacri-
ficium autem offerri Marti ante Jovis templum non
puto , hujus certe rei nullum liaCtenus vidi exem-
plum. Ad hæc vero Salius ille qui sacrificio adeil
nonipse sacrificat : hoc munus Imperator ipse exer-
ercet, qui notas Salii Martis non præ se fert. At
fortasse simul & Jovi& Marti sacrafacit, id vero
nec (latuere nec prorsus negare ausim.
VI. Ante tripodem viiitur Camillus , puer acer-
ram gestans, sive arculam thure plenam , brevissima
autem induitur tunica. Camilli patrimi & matri-
mi ex recepto more erant ; videlicet parente utro-
que vivente officium exercebant, alterutro autem
defundo abdicare cogebantur. Quod autem obser-
vandumin hoc Camillo est, nccnpnin alio Tabulæ
sequentis , comam uterque praelongam gestat, prae-
ter Romanorum morem , qui decurtatum omnino
capillitium geilabant. Videtur autem comam illam
praelongam Camillis tantum in usu fuiise , id quod
itaesse comprobatur ex omnibus ferme Romanis
sacrssiciis solennibus, quae hadenus videre licuit ; in
iis enim Camilli longam habent comam. Tibicen
in hoc sacrificio una tantum tibia ludit, cum ex ritu
frequentiore tibicines tibia duplici ludere soleant,
raroque admodum una tantum tibia ludant. Tibi-
cen porro hic lauro coronatur : juvenis admodum
est , necdum ad viri (laturam pervenit : id quod
non hic tantum 3 sed etiam in sequenti sacrifi-
cio in aliisque plurimis observatur. Hos peculia-
res ritus apud seriptores veteres frustra quaeras :
antiquitatis porro studiosi quilibet, hæc in monu-
mentis observant, & exemplis frequentibus asserere
nituntur: quod ipsiim dicatur de coma Camillorum.
Viblimarius lauro coronatus ad zonam usque nu-
dus est, pannoque tantum fimbriato a lumbis in-
ferne ad genua usque operitur. Manu vero dextera
taurum tenet, sinistra securim , altera parte acumi-
natam , altera in mallei modum concinnatam. Vi-
blimarii porro vel malleis vel securibus uteban-
tur, ut in veterum monimentis obsetvatnr. Is qui
pone viblimarium est situlam aqua plenam ad asper-
(ioiiem aut ad sacerdotis ablutionem gestat. Pone
Imperatorem Senator conspicitur, qui ex primariis
le sacrifice se fait à Mars : mais le temple de Jupiter devant lequel 1 Empereur
Foffre , me periuade que le iacrificeie sait à Jupiter. On sacrifioit ordinaire-
ment devant les temples , & au bas de l’escalier , ou du perron par lequel on
montoit au temple : & sacrifier à Mars devant le temple de Jupiter, c est une
chose dont je n’ai point encore vu d’exemples. D ailleurs le Saiien present au
sacrifice n’est pas celui qui sacrifie j c’est l’Empereur lui même qui n a point
l’ornement d’un Prêtre Saiien. Apres tout il pourroit bien se faire qu’il sacrifie
en même tems à Jupiter & à Mars.
VL Devant le trépied on voit le Camille, jeune garçon qui tient 1 acerra,
ou la boëte à l’encens : il est revêtu d’une tunique sort courte. Ces Camilles
dévoient être patrimi & matrimi y c’est-à-dire , avoir leur pere & leur mere
vivans 9 faute dequoi ils ne pouvoient pas exercer ce ministere. Ce qui est à
remarquer dans ce Camille , & dans celui de la planche suivante , c’est qu’ils
ont une longue chevelure 9 contre l’ordinaire des Romains , qui portoient les
cheveux fort courts. Il y a grande apparence que cela étoit en uiàge pour les
Camilles seulement y & ce qui me confirme dans cette opinion, c’est que dans
presque tous les grands sacrifices Romains y que j’ai vus jusqu’à present y tous
les Camilles ont de longs cheveux. Le joueur de ssûte qui joüe pendant le
sacrifice y n’a qu’une ssûte contre l’ordinaire. Ils en ont ordinairement deux,
les exemples contraires sont fort rares. Ce joueur de ssûte est couronné de
laurier, il est fort jeune, & n’a pas la taille d’un homme fait:ce qu’on remarque
non seulement ici, mais dans le sacrifice suivant, & dans plusieurs autres.
Ce sont des particularitez que les auteurs n’apprennent point, & que les
amateurs de l’antiquité saisistènt quand ils en trouvent plusieurs exemples
répétez dans les monumens. Le viélimaire couronné de laurier est nu jusqu’à
la ceinture , &n’a pour se couvrir jusqu’au dessous du genou qu’une piece
d’étoffe frangée par le bas. Il tient le taureau de la main droite, & de la gauche
une hache, qui a d’un côté le trenchant, & de l’autre un espece de maillet
pour assommer la viétime. Les viétimaires se servoienc ou de ces sortes de
haches, ou de maillets qu’on voit sur les anciens monumens. Celui qui est
derrière le viétimaire porte un seau d’eau pour l’aspersion, ou pour l’ablution
du Prêtre. Derrière l’Empereur on voit un Sénateur qui paroît être du premier
pium Jovis,ante cujus ostium sacrificatur,significat
haud dubie sacrificium Jovi offeri.Ante templa mos
erat sacrificia offerri, & ante gradus queis ad ostia
templi aseendebatur, viôtimæ mactabantur. Sacri-
ficium autem offerri Marti ante Jovis templum non
puto , hujus certe rei nullum liaCtenus vidi exem-
plum. Ad hæc vero Salius ille qui sacrificio adeil
nonipse sacrificat : hoc munus Imperator ipse exer-
ercet, qui notas Salii Martis non præ se fert. At
fortasse simul & Jovi& Marti sacrafacit, id vero
nec (latuere nec prorsus negare ausim.
VI. Ante tripodem viiitur Camillus , puer acer-
ram gestans, sive arculam thure plenam , brevissima
autem induitur tunica. Camilli patrimi & matri-
mi ex recepto more erant ; videlicet parente utro-
que vivente officium exercebant, alterutro autem
defundo abdicare cogebantur. Quod autem obser-
vandumin hoc Camillo est, nccnpnin alio Tabulæ
sequentis , comam uterque praelongam gestat, prae-
ter Romanorum morem , qui decurtatum omnino
capillitium geilabant. Videtur autem comam illam
praelongam Camillis tantum in usu fuiise , id quod
itaesse comprobatur ex omnibus ferme Romanis
sacrssiciis solennibus, quae hadenus videre licuit ; in
iis enim Camilli longam habent comam. Tibicen
in hoc sacrificio una tantum tibia ludit, cum ex ritu
frequentiore tibicines tibia duplici ludere soleant,
raroque admodum una tantum tibia ludant. Tibi-
cen porro hic lauro coronatur : juvenis admodum
est , necdum ad viri (laturam pervenit : id quod
non hic tantum 3 sed etiam in sequenti sacrifi-
cio in aliisque plurimis observatur. Hos peculia-
res ritus apud seriptores veteres frustra quaeras :
antiquitatis porro studiosi quilibet, hæc in monu-
mentis observant, & exemplis frequentibus asserere
nituntur: quod ipsiim dicatur de coma Camillorum.
Viblimarius lauro coronatus ad zonam usque nu-
dus est, pannoque tantum fimbriato a lumbis in-
ferne ad genua usque operitur. Manu vero dextera
taurum tenet, sinistra securim , altera parte acumi-
natam , altera in mallei modum concinnatam. Vi-
blimarii porro vel malleis vel securibus uteban-
tur, ut in veterum monimentis obsetvatnr. Is qui
pone viblimarium est situlam aqua plenam ad asper-
(ioiiem aut ad sacerdotis ablutionem gestat. Pone
Imperatorem Senator conspicitur, qui ex primariis