LA FOUILLE
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de pierre moulurée qui se tenait sur le dallage du socle sortait de la terre à la
hauteur de 0m,05 env.
Une pareille interprétation de vestiges dégagés cette année devant le Temple
des Enseignes serait en accord avec une vision architectonique et urbanistique
des Romains qui se proposaient d’organiser un quartier de la ville qui répon-
drait aux nouveaux besoins d’un camp militaire monumental, digne de l’archi-
tecture grandiose de Palmyre. Les colonnes honorifiques qui, du moins dans
la Grande Colonnade, se dressaient sur place imposaient, pour ainsi dire,
la glorification de l’empereur romain lui même, sinon du symbole d’une Rome
victorieuse. Si Sosianus Hiéroclès n’a pas hésité de construire un Tétrapyle
monumental au carrefour de deux colonnades qui existaient déjà sur cet empla-
cement19, s’il a trouvé les moyens de bâtir une porte monumentale20 donnant
accès à la vaste place d’armes devant le plus grand monument du camp, c’est-
-à-dire devant le Temple des Enseignes, tout cela prouve qu’une colonne dressée
sur un grand socle suivant l’axe de la Porta Praetoria comme accent principal,
une sorte de grande enseigne devant l’escalier monumental du Temple des
Enseignes, était tout à fait à sa place.
Pour résumer ce qui a été dit sur l’activité architecturale du Forum à partir
du IIe jusqu’à la fin du IIIe siècle, il nous semble nécessaire d’attirer encore
une fois l’attention du lecteur sur deux faits incontestables concernant l’arran-
gement de ce terrain. Vers la moitié du IIIe siècle une série d’autels ainsi qu’une
colonne honorifique se dressaient dans ce lieu accesible du côté Est par un
escalier et une rampe, qui recouvraient les ruines d’une maison du Ier siècle.
A la fin du IIIe siècle tout ce terrain a subi le nivellement que nous serions
enclins à lier avec l’activité de Sosianus Hiéroclès. Il nous semble impossible
avant la fouille du monument dit Temple des Enseignes et avant d’avoir achevé
les investigations sur l’emplacement de temple d’Allâth de se prononcer d’une
façon décisive pour ou contre la thèse de M. Schlumberger, stimulant les
futures recherches à Palmyre.
ÉPOQUE BYZANTINE ET ARABE
Comme nous avons déjà signalé dans notre rapport précédent21 l’époque
byzantine et arabe ont laissé très peu de traces d’une activité architecturale
sur l’emplacement du Forum. Aux conduits d’eau, dégagés l’année passée
19 Palmyre II, p. 38 et suiv. et Annales Archéologiques de Syrie X, 1960, p. 96 et suiv.
20 Palmyre III, p. 39 et suiv. et Annales Archéologiques de Syrie XI, 1961, p. 71.
21 Palmyre IV, p. 51 et Annales Archéologiques de Syrie XIII, 1963, p. 90.
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de pierre moulurée qui se tenait sur le dallage du socle sortait de la terre à la
hauteur de 0m,05 env.
Une pareille interprétation de vestiges dégagés cette année devant le Temple
des Enseignes serait en accord avec une vision architectonique et urbanistique
des Romains qui se proposaient d’organiser un quartier de la ville qui répon-
drait aux nouveaux besoins d’un camp militaire monumental, digne de l’archi-
tecture grandiose de Palmyre. Les colonnes honorifiques qui, du moins dans
la Grande Colonnade, se dressaient sur place imposaient, pour ainsi dire,
la glorification de l’empereur romain lui même, sinon du symbole d’une Rome
victorieuse. Si Sosianus Hiéroclès n’a pas hésité de construire un Tétrapyle
monumental au carrefour de deux colonnades qui existaient déjà sur cet empla-
cement19, s’il a trouvé les moyens de bâtir une porte monumentale20 donnant
accès à la vaste place d’armes devant le plus grand monument du camp, c’est-
-à-dire devant le Temple des Enseignes, tout cela prouve qu’une colonne dressée
sur un grand socle suivant l’axe de la Porta Praetoria comme accent principal,
une sorte de grande enseigne devant l’escalier monumental du Temple des
Enseignes, était tout à fait à sa place.
Pour résumer ce qui a été dit sur l’activité architecturale du Forum à partir
du IIe jusqu’à la fin du IIIe siècle, il nous semble nécessaire d’attirer encore
une fois l’attention du lecteur sur deux faits incontestables concernant l’arran-
gement de ce terrain. Vers la moitié du IIIe siècle une série d’autels ainsi qu’une
colonne honorifique se dressaient dans ce lieu accesible du côté Est par un
escalier et une rampe, qui recouvraient les ruines d’une maison du Ier siècle.
A la fin du IIIe siècle tout ce terrain a subi le nivellement que nous serions
enclins à lier avec l’activité de Sosianus Hiéroclès. Il nous semble impossible
avant la fouille du monument dit Temple des Enseignes et avant d’avoir achevé
les investigations sur l’emplacement de temple d’Allâth de se prononcer d’une
façon décisive pour ou contre la thèse de M. Schlumberger, stimulant les
futures recherches à Palmyre.
ÉPOQUE BYZANTINE ET ARABE
Comme nous avons déjà signalé dans notre rapport précédent21 l’époque
byzantine et arabe ont laissé très peu de traces d’une activité architecturale
sur l’emplacement du Forum. Aux conduits d’eau, dégagés l’année passée
19 Palmyre II, p. 38 et suiv. et Annales Archéologiques de Syrie X, 1960, p. 96 et suiv.
20 Palmyre III, p. 39 et suiv. et Annales Archéologiques de Syrie XI, 1961, p. 71.
21 Palmyre IV, p. 51 et Annales Archéologiques de Syrie XIII, 1963, p. 90.