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LE GRAND TEMPLE
de banquets 4S. Le mot est bien attesté hors Palmyre, à Doura-Europos et à Gerasa 46,
en judéo-araméen (idderôn) 47 et syriaque (edrûnô) dans le sens de « chambre à coucher » ;
ces derniers termes semblent d’origine différente, malgré l’homonymie. Des explications
proposées 48, celle de J. Starcky paraît la plus sûre ; bien que le perse andarôn, « chambre
d’apparat » cadre tout aussi bien avec le sens de « symposion », étymologiquement il veut
dire « chambre intérieure », tandis que les salles de banquets palmyréniennes sont d’ha-
bitude des bâtiments indépendants à une pièce 49.
Une inscription dans le passage latéral sud des propylées permet de fixer la date de la
construction de ceux-ci. Le texte 50, de 175 p.C., visait les statues élevées par le Sénat
à Yarhibôlâ, fils de 'Oggâ et cAwîdâ, fils de Haddûdan, petits-fils de Yarhibôlâ, qui se sont
distingués par leur générosité envers la patrie. Entre autres choses, ils ont fondé :
... τάς θ-ύρας ταύτας τάς αύρο[χαλκ]είους εξ ίδιων τάς έν τη μεγάλη βασιλική τοΰ Βήλου
« ces portes de bronze doré, à leurs frais, qui sont dans la grande basilique de Bel ».
tUy5 ’ln śttyhn dy plz’ dy bbslq’ rbt’ dy bt bl
« ces six vantaux de bronze doré qui sont dans la grande basilique du temple de Bel ».
Les deux cousins 51 ont pourvu de vantaux de bronze les trois portes des propylées qui
certainement venaient d’être construites. Une partie du décor semble postérieure 52, mais
le bâtiment même était déjà nécessairement en place. Le point le plus intéressant de l’ins-
cription, c’est l’expression « grande basilique de Bel ». Le texte visait le portique ouest,
plus haut que les trois autres ; on voit que les propylées sont considérés comme sa partie.
Il n’y a d’ailleurs rien de surprenant dans l’usage du mot « basilique » : il est assez géné-
ralement employé dans le sens de « portique » 53 ; à Palmyre même, il désigne sept co-
lonnes de la Colonnade Transversale 54. On manque de données épigraphiques pour les
autres portiques du péribole, qui étaient doubles et méritaient d’autant plus le titre de
basilique.
L’ADMINISTRATION DU SANCTUAIRE
Un groupe important d’inscriptions se rapporte aux symposiarques des prêtres de
Bel 55 ; ils étaient en même temps grands-prêtres et chefs du thiase de Bel.
45 Pour symposion à Palmyre, cf. J. Starcky, Syria 26, 1949, p. 55 suiv., Inv. X, 144 ; infra, p. 108 suiv.
(pour smk’, J. C a n t i n e a u, Inscriptions palmyréniennes n” 10 et Dunant, Baalshamin, p. 33 n° 21),
M i 1 i k, p. 149. Dans un sens différent, Dunant, Baalshamin, p. 66, n° 52, H. S e y r i g, AAS 13, 1963,
p. 161 suiv. Cf. Inv. III, 1 (infra, p. 80 suiv.).
46 Dura Report V, p. 114, n° 418 : un thiase dédie τον άνδρώνα τοϋτον Απαλαδωι ·9εώι (dans une
salle de banquets du sanctuaire d’Aflad); A. H. M. Jones, JRS 20, 1930, p. 43 : ...εις οικοδομήν άνδρώνος χαΐ
θύρσας ...
47 S. K r a u s s, Thalmudische Archäologie, p. 44 (étymologie persane). „
48 En particulier Rosenthal, Sprache, pp. 27, 90 (étymologie accadienne).
49 Tels bâtiments inédits dans la Grande Colonnade, la salle de banquet de l’Agora.
50 Inv. IX, 25 (= CIS II 3914).
51 Pour la famille, cf. H. I n g h o 11, Berytus 3, 1936, n° 2, 11; J. C a n t i n e a u, Inscriptions palmy-
réniennes, n° 10, p. 11; Syria 19, 1938, pp. 75-76; cf. RTP 851, M i 1 i k, p. 35.
52 D. S c h 1 u m b e r g e r, Syria 14, 1933, p. 302.
53 G. Downey, AJA 41, 1937, p. 194 suiv. ;H. Loeb Gordon, The Art Bulletin 13, 3, 1931,
p. 353 suiv.
54 Inv. V, 3, cf. infra, p. 90; M. Sobernheim, MVAG 10, 1905, p. 32, n” 25 (près du tétrapyle),
cité par M i 1 i k, p. 34.
55 M i 1 i k, pp. 221-279, rassemble en une liste les données, sûres et hypothétiques, sur les symposiarques.
LE GRAND TEMPLE
de banquets 4S. Le mot est bien attesté hors Palmyre, à Doura-Europos et à Gerasa 46,
en judéo-araméen (idderôn) 47 et syriaque (edrûnô) dans le sens de « chambre à coucher » ;
ces derniers termes semblent d’origine différente, malgré l’homonymie. Des explications
proposées 48, celle de J. Starcky paraît la plus sûre ; bien que le perse andarôn, « chambre
d’apparat » cadre tout aussi bien avec le sens de « symposion », étymologiquement il veut
dire « chambre intérieure », tandis que les salles de banquets palmyréniennes sont d’ha-
bitude des bâtiments indépendants à une pièce 49.
Une inscription dans le passage latéral sud des propylées permet de fixer la date de la
construction de ceux-ci. Le texte 50, de 175 p.C., visait les statues élevées par le Sénat
à Yarhibôlâ, fils de 'Oggâ et cAwîdâ, fils de Haddûdan, petits-fils de Yarhibôlâ, qui se sont
distingués par leur générosité envers la patrie. Entre autres choses, ils ont fondé :
... τάς θ-ύρας ταύτας τάς αύρο[χαλκ]είους εξ ίδιων τάς έν τη μεγάλη βασιλική τοΰ Βήλου
« ces portes de bronze doré, à leurs frais, qui sont dans la grande basilique de Bel ».
tUy5 ’ln śttyhn dy plz’ dy bbslq’ rbt’ dy bt bl
« ces six vantaux de bronze doré qui sont dans la grande basilique du temple de Bel ».
Les deux cousins 51 ont pourvu de vantaux de bronze les trois portes des propylées qui
certainement venaient d’être construites. Une partie du décor semble postérieure 52, mais
le bâtiment même était déjà nécessairement en place. Le point le plus intéressant de l’ins-
cription, c’est l’expression « grande basilique de Bel ». Le texte visait le portique ouest,
plus haut que les trois autres ; on voit que les propylées sont considérés comme sa partie.
Il n’y a d’ailleurs rien de surprenant dans l’usage du mot « basilique » : il est assez géné-
ralement employé dans le sens de « portique » 53 ; à Palmyre même, il désigne sept co-
lonnes de la Colonnade Transversale 54. On manque de données épigraphiques pour les
autres portiques du péribole, qui étaient doubles et méritaient d’autant plus le titre de
basilique.
L’ADMINISTRATION DU SANCTUAIRE
Un groupe important d’inscriptions se rapporte aux symposiarques des prêtres de
Bel 55 ; ils étaient en même temps grands-prêtres et chefs du thiase de Bel.
45 Pour symposion à Palmyre, cf. J. Starcky, Syria 26, 1949, p. 55 suiv., Inv. X, 144 ; infra, p. 108 suiv.
(pour smk’, J. C a n t i n e a u, Inscriptions palmyréniennes n” 10 et Dunant, Baalshamin, p. 33 n° 21),
M i 1 i k, p. 149. Dans un sens différent, Dunant, Baalshamin, p. 66, n° 52, H. S e y r i g, AAS 13, 1963,
p. 161 suiv. Cf. Inv. III, 1 (infra, p. 80 suiv.).
46 Dura Report V, p. 114, n° 418 : un thiase dédie τον άνδρώνα τοϋτον Απαλαδωι ·9εώι (dans une
salle de banquets du sanctuaire d’Aflad); A. H. M. Jones, JRS 20, 1930, p. 43 : ...εις οικοδομήν άνδρώνος χαΐ
θύρσας ...
47 S. K r a u s s, Thalmudische Archäologie, p. 44 (étymologie persane). „
48 En particulier Rosenthal, Sprache, pp. 27, 90 (étymologie accadienne).
49 Tels bâtiments inédits dans la Grande Colonnade, la salle de banquet de l’Agora.
50 Inv. IX, 25 (= CIS II 3914).
51 Pour la famille, cf. H. I n g h o 11, Berytus 3, 1936, n° 2, 11; J. C a n t i n e a u, Inscriptions palmy-
réniennes, n° 10, p. 11; Syria 19, 1938, pp. 75-76; cf. RTP 851, M i 1 i k, p. 35.
52 D. S c h 1 u m b e r g e r, Syria 14, 1933, p. 302.
53 G. Downey, AJA 41, 1937, p. 194 suiv. ;H. Loeb Gordon, The Art Bulletin 13, 3, 1931,
p. 353 suiv.
54 Inv. V, 3, cf. infra, p. 90; M. Sobernheim, MVAG 10, 1905, p. 32, n” 25 (près du tétrapyle),
cité par M i 1 i k, p. 34.
55 M i 1 i k, pp. 221-279, rassemble en une liste les données, sûres et hypothétiques, sur les symposiarques.