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https://doi.org/10.11588/diglit.41251#0097
Chapitre V
LE QUARTIER OUEST
LA COLONNADE TRANSVERSALE
On a déjà remarqué il y a longtemps que la Colonnade Transversale était un monument re-
ligieux. J. Cantineau l’a à ce titre opposée à la Grande Colonnade qui serait un « mo-
nument civil et profane » 1. Nous avons vu que çette dernière affirmation peut être remise
en question. Quant à la Colonnade Transversale, si l’inspiration pieuse de ses constructeurs
ne fait pas de doute, sa fonction paraît surtout pratique. D’après D. Schlumberger 2,
la rue formait un boulevard extérieur destiné à écouler le trafic par le nord, sans introduire
les caravanes dans la ville. En particulier, le grand temple funéraire n° 173d oblige à re-
noncer à l’idée d’un monument sacré auquel cette rue aurait conduit. Le tombeau est
du IIIe siècle ; il est impensable qu’il remplace un temple.
La conclusion est claire : la colonnade n’était pas une voie d’accès, n’ayant pas pu
mener à un tombeau ; elle était une voie de passage. Passage des caravanes, je l’admets
volontiers, mais cette fonction ne saurait être que secondaire — le luxe des colonnes
aurait été superflu. On a vu que cette rue d’une largeur exceptionnelle était surtout un
marché, construit à partir du milieu du Ier siècle entre la ville ancienne et le nouveau
quartier à l’ouest. Cette espèce de souq reliait la piste du wadi à l’issue de la Grande
Colonnade. Il saute aux yeux que les deux rues ne formaient qu’un seul parcours, malgré
le changement de direction, parcours aménagé progressivement depuis l’ouest vers le
temple de Bel. La Colonnade Transversale était encore en construction tout le long du
IIe siècle, alors que le secteur occidental adjacent de la Grande Colonnade date de la
première moitié du IIe siècle. Une brève analyse des inscriptions de la Colonnade orientera
la recherche ultérieure.
Comme J. Cantineau l’a déjà dit, il faut s’attendre à trouver aux alentours un temple
de Śamś et d’Allât 3. En 110, deux colonnes y ont été offertes (qrb) et une autre l’était
1 Inv. V, p. 18.
2 Berytus 2, 1935, p. 154 suiv.
3 Inv. V, pp. 16, 18.
LE QUARTIER OUEST
LA COLONNADE TRANSVERSALE
On a déjà remarqué il y a longtemps que la Colonnade Transversale était un monument re-
ligieux. J. Cantineau l’a à ce titre opposée à la Grande Colonnade qui serait un « mo-
nument civil et profane » 1. Nous avons vu que çette dernière affirmation peut être remise
en question. Quant à la Colonnade Transversale, si l’inspiration pieuse de ses constructeurs
ne fait pas de doute, sa fonction paraît surtout pratique. D’après D. Schlumberger 2,
la rue formait un boulevard extérieur destiné à écouler le trafic par le nord, sans introduire
les caravanes dans la ville. En particulier, le grand temple funéraire n° 173d oblige à re-
noncer à l’idée d’un monument sacré auquel cette rue aurait conduit. Le tombeau est
du IIIe siècle ; il est impensable qu’il remplace un temple.
La conclusion est claire : la colonnade n’était pas une voie d’accès, n’ayant pas pu
mener à un tombeau ; elle était une voie de passage. Passage des caravanes, je l’admets
volontiers, mais cette fonction ne saurait être que secondaire — le luxe des colonnes
aurait été superflu. On a vu que cette rue d’une largeur exceptionnelle était surtout un
marché, construit à partir du milieu du Ier siècle entre la ville ancienne et le nouveau
quartier à l’ouest. Cette espèce de souq reliait la piste du wadi à l’issue de la Grande
Colonnade. Il saute aux yeux que les deux rues ne formaient qu’un seul parcours, malgré
le changement de direction, parcours aménagé progressivement depuis l’ouest vers le
temple de Bel. La Colonnade Transversale était encore en construction tout le long du
IIe siècle, alors que le secteur occidental adjacent de la Grande Colonnade date de la
première moitié du IIe siècle. Une brève analyse des inscriptions de la Colonnade orientera
la recherche ultérieure.
Comme J. Cantineau l’a déjà dit, il faut s’attendre à trouver aux alentours un temple
de Śamś et d’Allât 3. En 110, deux colonnes y ont été offertes (qrb) et une autre l’était
1 Inv. V, p. 18.
2 Berytus 2, 1935, p. 154 suiv.
3 Inv. V, pp. 16, 18.