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80

LE GRAND TEMPLE

des portiques comportaient sans doute la police du sanctuaire, de même que la tâche du
« préposé à la maison des gardes », probablement à l’entrée du téménos. Les fonctions
des custodes ne semblent pas relever de l’office divin, mais plutôt de l’administration :
portiques, corps de garde, serviteurs, chambre, l’autel, tout nécessitait le maintien en
ordre constant et on en choisissait chaque année des responsables.

LA VOIE PROCESSIONNELLE
Les deux inscriptions des custodes sont datées du mois de mars, le dernier mois de
l’année rituelle. On a observé une certaine fréquence de dédicaces dans la période de
mars-avril, en rapport probable avec la grande fête de Nîsan 80. On sait que la principale
fête de Bel babylonien, akîtû, correspondait à l’équinoxe de printemps. Les Palmyréniens
ont-ils emprunté les solennités du Nouvel An mésopotamien en même temps que le nom
de leur dieu ?
Le système théologique du sanctuaire différait certes de celui de l’Esagila. L’idéologie
exprimée par la triade palmyrénienne et le zodiaque du thalamos nord répondait néan-
moins aux doctrines « chaldéennes » de l’époque, courantes à travers tout l’Orient 81.
On sait le rôle du dieu Nabû, fils de Marduk, dans la religion babylonienne et particulière-
ment dans l’enseignement sur la fixation des destins le jour du Nouvel An 82. Or, ce dieu
avait à Palmyre un temple important plus ou moins contemporain du grand sanctuaire
et certains documents l’associent au culte de Bel 83. Les tessères au nom de Nabû attestent
l’usage des banquets 84. De nouveaux témoignages seront fournis par les inscriptions
retrouvées dans son temple, encore inédits.
Comme on le sait, le rituel de Marduk prévoyait lors de la fête akîtû la procession qui
emmenait la statue du dieu hors des murs, dans un sanctuaire champêtre, le bit akiti 85 ;
la voie processionnelle de Babylone était la principale artère de la ville. Il y a maintenant
des indices pour prêter un caractère sacré à la Grande Colonnade de Palmyre. Dans son
secteur oriental plusieurs dédicaces de caractère apparemment religieux ont été retrouvées,
toutes groupées devant l’arc monumental.
Nous reproduisons d’abord un fragment d’une inscription bilingue monumentale 86,
en tenant compte de la correction apportée par l’éditeur 87 :

[-] Βαγεσο[υ Ά]ββ[ε]ους τοΰ Β[αγ]εσου τοΰ [Ζαβδι]βω[λου]
[-έπο[ίησ]εν έξ ίδί[ων στέ]γην της τοΰ άνδρών[ος]
[-- —]ιου
[.]h wtsbyth klh 'd PI °bd wqrb mn k[y]sh

[-M-]’ [··]«[···]

80 Syria 14, 1933, p. 173 et J. G. Février, La religion des Palmyréniens, Paris 1931, p. 178-180, cf. Inv.
IX, 1.
81 H. S e y r i g, Syria 14, 1933, p. 253 suiv.; C u m o n t, op. cit., pp. 113-115.
82 Cf. E. D h o r m e, Les religions de Babylonie et d’Assyrie, Paris 1949, pp. 150-156.
83 A. B o u n n i, AAS 15, 1965, p. 121-138 ; RTP 136, 137 (bl vmbvS) ; Dunant, Tessères, 26 (yrhbwl
w'glbwl nbw).
84 RTP 287-310, cf. Al i 1 i k, p. 159.
85 E. Dhorme, op. cit., pp. 177, 244 suiv.
86 Inv. III, 2.
87 Cf. Syria 12, 1931, p. 129.
 
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