104
LE QUARTIER OUEST
plutôt celui de Samś au quartier ouest. La lettre apocryphe qui rapporte ces circon-
stances 83 a été généralement interprétée comme concernant le temple de Bel 84\ Je cite
ci-dessus l’inscription qui prouve la bonne marche de l’administration du sanctuaire en
mars 273, après le sac 85. D’autre part, Zosime affirme formellement que les deux cultes
étaient distincts dans la pensée de l’empereur, comme ils l’étaient dans la religion palmy-
rénienne. L’ordre d’Aurélien ne pouvait donc viser que le nouveau temple du quartier
ouest, bâti ou restauré par un contemporain de Zénobie. Il ne semble pas qu’il ait jamais
été exécuté, même s’il est authentique. L’initiative est en tout cas vraisemblable, étant
donné la piété solaire d’Aurélien 86.
LA RUE PRINCIPALE
Plus tard apparemment que la Colonnade Transversale une troisième rue à por-
tiques a été tracée dans la quartier. Large de 12 m, de 22 m si on compte aussi les passages
couverts sous les colonnades, elle menait en ligne droite du sud-est au nord-ouest et
coupait à angle droit la colonnade d’Allat. Il fallait faire disparaître quatre colonnes de
chaque côté de cette dernière pour laisser passer la nouvelle rue, principale artère du
quartier. La jonction avec la Colonnade Transversale exigeait un aménagement plus
compliqué, car les deux rues sont situées obliquement l’une par rapport à l’autre ;
l’entrée de la rue principale avec ses quatre colennes, deux en prolongement des porti-
ques et deux sur le passage médian, présente un front dévié de 6°30' de la ligne idéale
perpendiculaire à l’axe de la rue 87. Pour atteindre la Colonnade Transversale, il fallait
traverser la triple porte percée dans la rangée des boutiques de celle-ci88. Trois entreco-
lonnements de la Colonnade Transversale qui font face à autant de passages de la porte sont
sensiblement plus larges que les autres, et les deux colonnes devant le passage central placées
sur une plinthe surajoutée pour égaler le niveau du seuil de la porte. Ce réaménagement
et la construction de la porte datent du IIIe siècle, mais avant Dioclétien, à mon avis.
La porte devait en effet exister dès que la rue principale a été achevée, c’est-à-dire cer-
tainemet à l’époque palmyrénienne. La rue principale accuse sur son parcours d’une
centaine de mètres une pente de 2,50 m, rachetée par les socles de hauteur croissante
qui portent les colonnes. Ces portiques sont mal conservés. Trois marches au bout de
la rue menaient au niveau +301, c’est-à-dire 60 cm plus haut que le socle des portiques.
Cet escalier donnait accès à un ensemble de constructions composé de six pièces
identifiables construites en appareil pseudo-polygonal, 6 m de côté en moyenne, et de
trois fours sous le niveau dans un espace probablement ouvert. Ce complexe régulier
dessine un angle de 5° par rapport à la ligne terminant la rue.
83 Vita Aureliani II, 154, 27-155, 3.
84 E. Will, Le sac de Palmyre, Mélanges Piganiol III, 1966, pp. 1409-1416 ; cf. H. S e y r i g, Syria
48, 1971, p. 110.
85 Cf. supra, p. 77.
86 V o p i s c u s, II, 139, 18 et loc. cit., Zosime, loc. cit., confirment l’attachement d’Aurélien au
culte solaire, cf. E. Will, Syria 36, 1959, p. 193 suiv.
87 K. Michałowski, Palmyre I, p. 43-68.
88 Ibidem, pp. 15-38.
LE QUARTIER OUEST
plutôt celui de Samś au quartier ouest. La lettre apocryphe qui rapporte ces circon-
stances 83 a été généralement interprétée comme concernant le temple de Bel 84\ Je cite
ci-dessus l’inscription qui prouve la bonne marche de l’administration du sanctuaire en
mars 273, après le sac 85. D’autre part, Zosime affirme formellement que les deux cultes
étaient distincts dans la pensée de l’empereur, comme ils l’étaient dans la religion palmy-
rénienne. L’ordre d’Aurélien ne pouvait donc viser que le nouveau temple du quartier
ouest, bâti ou restauré par un contemporain de Zénobie. Il ne semble pas qu’il ait jamais
été exécuté, même s’il est authentique. L’initiative est en tout cas vraisemblable, étant
donné la piété solaire d’Aurélien 86.
LA RUE PRINCIPALE
Plus tard apparemment que la Colonnade Transversale une troisième rue à por-
tiques a été tracée dans la quartier. Large de 12 m, de 22 m si on compte aussi les passages
couverts sous les colonnades, elle menait en ligne droite du sud-est au nord-ouest et
coupait à angle droit la colonnade d’Allat. Il fallait faire disparaître quatre colonnes de
chaque côté de cette dernière pour laisser passer la nouvelle rue, principale artère du
quartier. La jonction avec la Colonnade Transversale exigeait un aménagement plus
compliqué, car les deux rues sont situées obliquement l’une par rapport à l’autre ;
l’entrée de la rue principale avec ses quatre colennes, deux en prolongement des porti-
ques et deux sur le passage médian, présente un front dévié de 6°30' de la ligne idéale
perpendiculaire à l’axe de la rue 87. Pour atteindre la Colonnade Transversale, il fallait
traverser la triple porte percée dans la rangée des boutiques de celle-ci88. Trois entreco-
lonnements de la Colonnade Transversale qui font face à autant de passages de la porte sont
sensiblement plus larges que les autres, et les deux colonnes devant le passage central placées
sur une plinthe surajoutée pour égaler le niveau du seuil de la porte. Ce réaménagement
et la construction de la porte datent du IIIe siècle, mais avant Dioclétien, à mon avis.
La porte devait en effet exister dès que la rue principale a été achevée, c’est-à-dire cer-
tainemet à l’époque palmyrénienne. La rue principale accuse sur son parcours d’une
centaine de mètres une pente de 2,50 m, rachetée par les socles de hauteur croissante
qui portent les colonnes. Ces portiques sont mal conservés. Trois marches au bout de
la rue menaient au niveau +301, c’est-à-dire 60 cm plus haut que le socle des portiques.
Cet escalier donnait accès à un ensemble de constructions composé de six pièces
identifiables construites en appareil pseudo-polygonal, 6 m de côté en moyenne, et de
trois fours sous le niveau dans un espace probablement ouvert. Ce complexe régulier
dessine un angle de 5° par rapport à la ligne terminant la rue.
83 Vita Aureliani II, 154, 27-155, 3.
84 E. Will, Le sac de Palmyre, Mélanges Piganiol III, 1966, pp. 1409-1416 ; cf. H. S e y r i g, Syria
48, 1971, p. 110.
85 Cf. supra, p. 77.
86 V o p i s c u s, II, 139, 18 et loc. cit., Zosime, loc. cit., confirment l’attachement d’Aurélien au
culte solaire, cf. E. Will, Syria 36, 1959, p. 193 suiv.
87 K. Michałowski, Palmyre I, p. 43-68.
88 Ibidem, pp. 15-38.